France: le marché de la cocaïne en pleine «expansion»

Un échantillon de cocaine en France-Africaguinee.com

Une production sud-américaine en plein essor, des saisies qui atteignent des niveaux record, des réseaux «opportunistes et actifs»: le marché français de la cocaïne continue son «expansion», observent les services de police anti-drogue. Quelque 840 kilos de «poudre blanche» interceptés par la police portugaise début septembre sur un voilier battant pavillon français dans l'archipel des Açores, une tonne et demie découverte par les Douanes sur un voilier au large de la Martinique en juillet, une demi-tonne saisie en mars, sur un porte-conteneurs à Marseille… Tout porte à croire qu'en 2018, les volumes de cocaïne importés en France et en Europe ne faibliront pas.

En 2017, les saisies des services anti-drogues avaient déjà atteint un niveau record: 17 tonnes contre 8,5 tonnes en 2016, soit une hausse de 105%, selon les chiffres du rapport rapport annuel du Service d'information, de renseignement et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). «C'est un marché très dynamique car il y a une augmentation importante de la production dans les trois pays andins qui produisent 98% de la cocaïne consommée dans le monde: Bolivie, Pérou et surtout Colombie», où les surfaces cultivées ont triplé ces cinq dernières années, explique Vincent Le Beguec, le chef de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis).

Elle touche tout les milieux

Disponible et pur comme rarement depuis le début de la décennie, selon un récent rapport de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), le gramme de cocaïne atteint un prix médian en France de 65 euros. Produit illicite le plus consommé en France après le cannabis, selon l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), la cocaïne comptait dans l'Hexagone quelque 2,2 millions d'expérimentateurs et 450 000 usagers. Elle touche tous les milieux. Trois vecteurs d'importation sont principalement ciblés par les services en charge de la lutte anti-drogue. D'abord, le «maritime» avec les bateaux, les conteneurs et les ports. En 2017, 3,5 tonnes ont été saisies dans le port du Havre, chiffre qui reste cependant très loin des niveaux atteints à Anvers (Belgique), où les autorités ont mis la main sur quelque 42 tonnes de cocaïne.

Deuxième catégorie de saisie: la route, avec des camions venant d'Europe de l'Est ou des voitures de tourisme en provenance des Pays-Bas. Enfin «l'aérien»: bagages ou mules. En 2017, 1,7 tonne a été saisie par la seule police nationale dans les aéroports (hors douanes, ndlr). La provenance? Les territoires français des Caraïbes et la Guyane, présentés comme des «zones de rebond» vers la métropole. En 2017, 608 passeurs, dont 250 convoyant la drogue «in corpore» en l'ingérant, ont été interpellés au départ ou à l'arrivée de Guyane, précise le Sirasco. Avec un prix à la sortie du laboratoire sud-américain estimé à 1 000 euros le kilo pour une revente sur le marché français de demi-gros à 30 000 euros, la cocaïne très pure, peut même encore être recoupée et aiguise les appétits des trafiquants, en particulier ceux des cités historiquement spécialisés dans l'importation du cannabis en provenance du Maroc.

AFP

Créé le 16 septembre 2018 08:54

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