Dr Saliou Bella Diallo : ‘’C’est moi qui ai envoyé Cellou Dalein pour être président de l’UFDG…’’ (Interview)
CONAKRY- Quelle est la nature des relations entre Cellou Dalein Diallo et son ancien vice-président Dr Saliou Bella Diallo ? Après sa démission de l’UFDG en 2011, le fondateur du parti AFIA revient sur ses motivations à appartenir à la mouvance présidentielle. Dans cette interview, le porte-parole de la mouvance présidentielle est également revenu sur l’actualité sociopolitique marquée notamment par les préparatifs des prochaines consultations électorales et l’interception à Dakar de la cargaison de devises à Dakar. Exclusif !!!
AFRICAGUINEE.COM : En marge de sa tournée en Amérique du nord, Cellou Dalein Diallo a sollicité le soutien de la basse côte pour vaincre Alpha Condé lors de l’élection présidentielle de 2015. Votre réaction ?
Moi je dis qu’au niveau de la mouvance, on est en train d’affréter tous les moyens. L’optimisme est permis. Ainsi est faite la démocratie. Chacun est libre d’afficher son optimisme. Mais la population guinéenne est là, elle va juger, elle va décider. Elle sait qui a fait quoi ? Quand ? Et elle saura toujours prendre la responsabilité qui s’impose pour confier la magistrature suprême de la Guinée à celui qui est capable de la gérer convenablement pour la conduire dans un bref délai parmi les pays émergents d’Afrique puisqu’on en a les atouts. Nous, les cinq ans qui se déroulent nous suffisent pour prouver que notre candidat, le Pr Alpha Condé sera le meilleur et qu’il va gagner en décembre 2015. C’est ce que je peux vous rassurer en tenant compte du bilan qui sera publié à temps opportun. Sa capacité, son expérience, son leadership, c’est sûr qu’il va convaincre la population et nous aurons une majorité absolue aux présidentielles de décembre 2015.
Quel est votre avis sur le discours du leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, qui a été qualifié par certains observateurs d’ethniciste ?
Moi je ne m’aventure pas dans des considérations si basses. Je suis au-dessus de toutes ces mesquineries. Moi je suis de la mouvance, je suis son porte-parole, je parle guinéen. Je suis guinéen tout court, mon parti, c’est Afia. Ma sensibilité, c’est la mouvance, ma devise, c’est unité, paix et développement. Je m’éloigne de tout ce qui s’approche d’ethniciser, de régionaliser, d’ouvrir des cloisons étanches entre des régions de la Guinée, entre des ethnies, entre des couches. Je considère qu’il y a deux facteurs importants pour développer la Guinée. Il y a l’unité de tous les guinéens. Cette unité, elle existe, ce sont les politiques qui la font souffrir. Nous politiques, on intoxique souvent pour des objectifs personnels, mercantiles, égoïstes et apatrides. Afia se méfie de ça, la mouvance se méfie de ça. Nous sommes pour l’unité de la Guinée, la promotion de la paix en Guinée qui sont des facteurs de stabilité et développement.
Vous vous êtes insurgés contre la dilapidation des deniers publics durant les régimes passés. Inscrivez-vous dans la logique du président Alpha Condé qui accuse les anciens premiers ministres qui sont aujourd’hui dans l’opposition d’être responsables de ces gabegies financières ?
Moi je suis pour la bonne gouvernance. En toute chose, j’aime poser un diagnostic. Quand j’ai été ministre de la transition, en deux mois j’ai posé un diagnostic de l’enseignement professionnel. En Guinée, nous souffrons d’une seule maladie : c’est la mauvaise gestion. C’est ce que le professeur est en train de redresser actuellement. Depuis 2011, le Professeur s’est atteler à soigner cette maladie par une thérapie que nous sommes en train d’appliquer. Et à la fin de 2015, vous allez voir le bilan.
Quelle lecture faites-vous de cette affaire de cargaison de devises en provenance de Conakry, interceptée par la douane sénégalaise ?
