Exclusif: Sano crache ses vérités aux émissaires de la Cédéao et Cie…

Mousa Faki Mahamat de l'UA, Sano du FNDC, Kassi Brou de la CEDEAO, photomontage Africaguinee

CONAKRY- Il y avait de l'électricité dans l'air ce jeudi 01er octobre lors de la rencontre entre les émissaires de la communauté internationale conduits par la ministre des affaires étrangères du Ghana, et de la coordination du FNDC. Les échanges ont été peu diplomatiques entre les envoyés spéciaux de la CEDEAO, de l'Union Africaine, des Nations-Unies et les responsables du Front anti troisième mandat. Déçu de l'attitude de la communauté internationale notamment de la CEDEAO à travers sa commission, le coordinateur national du FNDC n'a pas porté de gants pour cracher ses vérités aux membres de la mission conjointe. Exclusif!


"Le FNDC n'est pas partie prenante des élections dont vous parlez pour la simple raison que nous avons l'impression que la tragédie que notre pays est en train de vivre n'a pas suffisamment d'échos, notamment à la CEDEAO, surtout au niveau de la commission. Les problèmes que traverse la Guinée dépassent les simples questions d'une élection. Nous avons conscience de cette élection et nous savons qu'elle est programmée par une date légale, nous savons aussi que cette élection programmée le 18 octobre est tout simplement un blanchiment d'un coup d'Etat civil. Vous comprendrez que nous sommes très étonnés que les institutions que vous représentez ici au mépris de nos lois et de nos principes et règles, fassent comme si la tragédie que nous sommes en train de vivre depuis que monsieur Alpha Condé a engagé le processus de faire un coup d'ETAT CONSTITUTIONNEL pour se maintenir à vie, ne résonne pas davantage au niveau des partenaires de la Guinée, qui constituent par ailleurs des institutions de recours

Non, il ne s'agit pas d'une crise électorale, il ne faut pas qu'on ramène le problème de la Guinée à une crise électorale. Sinon encore une fois, notre prestigieuse institution prendra la responsabilité de reprendre l'expérience malienne ici en Guinée.  Au moment où on devait prendre le problème malien à bras le corps, on a favorisé le syndicalisme présidentiel au mépris des aspirations des peuples. Cela a conduit à une situation qui a provoqué l'irruption de l'armée pour abréger la souffrance des populations.

En réponse aux aspirations de notre peuple nous avons constitué un mouvement citoyen pour alerter la communauté internationale pour dire qu'il y a un coup d'Etat qui se prépare en Guinée et qui est source de crises, de déstabilisation de la sous-région. Notre mémorandum a été envoyé à l'Union Africaine, à la CEDEAO, aux Nations-Unis etc. Si cette réunion aujourd'hui avait été organisée rien que par la commission de la CEDEAO, le FNDC ne serait pas dans cette salle. Nous avons l'impression que la Commission n'a pas suffisamment relayé notre cri de cœur et celui des guinéens, pour qu'il y ait une mobilisation rapide, comme cela a été fait au Mali, pour éviter 93 morts, pour éviter des centaines de blessés, des atteintes aux droits de l'homme… Non seulement aucun de nos courriers n'a eu le mérite d'un minimum de réponse, le peuple de Guinée a été ignoré. Même nos démarches au niveau de la cour de justice de la CEDEAO n'ont pas eu d'écho.

Si vous prenez la responsabilité de ramener le problème de la Guinée à une crise électorale, vous endosserez la responsabilité d'un coup d'Etat contre le peuple de Guinée. Peut-être que dans les jours et prochaines semaines les crises vont monter parce que l'injustice provoque toujours des frustrations qui conduisent à des réactions. Notre action est pacifique, nous ne sortions jamais de cette logique de paix, mais nous refuserons de vendre notre dignité devant une dictature quelle qu'elle soit, devant la violence quelle qu'elle soit. Aujourd'hui, on fait comme si le cadre légal n'existe pas.

En 2010, toute la communauté internationale s'est mobilisée autour de la CEDEAO pour que la Guinée sorte des crises en ayant une constitution émanant de tous. On est gêné que cette institution qui continue à demeurer notre espoir, considère que cette constitution n'en vaut pas la peine au nom d'une souveraineté qui devrait laisser la place à nos engagements dans le cadre des accords et protocoles et des conventions que nous avons signés aussi bien au sein de la CEDEAO que de l'Union africaine et des Nations-Unies. Nous voudrions qu'on fasse l'arbitrage entre cette souveraineté et nos engagements. Si vous renoncez à cette constitution, nous le pensons. On a soumis une constitution au vote le 22 mars qui n'a été qu'une mascarade et qui n'a consisté qu'on donne un blanc-seing à un système qui est en train de procéder à toute sorte de violence sous le silence coupable des institutions qui étaient censées  se soulever contre cela. Tout le monde sait que la constitution qui a été soumise au vote n'est pas celle qui a été ratifiée parce qu'entretemps, elle a été falsifiée. Vous êtes au courant de cela.

Madame la ministre (des affaires étrangères du Ghana), nous voudrions que vous preniez acte que la Guinée est dans un vide constitutionnelle, la CEDEAO devrait par respect pour ses propres principes prendre acte de cela. Nous sommes très inquiets, on voudrait que vous soyez notre porte-parole auprès des chefs d'Etat de la CEDEAO. On voudrait vous dire que si cautionner les élections du 18 octobre 20, ça serait juste différer les problèmes.

Si on avait aidé le président IBK, on ne serait pas arrivé à une telle situation, mais on 'a fait comme si le peuple n'existe pas.  Et partout où vous agirez ainsi, attendez-vous à un coup d'Etat. On préfère vous le dire très sincèrement, et très clairement. Au Burkina Faso, au Niger il y a eu des coups d'Etat parce que tout simplement les président Compaoré, Tandja ont voulu abuser de leur peuple. Partout où les chefs d'Etat vont confisquer le pouvoir en trichant avec la démocratie, il y aura un coup d'Etat. Pour nous, il n'y a pas un coup d'Etat plus qu'un autre. Les chefs d'Etat de la CEDEAO ne peuvent pas dire qu'ils n'acceptent pas des coups d'Etat militaire, et qu'eux se livrent à des coups d'Etat civils. Les peuples ne peuvent pas accepter cela. Nous comprenons l'embarras de la CEDEAO et de la communauté internationale, mais qu'on accepte d'honorer les engagements en ayant le courage de trancher entre coup d'Etat civil et coup d'Etat militaire.

Aller aux élections ne règlera pas le problème, ça ne serait que différer la crise qui n'a rien à voir avec l'élection présidentielle. Au niveau du FNDC, on vous le dit très clairement, notre combat va continuer. On ne collaborera pas au blanchiment du coup d'Etat que monsieur Alpha Condé veut imposer et que la CEDEAO à travers sa commission n'a pas eu suffisamment le courage de déclarer. Nous ne trahirons jamais notre engagement, nous ne sommes pas d'accord avec les élections, nous continuerons à nous battre jusqu'à ce que la voix du peuple soit entendue par la CEDEAO".

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 655 311 112

 

Créé le 2 octobre 2020 13:39

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