Du gouffre à l’espoir : En cent jours de gestion, Aladji Cellou Camara remet l’OGP sur les rails…

CONAKRY- Aladji Cellou Camara n’a eu besoin que de 100 jours pour remettre l’OGP (Office Guinéen de Publicité) sur les rails. Le 20 décembre 2024, il prend les rênes de l’Office Guinéen de Publicité, une régie stratégique étranglée à l’époque par une crise financière aiguë, une gestion défaillante et un climat de démoralisation profonde parmi ses équipes. Trois mois plus tard, la donne a changé…positivement. Les premiers résultats d’un redressement structuré et ambitieux commencent à se faire sentir. Des jalons solides sont posés, une nouvelle ère d’espoir jaillit. Explications.

Une situation critique : l’OGP au bord du gouffre

À l’arrivée de Aladji Cellou Camara à la tête de l’OGP, l’EPA se trouvait dans une situation financière alarmante. Cette structure ne disposait que de 146 000 GNF en caisse, une somme dérisoire face à des dettes abyssales :

  • 42 milliards GNF de dettes fiscales,
  • 3,5 milliards GNF de dettes sociales,
  • 35 milliards GNF de dettes envers fournisseurs et partenaires (dont 13 milliards dus aux régies publicitaires),
  • 8 milliards GNF d’arriérés de salaires sur six mois,

Ce bilan catastrophique était également accompagné d’une absence de comptabilité fiable, d’une désorganisation interne généralisée, et d’un personnel démotivé, faute de leadership et de vision claire. « Le défi était de taille », affirme la nouvelle direction.

Une stratégie de relance audacieuse en quatre priorités

Face à ce constat accablant, Aladji Cellou Camara n’a pas perdu du temps, en laçant immédiatement un Plan Stratégique de Relance, défini autour de quatre axes essentiels :

  1. Assainissement financier et réduction drastique de la dette,
  2. Restructuration de l’organisation interne et renforcement de la gouvernance,
  3. Modernisation et digitalisation des services pour plus d’efficacité,
  4. Communication proactive pour renouer les liens avec les partenaires institutionnels et privés.

Restructuration et gouvernance : une organisation en pleine réinvention

Sous l’impulsion de l’ancien Journaliste, la nouvelle Direction de l’OGP a réussi à réorganiser son fonctionnement en profondeur. Un nouvel organigramme a été mis en place, incluant une Direction de la Stratégie et de l’Innovation, destinée à impulser une dynamique de renouvellement. La direction a aussi validé un manuel de procédure administrative, financière et comptable, désormais en phase finale de rédaction.

Chaque département a vu ses objectifs annuels clarifiés, avec un suivi rigoureux via des réunions hebdomadaires du Conseil de Direction. En outre, de nouveaux bureaux modernes ont été aménagés à Taouyah, marquant un véritable changement de cadre pour les employés et un signal fort de relance.

Relance financière : des avancées notables mais un chemin semé d’embûches

Après trois mois de gestion, Aladji Cellou Camara, a fourni au public les résultats financiers qui témoignent une « gestion plus rigoureuse ». Parmi les progrès qu’il a eu à réaliser, l’on note entre autres :

  • Le paiement de 3 à 4 mois d’arriérés de salaires à une partie du personnel,
  • La régularisation des déclarations fiscales, pour la première fois depuis trois ans,
  • Le début du remboursement des dettes fournisseurs,
  • La négociation d’un échelonnement fiscal à hauteur de 1,2 milliard GNF par an,
  • Le dialogue engagé avec la CNSS pour étaler la dette sociale de 3 milliards GNF,
  • Enfin, rationalisation des effectifs excédentaires

A la tête de l’OGP, Aladj Cellou Camara a aussi mis fin au billetage des salaires, l’une des pratiques opaques de gestion des fonds et a œuvré pour l’informatisation complète de la comptabilité, deux actions révolutionnaires qui marquent un tournant vers plus de transparence.

Sécurisation des recettes et recouvrement ciblé

Un autre chantier majeur qu’a réalisé la nouvelle direction de l’OGP encore a été celui de la sécurisation des revenus. Grâce à une réorganisation des équipes de recouvrement, un suivi renforcé des facturations et la mise en place de contrôles plus rigoureux, l’OGP espère redresser ses finances à moyen terme. Une campagne de recensement et de démantèlement des panneaux publicitaires illégaux dans le Grand Conakry a également été lancée pour récupérer des recettes perdues.

Assainissement juridique et révision des contrats

La gestion des contentieux et des contrats a été un autre point crucial de ce redressement durant ces premiers jours de Aladji Cellou Camara. Des renégociations actives ont été engagées avec les cabinets d’huissiers et d’avocats pour transférer les honoraires aux débiteurs défaillants, et plusieurs baux immobiliers ont été révisés, intégrant désormais les charges fiscales dans les loyers à la charge des bailleurs. Un audit interne des contrats a aussi été lancé pour assurer leur conformité aux normes de marché public.

Mobilisation du personnel et gouvernance participative

L’un des défis majeurs des trois premiers mois de gestion résidait dans la gestion des ressources humaines. Le redéploiement du personnel, dans le cadre d’une nouvelle organisation, et l’introduction d’un système d’évaluation de la performance, ont été des mesures phares pour instaurer une gouvernance plus participative. Des efforts ont également été faits pour renforcer la communication interne, notamment à travers des plateformes numériques comme WhatsApp, Facebook et le site internet de l’OGP, afin de maintenir les équipes informées et impliquées.

Renouveau des relations avec les partenaires et la société civile

La réconciliation de l’OGP avec ses partenaires stratégiques a été une priorité de la nouvelle direction pilotée par Aladji Cellou Camara. Durant ces trois mois, les rencontres avec les régies publicitaires et les grands annonceurs privés (Orange, MTN, LONAGUI, Canal+…), ont été organisées afin de redorer l’image de l’OGP et d’engager une nouvelle ère de collaboration fructueuse. Parallèlement, des campagnes de sensibilisation ont été mises en place pour encourager les entreprises à respecter leurs obligations contractuelles et à régulariser leurs situations, vis-à-vis de l’OGP.

Une relance encore fragile mais prometteuse

Au terme de ces 100 premiers jours, l’OGP a amorcé une transition progressive mais prometteuse, grâce aux réformes structurelles et aux progrès financiers réalisés. Toutefois, de nombreux défis demeurent. Parmi ces défis il y a entre autres :

  • Finaliser les négociations fiscales pour alléger la dette,
  • Obtenir un soutien financier de l’État pour solder les dettes restantes,
  • Accélérer la digitalisation des services et moderniser davantage les processus internes,
  • Renforcer les capacités de recouvrement afin de respecter le budget 2025,
  • Explorer de nouveaux leviers de croissance pour dynamiser les recettes de l’OGP.

Dans la nouvelle direction, les bases d’une réforme en profondeur sont posées à l’OGP, mais le chemin reste semé d’embûches. La volonté d’Aladji Cellou Camara et sa direction est désormais de consolider ces acquis et de faire de l’OGP une institution à la fois transparente, performante et responsable.

« Nous avons amorcé un tournant décisif pour l’OGP, instaurant une gestion rigoureuse et renforçant la confiance des parties prenantes », confie Aladji Cellou CAMARA, le Directeur Général de l’OGP.

 

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 13 avril 2025 07:00

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