Fermeture des frontières: un « vrai désastre » économique chez les producteurs à Mali

Image d'illustration

MALI-La fermeture des frontières terrestre a provoqué un véritable "désastre" économique chez certains producteurs agricoles dans la préfecture de Mali Yembérin, en moyenne Guinée.

Des groupements agricoles de cette préfecture située dans la région administrative de Labé, ont été durement frappés par les conséquences liées à la fermeture des frontières terrestres entre la Guinée et le Sénégal.

Cette année, ils ont enregistré des pertes estimées à plus de 4 milliards de francs guinéens. Toute la production de la saison agricole n'a pas pu être écoulée. Ce qui a eu pour principal corollaire le pourrissement d'une bonne partie des récoltes. La situation inquiète d'autant plus que certains producteurs ont pris des créances. La prochaine saison agricole est sérieusement menacée. La situation préoccupe les agriculteurs, qui demandent de l'aide à l'Etat.

Depuis 2016 à cause de la maladie du mildiou qui attaque la pomme de terre, 23 groupements agricoles, composés de 441 producteurs ont préféré se rabattre vers la culture du choux. Cette année marquée par une crise sanitaire liée au coronavirus et surtout la fermeture des frontières terrestres, laisse des traces. Ces producteurs affirment avoir subi des pertes estimées à plus de 4 milliard de francs guinéens.

Joint au téléphone, le porte-parole des producteurs de la localité explique : « Se basant sur notre recensement, nos pertes en matière de semence équivalent à 1.979 sachets de choux investis dans la commune urbaine de Mali. Nous avons semé et ça à bien donné. Au moment où on était prêt pour les récoltes, ils ont fermé la frontière. Nous n'avons pas eu la possibilité d'envoyer vers le Sénégal la production pour revendre. S'ils avaient rouvert les frontières après l'élection présidentielle du 18 octobre 2020, on aurait pu écouler une grande partie pour limiter les pertes. Hélas ! Là, même si on envoie à Labé nos récoltes, nous allons perdre parce que le sac se vend là-bas à 30 mille voire 40 mille alors qu'au Sénégal il se vend à 22 mille francs CFA», explique Mamadou Kaba Diallo.

Interrogé, le président de la chambre préfectoral d'agriculture de Mali dit être conscient de cette situation. Elhadj Mamadou Bhoye Diallo explique d'ailleurs que certains agriculteurs ont investi en prenant des créances avec certaines institutions de micro finances. Aujourd'hui, c'est le dur labeur de toute une saison agricole qui s'évapore.  

« Nous avions estimé le rendement à 4. 876. 600 000 (quatre milliards huit cent soixante-seize millions six cent mille franc guinéens). Cet argent devait rentrer à Mali, mais compte tenu de cette fermeture des frontières, la préfecture ne va pas bénéficier cette année. Avec la bonne répartition de la pluviométrie, l'espoir était au rendez-vous, les champs ont bien donné. Mais nos produits agricoles périssables restent sans écoulement. Conscients des risques que cela pourrait engendrer en terme d'insécurité alimentaire, nous sollicitons notamment auprès de l'Etat, mais aussi auprès de toutes les bonnes volontés, une prise en charge des pertes enregistrées à Mali », plaide Elhadj Mamadou Bhoye Diallo. Il précise qu'il a déjà adressé une correspondance aux autorités.

Ces pertes estimées à plus de quatre milliards GNF ne prennent pas en compte les autres charges d'investissement comme la main d'œuvre. Sos donc pour les producteurs de choux à Mali.

Thierno Oumar Tounkara 

Correspondant régional d'Africaguinee.com

A Labé

Créé le 14 novembre 2020 17:24

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