El hadj Marouf Barry, imam à Koloma 1 : « J’ai des documents signés par le maire… »
CONAKRY- C’est une mauvaise nouvelle pour les citoyens du quartier Koloma I ! Après les démolitions des concessions dans les zones de Kaporo-rail et de Kipé 2, c’est le quartier Koloma 1 dans la commune de Ratoma qui est dans le viseur des autorités.
Les habitants de ce quartier situé dans la zone de Bambéto dont les maisons ont été marquées en guise de démolition, s’apprêtent à partir. La ‘’peur au ventre’’, la plupart d’entre eux s’en remettent à la volonté divine.
Elhadj Marouf Barry, octogénaire est le premier habitant de cette zone de Koloma I. Pour cet iman et chef secteur, ce qui se passe dans son quartier est une incompréhension totale. Notre interlocuteur, la mort dans l’âme nous a narré comment il est arrivé à ce lieu et a acquis ce domaine il y a près de cinquante ans.
‘’ Pour la petite histoire, je suis arrivé à ce lieu le 12 Mars 1972. Cette parcelle m’a été cédée par Diallo Sory Boké, né Sory Camara, propriétaire et demeurant au quartier Hamdallaye 8èmearrondissement Conakry II. Ce document a été signé des mains du maire de l’époque, Elhadj Ibrahima Timbi-madina ; moi j’habitais au comité de Momo liberté. Cette parcelle du droit coutumier que j’ai acquise n’est qu’une cession pure et simple faite à moi par le propriétaire lui-même, et cela sans aucune contestation de la part de ses enfants et ayant droit vis-à-vis des autorités administratives, politiques et civiles. C’est après cet acte, trois années plus tard que, j’ai pu faire une maisonnette avec trois petites chambres et un couloir. Par la grâce divine, deux ans après la mort de Sékou Touré, j’ai eu la chance de construire une plus grande maison avec beaucoup plus de chambres’’, nous a expliqué l’imam de la mosquée de Koloma I.
Dans son témoignage, Elhadj Marouf Diallo, a rappelé qu’en 1998, leur zone n’était pas concernée par la casse.
‘’ En 1998, lors des premières démolitions, ma maison a été marquée mais n’a pas été détruite, d’ailleurs la casse s’était limitée au niveau des nouvelles tours jumelles. Depuis cette période, aucune autorité du pays, ni communale moins de l’habitat n’est venue nous dire de partir, ce n’est que vingt années après qu’ils reviennent. C’est stressant et désolant ‘’, a déplorée notre interlocuteur ahuris.
Depuis le début de cette action de déguerpissement, les victimes sont livrées à elles-mêmes, sans assistance. Plusieurs d’entre elles dorment d’ailleurs à la belle étoile sur les ruines de leurs anciennes habitations.
BAH Boubacar LOUDAH
Pour Africaguinee.com
Tél.: (+224) 655 31 11 13
Créé le 22 mars 2019 10:23Nous vous proposons aussi
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