Extrémisme religieux : Le mal qui guète la ville de Labé…

Alpha Condé et des sages du Foutah

LABE- La ville sainte de Karamoko  Alpha mo Labé, située à 400 kilomètres de la capitale Conakry, est envahie par une confrérie d’extrémistes musulmans depuis quelques mois qui tentent d’imposer son  diktat dans la cité, a appris Africaguinee.com. 

Ce groupe d’ « extrémistes » refuserait même de faire la prière du vendredi dans les mosquées au motif que certains imams ne respecteraient pas toutes les obligations de la prière. En lieu  et place des mosquées, Ils se réunissent dans des salons, des magasins et parfois des concessions pour faire la prière ensemble.

« Depuis un moment un groupe d’extrémistes musulmans a affiché un refus total de prier derrière un imam qui ne ‘’croise pas les bras’’ en priant. Ils ont donc décidé d’effectuer la prière du vendredi dans des maisons’’a explique à Africaguinee.com, un notable de la ville.

Qui sont-ils ?

C’est juste un groupe sans repère qui monte et descend. Ils se réclament comme étant wahhabites ou sunnites, nous a confié un habitant de la ville.

Interpelé sur  cette question, El hadj Badru Bah, Grand imam de Labé précise que : ‘’Il y a des gens qui se réclament du sunnisme ou du wahhabisme qui ont leur doctorat en théologie avec  lesquels on a de bonnes relations, on prie avec eux. Mais  ce groupe qui est là, on ne les comprend pas. Ils qualifient  d’hypocrites ces docteurs en théologie avec lesquels nous partageons de bons rapports. C’est difficile  de les comprendre’’, explique le religieux.

Devant ce constat, les citoyens dans les quartiers tentent de s’opposer à cette pratique qui selon eux est tout à fait inhabituelle et illégale. Mais pour éviter l’irréparable, (l’affrontement, ndlr) la ligue islamique régionale a été saisie. La ligue a convoqué les conseillers de mosquées, chefs de quartiers et les personnes ‘’incriminées’’. Curieusement,  ils n’ont pas daigné effectuer le déplacement. Chose qui a obligé la ligue islamique régionale à transférer l’affaire dans les mains des autorités locales.

 ‘’Notre pays est géré par des lois. Un secrétariat des affaires religieuses existe. Il n’est pas permis de faire la prière du vendredi dans des maisons, dans des salons ou magasins. On n’a pas hérité  ce genre de pratiques avec nos aïeux. On n’en a pas entendu, et cela n’est pas mentionné dans les livres de jurisprudence’’, tranche El Hadj Badru Bah imam de la grande mosquée de Labé.

Même son de cloche au  niveau des autorités préfectorales. Elles interdisent que les prières de vendredi se fassent dans des concessions, d’autant plus que des mosquées existent.

L’étincelle qui a failli allumer le feu dans la ville…

Samedi dernier à Doghol, quartier situé à l’est de la ville, nous explique un notable de la cité : ‘’deux frères de lait avaient construit un magasin. Le jeune (adepte des extrémistes) a pris l’habitude d’envoyer ses acolytes  dans ce magasin pour accomplir la prière du vendredi. Son grand frère s’y est opposé en lui faisant comprendre que les mosquées sont faites pour ça. D’ailleurs cela est interdit. Son jeune frère n’a pas daigné comprendre les remarques de son frère’’.

De tractations en tractions, le quartier s’est impliqué, les citoyens ont chassé les fidèles extrémistes des lieux.  Furieux de cette attitude, le jeune est allé porter  plainte contre son grand-frère qui a été  convoqué par la justice.

Irrités par l’implication de la justice, les citoyens du quartier Dogol ont  haussé le ton et ont exigé sa libération. ‘’Tout le monde s’est rendu au tribunal. La jeune a été libéré  tard dans la soirée’’, confie notre informateur.

Mais cette libération n’a pas suffi pour calmer la colère des citoyens du quartier qui sont allés détruire le magasin qui servait de lieu de prières à ce groupe d’extrémistes.

Cet exemple est un parmi tant d’autres. ‘’Ils sont nombreux dans la ville à continuer à faire les prières du vendredi dans des concessions’’, confirme le président de la ligue islamique régionale.

Une situation qui inquiète la notabilité…

Aujourd’hui, les citoyens dans les quartiers sont sur leur garde. Ils préviennent quiconque qu’on surprendrait en train d’effectuer la prière du vendredi dans un endroit qui ne soit pas la mosquée.

‘’Ça nous inquiète d’autant plus que nous n’avons pas d’interlocuteurs dans ces groupes « extrémistes »’’, s’inquiète un notable de la ville.

Affaire à suivre…

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

Créé le 21 octobre 2014 18:44

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