Drame inédit à Lélouma : Une attaque aux abeilles dans une mosquée fait un mort et de nombreux blessés…

LELOUMA- C’est un drame inédit qui s’est produit à la mosquée de Saasé, quartier Diaala 1, commune urbaine de Lélouma le dimanche 8 décembre 2024. Il était 16 heures passées alors que les fidèles venaient de terminer la prière quand une colonie d’abeilles les ont attaqués. L’agressivité était si forte qu’une débandade s’est emparée de tous dans le lieu de culte.

Un sexagénaire du nom de Souleymane Diallo, à la santé fragile, a été entièrement enveloppé par les abeilles alors que les autres fuyaient dans tous les sens. Des secouristes ont tenté de le sauver en vain. Conduit d’urgence à l’hôpital pour des soins, il est décédé le lendemain lundi aux environs de 2 heures du matin.

Les abeilles ont attaqué tout le secteur, faisant des nombreux blessés. Depuis cette attaque, la psychose s’est emparée de la localité.  Beaucoup craignent pour le moment de repartir prier à la mosquée.

Ce sont les cris de détresse en provenance de la mosquée qui ont alerté Aissatou Diallo, mère de famille. C’est avec la peur au ventre qu’elle s’était enfermée à son domicile situé à quelques mètres de la mosquée. Elle n’a pas encore le cœur net que cette mésaventure soit terminée. Son témoignage donne froid dans le dos.

« Nous avons vécu une soirée de dimanche difficile à Sassè ici jusqu’au lndemain lundi même. Les abeilles ont fait la loi ici. Tout le monde a été attaqué presque, nous avons déploré un mort, il s’agit de Mody Souleymane Diallo et beaucoup de victimes de piqures, jusqu’à ce matin, on croise les habitants partout avec des visages enflés. Il y a certes des abeilles dans l’espace de la mosquée, mais c’est une première que nous avons appris que les abeilles se révoltent de telle manière contre les citoyens. Cette fois c’est l’horreur parce qu’un mort est déploré. Beaucoup se sont levés pour aller sauver le vieux Souleymane mais les piqures ont fait fuir les gens. Nous sommes vraiment éprouvés aujourd’hui à Sassè, certains ont même peur de retourner à la mosquée qui reste toujours ouverte. Nous entendons l’appel à la prière à tout moment, mais la psychose est partout. Ça fait peur avec la présence des enfants dans le secteur » regrette Aissatou Diallo, mère de famille.

Sally Bentè Diallo est muezzin à la mosquée de Saasè. C’est un rescapé de l’attaque. Il a une partie de son corps enflé suite aux piqures d’abeilles survenues quand il a tenté de sauver le vieux Souleymane.

« Après la prière de 16 heures, nous sommes restés comme d’habitude pour formuler les bénédictions.  C’est pendant ces bénédictions que les abeilles ont foncé sur les fidèles. Nous étions une vingtaine dans la mosquée. Nous qui étions là, chacun a été piquée suffisamment, chacun a pris la fuite. Mais celui qui est mort était déjà sorti juste après la prière. Il était assis dans la cour, il est sorti par une porte arrière. Il n’était pas bien portant. Nous autres avons pris la fuite. Ma maison est contiguë à la mosquée. C’est là que j’entends des cris forts dans la cour de la mosquée, j’ai reconnu la voie du vieux Souleymane âgée de 68 ans. Je dis, je suis sauvé mais il y a un autre qui est dans le pétrin. J’ai décidé de retourner dans le but de le sauver. A mon arrivée, il était complètement couvert par les abeilles. Dès que j’ai sorti ma tête, une colonne d’abeille vient vers moi, j’ai reçu suffisamment de piqures sur le visage et partout, je me sauve de nouveau. Tout mon visage a été enveloppé par les abeilles. J’ai enlevé mon boubou pour pincer et racler les abeilles sur mon corps, d’autres personnes aussi sont venues aider mais c’était impossible, l’agressivité était énorme.

Plus les abeilles piquent Souleymane, plus sa voix baisse. Finalement nous avons cessé de l’entendre. Nous avons appelé la croix rouge et d’autres secours. Au même moment, les abeilles sont sorties de la mosquée pour infester tout le secteur du quartier, partout les gens sont piqués. C’est les agents de la croix rouge qui ont bravé les abeilles pour conduire le vieux à l’hôpital. En dépit de leur protection ils ont reçu leur part de piqure aussi. Ce n’est pas des mystères comme les gens le racontent. Il y a des abeilles dans les minarets de la mosquée, nous avons tout fait pour les faire partir en vain. À chaque fois que nous faisons un effort, les abeilles partent mais reviennent s’installer encore. C’est les abeilles paisibles qui se sont révélées agressives contre nous dimanche », témoigne Sally Bente Diallo, muezzin et rescapé, présentement en observation médicale.

Mamadou Aliou Koin Diallo fait partie des premiers secours arrivés du centre urbain avec une équipe pour tenter de sauver les populations en détresse. Son témoignage est saisissant. C’est avec toutes les peines qu’ils ont pu tirer la victime complétement affaiblie pour l’hôpital :

« Le dimanche à 16 heures, nous avons reçu des alertes de la part d’une famille que des abeilles ont attaqué les citoyens. Nous avons pensé à une attaque isolée, nous sommes partis mais la situation était si dramatique sur le terrain. Tout le secteur est resté désert, lui était abandonné à l’enceinte de la mosquée. Nous étions obligés de porter des protections pour prendre la victime et la conduire à l’hôpital. Les médecins se sont occupés de lui toute la nuit, il a pris des sérums, malheureusement il n’a pas supporté. Il est décédé hier lundi à 2heures du matin. A notre arrivé au quartier, nous avons vu que presque tout le monde avait une partie du corps enflé suite aux piqures d’abeilles. Nous-mêmes secouristes avons reçu une dose normale d’attaque avant de quitter les lieux. C’est vraiment dangereux ce qui est arrivé. Beaucoup de citoyens touchés ont été mis en observation, cela traduit vraiment l’étendue de l’attaque », explique le secouriste.

Pour le moment, la méfiance est partout, les habitants du secteur Saasè, du quartier Diaala 1 sont affectés par la mort d’un des leurs mais pensent également leurs plaies. Ils craignent aussi d’éventuels réveil des abeilles.

Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

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