Examens nationaux : l’instruction d’Alpha Condé est-elle tenable ?

Alpha Condé, président de la République de Guinée

CONAKRY-Alors que les examens nationaux étaient prévus pour le mois d’août, le président de la République a demandé au ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, de lui proposer un calendrier dans un bref délai. C’était lors du dernier conseil des ministres, jeudi dernier.


« Le Président de la République, Alpha Condé, a instruit le Premier Ministre, en concertation avec tous les acteurs concernés et impliqués dans le processus d’organisation des examens nationaux (au mois de juillet), de prendre toutes les mesures et initiatives nécessaires en vue de proposer un calendrier pour la tenue rapide des examens, en tenant compte du caractère exceptionnel lié à la pandémie de la covid-19 de l’année scolaire et académique en cours » a retransmis le porte-parole du gouvernement, jeudi, 24 juin.

Cette instruction du Chef de l'Etat risque de chambouler le programme initialement  arrêté par le ministère de l'Education. Ce qui n sera pas sans conséquences sur la psychologie des candidats, mais aussi sur l'achèvement des programmes. Pour le secrétaire général du SLECG, il appartient désormais au ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation de prendre des dispositions pour appliquer cette décision. Mais, avant l’organisation des examens, il y a des conditions qu’il faut évaluer, a averti Aboubacar SOumah.

« Je crois que le ministre est assez responsable pour analyser la situation et comparer parce que, pour agir il faut qu’il examine la situation sur le terrain. Il ne doit pas agir automatiquement parce que le président a donné son instruction. Il faudrait qu’il voie le terrain, quel est le pourcentage de l’exécution des programmes ? Parce qu’il y a un seuil qu’il faut atteindre pour l’organisation des examens nationaux, si ce seuil-là est atteint, il peut le faire sans attendre le mois d’août.  En tant que ministre, si le président donne ses instructions, le ministre doit prendre toutes ses responsabilités » a déclaré Aboubacar Soumah, tout indiquant qu’il ne peut pas avancer des chiffres sur le taux d’exécution des programmes sans prendre toutes les informations à la base.

Pour Aboubacar Mandela Camara, activiste de l’éducation, cette décision du président de la République ressemble à un couteau à double tranchant. Car, d’une part, dit-il, le mois d’août correspond à la période des grandes pluies. Selon lui, cette décision vise à éviter que les examens ne soient perturbés par les pluies.

« L’autre face de cette décision, ce qu’elle aura un impact psychologique chez les apprenants (candidats), parce qu’ils se préparaient, moralement, à faire les examens au mois d’août. Car logiquement, c’est le mois d’août qui était prévu parce que l’année scolaire, c’est neuf mois en Guinée. On a commencé les cours le 1er décembre. Partant de ça,  pratiquement le neuvième mois c’est août", a-t-il indiqué.

Et de préciser : "Les conséquences de cela, ce que le ministère de l’éducation nationale même n’était tout à fait préparé  à organiser les examens maintenant. Parce que jusqu’à la semaine dernière, il y avait encore des DCE (direction communale de l’éducation ndlr) qui n’avaient pas déposé leurs listes définitives des candidats aux différents examens. Il a même fallu que le ministre Dr Bano tape du poing sur la table pour que les choses soient accélérées. Apparemment, le ministère est en retard.

Il y a aussi des organisations de la société civile qui se préparaient pour aller appuyer les candidats de certaines préfectures dans les préparatifs pour améliorer le taux d’admission, mais cette décision-là va bouleverser toutes ces démarches. Ce que je crains, c’est l’impact psychologique chez les candidats et aussi une mauvaise organisation parce que si le MEN-A n’est pas prêt et qu’on exige qu’il organise les examens maintenant, on risque de bâcler les examens. C’est ce qu’il faut éviter » conseille cet écrivain et enseignant chercheur.

Pour le moment, toutes nos tentatives pour avoir la réaction des responsables du ministère de l’éducation nationale sont restées sans suite.

 

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 664-72-76-28

Créé le 28 juin 2021 17:28

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