Gouvernance : Les Conseillers nationaux à l’école de l’évaluation des politiques publiques…

CONAKRY- Le président du Conseil national de la transition a lancé ce jeudi 5 septembre 2024 l’atelier de renforcement des capacités des Conseillers nationaux et cadres de l’administration parlementaire en évaluation des politiques publiques.

L’objectif principal est de développer la culture d’évaluation des politiques publiques au sein du CNT, en dotant les participants des outils et mécanismes nécessaires pour cet exercice en Guinée.

Cette formation se déroulera pendant trois jours (jeudi, vendredi et samedi). Les formateurs s’appuieront sur les meilleures pratiques développées par l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, en tenant compte de spécificités et besoins adaptés au contexte Guinéen.

Grâce au soutien de l’ECES (centre européen d’appui électoral)et de l’Union européenne, cet atelier permettra à la Guinée d’acquérir des compétences essentielles pour améliorer son système d’évaluation parlementaire et de renforcer sa coopération avec ses institutions de contrôles à savoir la Cour des Comptes et le Vérificateur Général.

Dans son discours de circonstance, le Président du CNT a expliqué que l’évaluation parlementaire joue un rôle primordial dans ce processus en tant que représentant du peuple.

« L’évaluation des politiques publiques est un processus systématique visant à mesurer l’efficacité et l’impact des actions publiques. Elle repose sur des critères telles que la pertinence, l’efficacité, l’efficience et permet de s’assurer que les ressources sont bien utilisées et que les objectifs sont atteints. Dans le cadre de la gouvernance publique, cette évaluation est un outil indispensable pour ajuster les politiques publiques et garantir leurs succès. Il nous incombe de veiller à ce que les politiques publiques soient non seulement mises en œuvre mais aussi qu’elles fassent l’objet d’une évaluation rigoureuse pour vérifier leurs résultats et s’assurer de leur impact », a expliqué Dr Dansa Kourouma.

Il a également évoqué le rôle du gouvernement et la nécessité de collaboration dans cette dynamique d’évaluation.

« Le gouvernement doit également jouer un rôle central parce qu’il est non seulement responsable de l’exécution des politiques publiques et leur conception mais aussi de leur suivi et de leur ajustement en fonction des résultats obtenus et des risques traversés. Les rapports de la Cour des Comptes et du Vérificateur Général sont des instruments précieux pour éclairer l’action gouvernementale et garantir que les ressources publiques soient utilisées de manière optimale pour améliorer les conditions de vie des citoyens », a-t-il évoqué.

Cette optique de renforcement de la culture de l’évaluation s’inscrit dans le cadre du partenariat avec l’Assemblée Nationale de la République de Côte d’Ivoire, a fait remarquer le président de l’organe législatif de transition.

« Ce partenariat n’est pas fortuit parce que la Côte d’Ivoire dispose d’une politique d’évaluation des politiques publiques avec les outils qui y sont liés, approuvés par le parlement ivoirien qui joue un rôle modèle en termes de contrôle de la pertinence et l’efficacité des politiques publiques dans la sous-région. Nous parlons des groupes d’amitié et des relations interparlementaires. La finalité de ces relations c’est pour construire sur des bonnes pratiques, ce qui a marché en Côte d’Ivoire, on voit si c’est juxtaposable en Guinée et les députés ivoiriens nous apportent leurs expériences et la Guinée les enrichit aussi par ces réalités. Les deux mises ensemble permettent à nos deux parlements de construire des outils d’évaluations des politiques publiques efficaces et plus concrets », a conclu Dansa Kourouma.

Pour sa part, le partenaire du CNT dans le cadre de la formation, a fait savoir que ce renforcement de capacité vise à sensibiliser et à informer les conseillers nationaux guinéens sur l’expérience ivoirienne, grâce à l’expertise des députés qui vont leur donner les outils et mécanismes nécessaires pour évaluer de manière efficace et objective les politiques publiques en Guinée.

« Concrètement, cette formation revisitera les meilleures pratiques développées par l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, tout en tenant compte des spécificités et des besoins propres au contexte guinéen. Ce programme de formation se veut donc un investissement stratégique pour le renforcement des capacités institutionnelles du CNT et pour la promotion de la bonne gouvernance. Pour se faire, 4 experts en évaluation des politiques publiques, incluant des formateurs de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, l’Ambassadeur Filiberto Sebregondi et un expert national ont été mobilisés à cet effet », a aussi expliqué le Coordinateur du projet PARD (Projet d’Appui au Renforcement de la Démocratie en République de Guinée).

Selon Tommaso Caprioglio, au cours de ces trois jours, les formateurs vont revenir sur les modalités et les pratiques de la mise en œuvre de l’évaluation à savoir : de la collecte de données, à l’analyse sans oublier la rédaction de rapports.

« Vous serez amenés à étudier beaucoup de cas pratiques inspirés de la Côte d’Ivoire mais aussi des cas comparatifs que l’Ambassadeur Sebregondi pourra vous énumérer cherchant aussi à rendre les sessions les plus interactives possible. Bien que l’évaluation des politiques publiques soit souvent l’apanage du gouvernement, il est crucial que le Parlement joue un rôle complémentaire et constructif, en œuvrant pour l’intérêt collectif sur la base de données factuelles, et en contribuant au fonctionnement harmonieux de l’exécutif. C’est pourquoi, nous avons la ferme conviction qu’il serait judicieux voire impératif de travailler, à une échelle plus large, à l’instauration d’une culture de l’évaluation et de la redevabilité. Laquelle culture devra être encouragée en premier lieu parmi les Conseillers Nationaux, favorisant une approche proactive et critique des politiques publiques. Ainsi, au terme de cette formation, nous fondons l’espoir de voir les participants devenir des experts de l’évaluation, plaidant pour l’importance de la redevabilité et de la transparence dans les processus de gouvernance. Il y va de l’amélioration de la qualité de la gouvernance et de la confiance des citoyens dans la conduite des affaires publiques », a rappelé Tommaso Caprioglio, coordinateur du projet PARD.

Au nom du président de l’Assemblée nationale de la Côte d’ivoire, Pr Raoul Sylvère Sié a à son tour expliqué aux participants que pour répondre aux défis que posent l’exigence de performance de l’action publique, l’évaluation est un outil indispensable. Parce que selon ce député ivoirien, cette évaluation doit permettre de déterminer la valeur d’une politique en identifiant ses effets concrets par rapports aux objectifs fixés par son initiateur.

« L’évaluation des politiques publiques constitue un enjeu démocratique et de bonne gouvernance de premier ordre. Oui, évaluez. Mais comment et sur quel critère faut-il évaluer ? Quand est-ce faut-il évaluer ? Comment s’assurer que l’évaluation produise les effets qu’on attend d’elle ? Telles sont les questions auxquelles devront répondre tout au long de cette rencontre de Conakry, à travers ces séances de formations et des échanges entre les experts et les honorables députés. Au fond, il s’agit de se donner les moyens d’une action publique meilleure. L’évaluation des politiques publiques est une nouvelle politique publique en développement qui ne vient pas abolir les instances des contrôles existants dans nos pays. Nos gouvernements dans le cadre de la bonne gouvernance devront par une volonté politique affirmée intégrer l’évaluation des politiques publiques dans leurs systèmes de contrôle », a ajouté Pr Raoul Sylvère Sié.

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 666 134 023

Créé le 6 septembre 2024 09:58

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