Enlèvements à Conakry : « ce n’est pas les militaires qui opèrent… », selon le ministre de la Justice
CONAKRY-Dans son grand oral hier vendredi 20 décembre 2024, sur les ondes de la radiotélévision guinéenne (RTG), le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a survolé ls dossiers brûlants de l’actualité judiciaire. Du récent scandale financier aux Douanes en passant par les enquêtes sur les enlèvements ou encore l’interdiction des manifestations, Yaya Karaba Kaba a dit ce qu’il pense. Le Garde des Sceaux a aussi évoqué le démantèlement des zones criminogènes ainsi que l’action de la Crief (cour de répression des infractions économiques et financières).
Des cas d’enlèvements
« C’est une nouvelle forme de criminalité qui de façon récurrente, est en train de s’implanter dans notre pays : enlèvements, disparition, disparition forcée, kidnapping, etc. Tout cela ébranle les fondements de la société. La justice est consciente. Et chaque fois qu’un cas est posé, la justice réagit. Ces kidnappings, ces enlèvements…, n’ont aucune liaison avec les armes ou avec l’armée. Des individus se camouflent dans des tenues, ils viennent commettre leurs forfaits. Après, on dit que c’est les militaires qui l’ont fait. Parce que tout simplement, on a vu les tenues.
Les enquêtes sont en cours. Ce que je dis là, ça a été posé. Les malfrats qui ont été à un moment donné arrêtés, interrogés, reconnaissent qu’ils ne sont militaires nulle part. Ils utilisent des armes souvent de fabrication locale et ceux qui utilisent des armes modernes les obtiennent par des complicités, quelquefois, c’est vrai dans l’armée, mais ce n’est véritablement pas les militaires qui opèrent en tant que tel.
De la CRIEF
La CRIEF est cette juridiction qui impose la discipline aux gestionnaires de ce pays. Sa prestation à date me satisfait. De toutes les façons, une œuvre humaine n’est jamais complète. Il y a toujours des petites erreurs… Dans le cas de la Crief, le seul conseil que je peux apporter, c’est la diligence dans le traitement des affaires pour que les uns et les autres soient situés dans un temps bien raisonnable de leur sort.
Démantèlement des zones criminogènes
Aujourd’hui, dans le grand Conakry, nous avons dénombré des zones criminogènes assez importantes. On nous parle tantôt des assassinats, des meurtres, des violences, des trafics de drogue, c’est vrai, ça existe. Il faut donc situer les zones criminogènes à Conakry et environs. Et nous avons engagé le combat contre ces zones criminogènes pour apporter la paix et la quiétude à nos concitoyens. C’est dans le cadre de l’exécution de cette décision que monsieur le procureur général a passé le communiqué à ce sujet. Sur mes instructions il a réquisitionné la gendarmerie et les services de sécurité de façon générale pour livrer ce combat que nous entendons gagner. La lutte vient de commencer.
Interdiction des manifestations
Il ne faut pas qu’on se leurre. Nous voulons dans notre pays, la paix, la sécurité, la sérénité. Les manifestations sont un droit. Mais c’est un droit qu’il faut savoir aussi exercer soi-même. Si vous voulez manifester aujourd’hui, vous devrez accomplir les formalités liées à cela. Mais personnellement, je n’ai jamais vu de manifestation pacifique à Conakry. Pourquoi je le dis ? Les groupes qui vont manifester, qu’il y ait l’autorisation ou pas, quand ils manifestent, ils sont opposés à ceux-là qui ne sont pas dans l’esprit de leur manifestation.
Je m’explique : Vous manifestez dans la rue, mais vous empêchez les autres citoyens de bâtir leurs affaires par des jets de pierre, par des violences et autres. Alors, qu’on sache ce qu’on veut. Si vous voulez manifester, vous êtes libres de manifester. On ne vous interdit pas de façon pacifique. Mais que votre droit-là ne soit pas à l’antipode du droit de celui-là qui ne veut pas manifester. Alors, si les manifestations doivent, comme on l’a toujours constaté, causer des troubles sérieux et durables à l’ordre public, avec des lots de morts, avec des lots de blessés, ces genres de manifestations, oui, elles ne doivent pas avoir lieu.
Dossier détournement à la douane
Si je fais le lien entre ce qui est en train d’être examiné concernant la douane, il serait prématuré pour moi de me prononcer. Pourquoi ? Parce que le principe de la présomption d’innocence fait obligation sur moi de me réserver et d’attendre la décision souveraine des juges. Il y a des enquêtes actuellement en cours. Il y a des auditions, il y a des confrontations. Tout ce qu’il faut, c’est un respect des droits de la défense, des droits de l’homme qui encadrent tout ça. Nous voulons que la lumière soit faite sur ce qui est déjà qualifié par les uns et les autres ».
Une synthèse de Dansa Camara
Pour Africaguinee.com
Créé le 21 décembre 2024 17:32Nous vous proposons aussi
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