Gouvernance et élections en Guinée: Ce qu’en pense le Ministre d’Etat Papa Koly Kourouma …

Ministre d'Etat Papa Koly Kourouma

CONAKRY- Membre actif de la mouvance présidentielle, Papa Koly Kourouma veut contribuer à la réélection du président Alpha Condé en 2015. Après son départ du gouvernement, Papa Koly Kourouma qui a été nommé au poste Ministre d’Etat à la présidence,  parle plutôt de promotion et de renouvellement de la confiance du président Alpha Condé en  sa personne. Dans cette interview exclusive qu’il a bien voulu accorder à notre rédaction, ce conseiller spécial du président de la république qui est aussi leader politique, parle de la stratégie qu’il compte mettre en place pour mieux vendre l’image du chef de l’Etat en vue de sa réélection en 2015. Exclusif !!!

AFRICAGUINEE.COM : Bonjour M. le Ministre d’Etat !

PAPA KOLY KOUROUMA : Oui bonjour M. SOUARE !

Après votre départ du gouvernement, le président Alpha Condé vous renouvelé sa confiance en vous nommant comme son conseiller spécial avec rang de Ministre d’Etat. Ça vous dit quoi ?

Quand j’ai entendu le décret, j’ai eu un sentiment de réelle satisfaction. C’est un poste que je ne connais pas. Mais mon rêve a toujours été de travailler à la présidence et à côté du président de la République depuis mon jeune âge. Jusqu’à maintenant j’avais toujours ambitionné travailler au niveau de la présidence. Alors quand ce décret est tombé, franchement j’étais très satisfait et je me suis dis que mes vœux sont exhaussés par Dieu.

Quelles sont vos nouvelles attributions en tant que ministre d’Etat conseiller spécial du président de la république ?

En tant que ministre d’Etat, c’est une chose, mais en tant que conseiller spécial du président de la république, il s’agira de l’élaboration de la stratégie de mise en œuvre de la politique de monsieur le président de la République. La politique générale de monsieur le président de la République est connue. C’est ce qu’on vend pendant les campagnes, c’est ce qu’on expose à la population. C’est à cela que la population adhère. C’est cette politique générale qu’on appelle couramment un projet de société auquel les électeurs adhèrent pour enfin élire le président. Mais la mise en œuvre de cette politique se fait au niveau des départements sectoriels. Mais pour mettre en œuvre cette politique, il faut une stratégie. Donc, l’élaboration de cette stratégie relève de la compétence des conseillers spéciaux qui entourent M. le président de la république d’une part, et il faut aussi l’assister dans la prise de ses décisions quotidiennes. C’est vrai que ce poste n’est pas codifié, mais il a un contenu immense et transversal. Donc, nous allons participer à l’élaboration de cette stratégie de mise en œuvre de la politique de monsieur le président de la république.

A ce titre, on peut assurer le suivi et l’évaluation. En fait nous sommes là pour assister le président, assister à ses audiences, écouter ce qu’il dit et ce qu’on lui dit et à travers ça élaborer les stratégies et participer également à sa communication politique. J’avoue qu’il y a eu un déficit communicationnel  pendant les trois années passées. Il y a eu un véritable déficit qui fait qu’aujourd’hui malgré les acquis il n’y a pas de visibilité de ses acquis. Cela est dû essentiellement à un manque  de communication. Donc ce déficit, il va falloir le combler. Je pense qu’en tant que conseiller spécial, on pourra aussi regarder de ce côté-là et essayer de combler ce déficit pour qu’il y ait plus de visibilité dans les actions de monsieur le président de la république.

Après votre départ du gouvernement, certains ont cru assister à un divorce entre vous et le président Alpha Condé. Des observateurs qualifient même votre poste de ministre d’Etat conseiller spécial du président de la république de “garage“ afin de vous éloigner des affaires. Votre réaction ?

Ceux qui pensent qu’être nommé conseiller spécial de monsieur le président de la République de Guinée est un garage, c’est par méconnaissance de la chose. C’est parce qu’ils ne connaissent pas le contenu du poste. Moi, franchement, je pense que c’est une véritable promotion. D’abord en tant que ministre d’Etat, ensuite en tant que conseiller, et à la présidence. Donc avec ces trois promotions, on ne peut pas parler de divorce entre le président de la république et son fidèle compagnon, son petit frère que je suis. Je pense que la tâche qui nous attend est immense, donc on doit nous préparer. C’est pourquoi jusqu’à maintenant j’avais  un silence total pour marquer les breaks,  essayer de charger de logiciel. Puisque nous portons du langage technique : mégawatt, puissance, ampère, distribution, transport… et nous allons donc changer de langage en terme  de stratégie, de politique, d’orientation etc. pour la communication politique, il y a un logiciel adapté. Donc, il fallait concevoir ce logiciel et l’installer surtout que c’est un nouveau poste. C’est la conception qui a dû prendre du temps, maintenant je pense que c’est fait.