Vous êtes d’accord avec moi que le niveau économique d’un pays se calcule en fonction de la rentrée d’argent, donc de devises et de sortie. C’est comme un individu qui respire. Il doit respirer l’oxygène et sortir le gaz carbonique. Et il doit respirer autant de fois par seconde sinon, il va mourir. L’oxygène d’un pays, ce sont les ressources qui vont rentrer et sortir. Il faut s’arranger pour que ce qui rentre soit supérieur à ce qui sort. Nous étions un pays enclavé, fermé, sous informé. La fluctuation, l’échange entre la Guinée et l’extérieur doivent être constants, répétés, rapides à une fréquence importante, avec une capacité très importante. Vous parlez de 20 millions de dollars. Ce sont des opérations ordinaires et minimes pour un pays qui veut se développer. Nous devons souhaiter que dans toute les secondes, rentre des milliards supérieurs à des milliards qui doivent sortir pour la même seconde pour que nous puissions avoir une plus-value suffisante. Afin que nous puissions développer notre pays. Si rien ne rentre, on ne peut pas se développer. Nous n’avons pas les moyens de notre économie.
Donc, c’est tout à fait un faux problème. C’est un problème de rumeurs. Où est l’argent ? Nous étions à une période conjoncturelle connue où les compagnies ont arrêté de desservir la Guinée et où les spécialistes des mouvements d’argent ont de la difficulté à rentrer en possession avec la manne financière qui se trouve stockée ici, pour l’amener à destination, afin qu’une autre manne vienne pour favoriser la fluctuation, la rentrée et la sortie des ressources pour qu’on se développe.
Imaginez-vous que ceux qui doivent acheter de l’or, les diamants, nos produits alimentaires et halieutiques qui est une source importante de devises, que les touristes et autres ne rentrent pas et ne sortent pas, par l’arrêt des activités de ces compagnies. Donc, on n’aurait pas parlé de sortie d’argent. Il faut que cela puisse être accentué d’avantage. Cette opération est ordinaire à l’institution qui est chargée de gérer ça, elle est venue devant les medias pour justifier tout ça.
La BCRG (Banque Centrale de la République de Guinée, Ndlr) est venue devant les medias pour justifier cela. Qu’est-ce qu’on veut dire de plus encore quand la Banque centrale justifie. Et quand on s’informe que l’argent a continué son cours normal pour arriver à destination. C’est la preuve irréfutable que c’est quelque chose de régulier.
Dr Saliou Bella Diallo comment se prépare le rendez-vous électoral de 2015 au sein de votre formation politique ?
Nous sommes en train de nous battre pour nous implanter largement à travers le pays. Nous avons deux ans et demi, c’est l’âge d’un nourrisson. Nous estimons que nous sommes en train de gagner des pas géants. Nous allons travailler dans ce sens. Puisque nous avions comme objectif au cours des élections législatives de participer au maximum à l’organisation des élections législatives mettant un terme à la transition pour permettre à la Guinée de s’inscrire parmi les pays démocratiques du monde. Afin de bénéficier des avantages y afférents. Notre objectif est atteint, une assemblée plurielle capable est installée. Maintenant nous vivons l’organisation des élections communales et communautaires.
AFIA va s’investir pour avoir des élus au niveau de ces élections locales. Pour les élections présidentielles AFIA continue à s’investir pour s’implanter davantage, AFIA va organiser son premier congrès. A l’issue de ce premier congrès, le monde entier connaitra la position de AFIA qui est dans une sensibilité qui est la mouvance présidentielle.
Nous allons nous retrouver pour étudier la stratégie par laquelle nous allons nous engager au cours de la présidentielle. Toute la mouvance confondue quelle stratégie nous allons adopter pour remporter largement les élections présidentielles.
A l’issue de ce congrès du parti, et à l’issue des entrevus de la mouvance nous vous tiendrons au courant des stratégies que nous aurons adoptés nous assurant la victoire que nous ambitionnons.
Certains observateurs affirment que vous avez rejoint la mouvance à cause des promesses que vous a faites le président Alpha Condé. Que répondez-vous ?
