‘’Ebola business’’ en Guinée : Quand le virus mortel aiguise l’appétit des ONG mercantiles…

Dr Sakoba Keita

CONAKRY- Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit le dicton ! Alors que le virus Ebola continue de faire des ravages en Guinée avec des centaines de victimes, des ONG (organisations non gouvernementales) fusent de tous les horizons pour s’ériger en sensibilisateurs. Une ambition noble et salutaire certes si c’était de bonne foi. Mais il se trouve que derrière cette ambition, se cache une toute autre réalité. Il s’agit de la recherche effrénée du gain.

En effet, si des personnes de bonne volonté (qui n’exigent  rien en retour) se battent dans le cadre de la sensibilisation sur le virus Ebola, d’autres par contre n’ont qu’une  autre visée derrière. C’est comment se remplir, autant que possible, les poches, au grand dam des victimes.

Une chose qui écœure la Coordination nationale de riposte qui affirme être inondée de demandes. Et, la plupart de ces demandes viennent d’ONG fantômes qui n’ont aucun agrément.

47 dossiers étaient enregistrés au niveau de la Coordination Nationale  de riposte contre Ebola, à la date samedi 20 septembre. Toutes ces ONG sont en quête de fonds pour mener des activités de sensibilisation. Le chargé de communication de la Coordination de riposte, a confié à notre reporter que dans ce fatras de demandes de financement, l’offre la moins-disant est de 10  millions de francs guinéens.

 Il y a, par exemple, une ONG dont Fodé Tass Sylla, a préféré taire le nom, qui a demandé un financement dépassant les deux milliards de francs guinéens, pour mener une sensibilisation sur toute l’étendue du territoire nationale. Une autre ONG anonyme demande plus d’un milliard de nos francs pour sensibiliser seulement à Conakry. Il y a une autre qui demande un financement de 30 millions de francs guinéens pour seulement la production d’une chanson.

Boulimiques et paranos au gain, certaines d’entre elles se seraient même permises de menacer le Coordinateur national de Riposte, le Dr Sakoaba Keita. 

‘’ J’ai reçu des SMS, de la part d’inconnus, qui menacent de m’attaquer si je ne leur donne pas assez d’argent pour faire leur sensibilisation. Ils disent que j’ai mis trop de temps pour traiter leurs dossiers(…) Cet argent ne m’appartient pas c’est pour l’Etat. Maintenant s’il y a des ONG qui veulent tordre ma main pour que je donne deux milliards pour leur sensibilisation à Conakry, moi je ne peux pas cautionner cela’’, a indiqué le Dr Sakoba Keita qui garde une fermeté dans l’utilisation des fonds.

‘’Le regret est que beaucoup ont sensibilisé, on a été évalué, le taux d’appropriation ne dépasse pas 15%. Ceux qui sont là pour le cognitif, donner l’information sur le mode nous on ne veut plus de cela. On veut la présence du dispositif et quels sont ceux qui pratiquent, c’est l’impact que nous voulons, plus de mamaya (propagande, ndlr) à ce propos. C’est ce  qu’on veut arrêter’’ tranche le coordonnateur de riposte.

Justement pour mettre de l’ordre dans cette sensibilisation, la coordination nationale de riposte, a fixé des normes et des conditions qu’il faut ‘’obligatoirement’’ remplir avant d’espérer avoir un financement.

‘’ Il faut avoir un agrément en cours de validité délivré par le ministère de Ministère de l’Administration du Territoire et de la  Décentralisation,  avoir une expérience avérée dans la sensibilisation prouvée par un rapport d’activité et la certification du bailleur, être doté d’un compte approvisionnée à hauteur de 5 millions de francs guinéens, présenter un projet dont le montant n’excède pas 10 millions francs guinéens pour la ville de Conakry et 30 millions pour les préfectures de l’intérieur du pays.

Aussi, le postulant doit intervenir dans une zone non couverte par une autre organisation non gouvernementale, ensuite présenter une méthodologie de sensibilisation pertinente par rapport au problème à résoudre. Les paiements de la subvention se feront en deux tranches. C'est-à-dire : ‘’60% à  la signature du contrat avec la coordination, les 40% restant au dépôt du rapport accompagné de l’appréciation du directeur préfectoral ou communal de la santé de la zone d’intervention’’. La coordination précise qu’elle ne procèdera à aucun remboursement d’une activité préfinancée. Au-delà de la férocité du virus Ebola, il y a le business qui attire du monde.

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 655 31  11 12

 

Créé le 24 septembre 2014 18:53

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