Élections et référendum en Guinée : Qu’en dit Mme Virginie Battu-Henriksson de l’Union Européenne ?

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BRUXELLES- L’Union Européenne va t-elle prendre des sanctions à l’encontre des dignitaires du pouvoir de Conakry ? Comment la Commission de l’UE a accueilli l’adoption d’une nouvelle Constitution en Guinée ? Ce sont là quelques questions que nous avons posées à la Porte-Parole des affaires étrangères et de la politique de sécurité de l’Union Européenne, Mme Virginie BATTU-HENRKSSON.

 

AFRICAGUINEE.COM : Dans votre déclaration du 26 MARS 2020 sur le référendum constitutionnel et les législatives du 22 mars en Guinée, vous avez indiqué que le caractère non inclusif et non consensuel de ces scrutins et du fichier électoral porte atteinte à la crédibilité de ces élections. Est-ce que cela signifie que l’UE ne reconnaît pas ces élections ? 

VIRGINIE BATTU-HENRIKSSON : Le communiqué de l'Union Européenne du 26 mars est clair, tout comme ceux des Etats-Unis, de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Union Africaine. Le processus électoral non inclusif et non consensuel porte atteinte à la crédibilité de ces élections. L’absence d’observation régionale et internationale reconnue remet également en question la validité du processus. A ce propos, l’Union Européenne renouvelle son soutien aux initiatives de la CEDEAO, de l’Union africaine et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) susceptibles de réhabiliter le processus électoral, de désamorcer les tensions et de renouer un dialogue entre toutes les parties.

Quel commentaire faites-vous des résultats du référendum qui donne une victoire au « OUI » sur un score de 91.59% ?  

Dans les conditions d'organisation du scrutin du 22 mars la communauté internationale ne s'attendait pas à un résultat différent.

Ces consultations été par endroit marquées par des affrontements meurtriers. Que demande l’UE face à ces exactions ?

L'UE, comme d’autres acteurs régionaux et internationaux, a exprimé sa préoccupation quant à la violence observée lors des manifestations. L’UE déplore toute violence, d’où qu’elle vienne, y compris l'usage disproportionné de la force par les forces de l'ordre. L'UE demande à ce que des enquêtes sérieuses soient menées dans les plus brefs délais pour déterminer les responsables des violences et afin que les coupables, à tous les niveaux de responsabilités soient traduits devant la justice.

A ce stade Bruxelles envisage-t-il des sanctions ciblées à l’encontre de certains responsables du Pouvoir de Conakry ?

D’une manière générale, nous ne communiquons jamais sur la possibilité ou non de recourir des mesures restrictives concernant une situation donnée. Les sanctions font parties des instruments que l’UE a à sa disposition pour susciter un changement de politique ou de comportement de la part des personnes ou entités visées. Elles sont utilisées dans le cadre d'une action intégrée et globale, qui inclut un dialogue politique, des mesures complémentaires et le recours à d'autres instruments qui sont à la disposition de l'UE. Elles ne touchent jamais à l’aide aux populations. Plus d’information ici.

Certains préconisent par exemple le respect des accords de Cotonou, surtout son article 96. Cette éventualité est-elle à l’étude au sein de commission de l’Union Européenne ?  

L’Accord de Cotonou prévoit effectivement la possibilité de faire jouer l'article 96 qui porte sur les « mesures appropriées » lorsque que le respect des « clauses essentielles » de l’accord est  en question. Cela a déjà été le cas en Guinée à la suite des événements du 28 septembre 2009. C’est une éventualité que nous examinerons le temps venu.

 

Interview réalisée par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 112

Créé le 4 avril 2020 15:22

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