Depuis longtemps, je vous ai promis que je serais au-dessus de la mêlée, et de m’occuper de mon parti. Je suis leader du parti AFIA, donc je me bats pour implanter mon parti par mes propres moyens. Si j’avais des moyens faramineux vous auriez su. Actuellement si je suis à un poste quelconque vous le savez, donc par rapport à ces rumeurs vous-mêmes devez déduire la vérité. Nous sommes un pays riche de rumeurs. Nous devrions être responsables et savoir que nous sommes un pays respectable. AFIA et comme tous les autres partis nous vivons à travers nos cotisations. A l’avenir nous comptons nous investir pour progresser davantage. Si nous avions eu des milliards ça serait vu.
Peut-on dire que Dr Saliou Bella est frustré ?
Dr Saliou Bella se porte absolument bien. Il continue de donner son cours, c’est Dieu qui donne le pouvoir à quelqu’un, c’est Dieu qui prédestine les choses. Nous, nous sommes profondément croyants. Donc, s’opposer à la décision de Dieu c’est de déclarer la guerre à Dieu. C’est Dieu qui a choisis le Professeur Alpha Condé comme président, c’est Dieu qui va l’enlever un jour. Et après lui c’est Dieu va mettre un autre. Donc, que les gens se détrompent, il y a d’autres qui auraient dit un jour qu’il reproche des gens qui vont courir derrière certains qui cherchent le pouvoir en laissant celui qui a le pouvoir. Et c’est les mêmes qui disent aujourd’hui, qu’ils reprochent les gens qui courent derrière les gens qui ont le pouvoir en laissant ceux qui cherchent le pouvoir. Donc, si les gens qui ont géré le pays se battent pour être au pouvoir aujourd’hui et l’on sait ce qu’ils ont fait comme mal à ce pays. La population doit être mature. La population ne doit pas se laisser être victime d’une amnésie. Pour se faire obnubiler par des conférences ou des mélodies stériles et utopiques. Les citoyens doivent être réalistes et confier la Guinée à des patriotes qui peuvent faire bouger et l’afficher dans les dix ans qui viennent parmi les pays émergents puisque la Guinée a tous les atouts.
Quel genre de rapport vous entretenez avec vos anciens collègues de l’UFDG notamment Cellou Dalein Diallo?
Je pense qu’il faut poser la question à eux. Moi, je vis ma vie. A l’UFDG, c’est moi qui l’ai (cellou, ndlr) envoyé pour le mettre président de l’UFDG. Ils le savent, demandez-leur. Je me suis battu pour sa présidence à l’UFDG. Je ne vais pas revenir sur des choses que j’ai expliquées avant. Je souhaiterais que vous presse vous puissiez vous investir pour connaitre la vérité. Il y a des documents partout. Moi j’entretiens des liens serrés avec la mouvance. Avec l’opposition je n’ai pas de rapport étroit.
Un mot sur le virus Ebola…
La fièvre hémorragique Ebola est un virus inquiétant qui se propage très rapidement et qui tue. Les moyens thérapeutiques ne sont pas formellement trouvés. Il faut louer l’effort fourni par la Guinée et particulièrement par le Professeur Alpha Condé et son gouvernement. On est en train de maitriser l’épidémie et limiter les dégâts. De la même façon qu’on a maitrisé des épidémies antérieures que sont entre autres : le paludisme, le choléra et la rougeole.
Nous avons eu les meilleurs résultats pour la lutte contre le Choléra et la Rougeole en République de Guinée au niveau de l’Afrique occidentale. Nous avons eu le taux le plus bas en mortalité au cours de l’épidémie de choléra et de la Rougeole. La Guinée doit se féliciter, on a des ressources performantes. Le gouvernement et le président sont en train de se battre pour que Ebola soit maitrisé dans les deux mois qui suivent. Cela nous permettra d’organiser avec quiétude et sérénité les élections communales et communautaires.
Interview réalisée par SOUARE Mamadou Hassimiou
Et Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel : (+224) 655 31 11 11
Créé le 4 septembre 2014 12:27
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