Sur le plan de la diplomatie, nous avons assisté à la venue du Roi Mohamed VI et du président Ibrahim Boubacar Keita. Est-ce qu’on peut dire que la Guinée est devenue  fréquentable ? 

Vous avez vu le président de la république dès sa prise de fonction, il a dit ‘’la Guinée Is back’’. C’est vrai que pendant ces trois années les gens se sont dits, mais où est la Guinée qui est revenue ? On se rend compte qu’il (le président de la république, Ndlr) a été confronté à un problème. Il voulait remettre la Guinée sur les rails, mais il s’est redu compte qu’il n’y avait pas de rails sur lesquels il fallait mettre la Guinée. Moi je crois que c’est le premier gros problème auquel  monsieur le président a été confronté. Donc, il fallait construire ces rails-là. Il a donc, passé  trois ans à construire les rails et maintenant nous estimons que les rails sont construits et   on peut maintenant mettre la guinée qui est la locomotive sur ces rails. C’est ce qui va être fait et c’est à cela que vous allez assister. Donc, il y a eu erreur de cadrage en pensant que la Guinée était un pays normal qui a fonctionné comme les règles traditionnelles d’un pays normal. Maintenant que les rails sont construits, la Guinée est devenue fréquentable. On est sorti de la transition, il y a un parlement qui est élu. Il y a une Assemblée installée, la transition est terminée. La guinée est devenue donc fréquentable.

Après la mise en place de l’Assemblée Nationale, les guinéens attendent maintenant l’organisation des élections locales. Que pensez-vous de l’argument avancé par la commission électorale nationale indépendante qui parle de manque de moyens pour financer ce nouveau rendez-vous électoral ?

Tout se fait selon  programme défini. Il y a les accords qui ont été signés entre l’opposition, la mouvance sous l’égide des partenaires au développement, de la communauté internationale, mais il y a des préalables. On vient de sortir des élections législatives. L’assemblée n’était pas encore installée, il y a une question  de logistique pour mettre l’assemblée dans le confort qu’il faut pour pouvoir accomplir sa mission. Si dans ça on se met encore à programmer des élections communales ou communautaires, ça va être bâclé. Nous pensons que chaque chose a son temps, et surtout qu’à cela il y a une mobilisation financière à faire. En attendant ce n’est pas monsieur le président de la République qui organise les élections, c’est lui qui fixe certes la date, mais après une proposition de la CENI. Donc, nous attendons la proposition de la CENI. C’est à la CENI qu’il appartient de faire la proposition des dates pour l’organisation des élections de façon programmée. Elle présente au président de la république qui regarde si c’est faisable. Et en ce moment, il prend son décret pour fixer la date des élections. Donc nous attendons la CENI.

En tant que leader du parti GRUP Quelle sera votre stratégie pendant ces élections locales et pour la présidentielle de 2015 ?

Ça, ça relève d’une organisation de la mouvance présidentielle. Vous n’êtes pas sans savoir que mon parti est lié au RPG arc en ciel, donc de la mouvance présidentielle. Nous allons mettre en place une stratégie commune pour pouvoir affronter ces élections. Mais maintenant là je ne peux pas dévoiler la stratégie que nous allons adopter, sinon ce sera donner des armes à l’opposition pour nous abattre. Donc, nous nous préparons, nous sommes vraiment fin prêts pour affronter ces élections communales et  la présidentielle de 2015. Nous sommes décidés, nous sommes prêts.

Etes-vous sûr de retrouver vos militants au même titre que lors de la présidentielle de 2010 ?

Ma région c’est la Guinée. C’est vrai que la Guinée forestière est un fief, on a qu’à appeler comme on veut : ethnie, ou machin, mais chaque parti a un fief. Comme je vous dis, la stratégie qui sera mise en place, il faudrait bien qu’on soit confiant en termes de victoire dans toute la république de Guinée. Donc, nous allons mettre en place une stratégie qui puisse nous permettre de rafler les 304 CRD et les 33 communes urbaines.

Votre dernier mot ?

Merci de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer dans vos colonnes, et me donner l’opportunité de parler du travail immense qui m’attend au niveau de la présidence de République, après avoir bien changé les logiciels (rires !!!)

 

Interview réalisée par SOUARE Mamadou Hassimiou

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 664 93 51 31

Créé le 15 mars 2014 16:03

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