Dr Faya Millimouno : « La légitimité en transition passe par le consensus… »

CONAKRY- Le président du Bloc Libéral rejette l’annonce de la tenue de l’élection présidentielle couplée aux législatives d’ici la fin de l’année. Réagissant à cette annonce du chef du gouvernement et sa gestion de l’exécutif guinéen, Dr Lansana Faya Millimouno souligne que l’urgence est d’organiser un véritable dialogue national. Selon lui, le Premier ministre devrait d’abord réunir les forces vives du pays avant de faire des déclarations à l’étranger..
« « Nous pensons que c’est du déjà-vu. Cette transition se résume à des annonces sans lendemain. Le président avait été le premier à promettre la tenue d’un référendum en 2024, lors d’une adresse officielle à la Nation. Cela n’a jamais eu lieu.
Après cette déclaration, faite en 2023, Bah Oury a été nommé Premier ministre. Lui aussi, depuis l’étranger — comme il continue de le faire aujourd’hui — a affirmé que le référendum se tiendrait en 2024. Là encore, rien n’a été fait.
Avant eux, c’est le président du CNT qui, depuis Dubaï, avait annoncé que le projet de Constitution serait déposé en 2023. On sait ce qu’il en est advenu. Tout cela relève d’une fuite en avant.

Il est inutile de multiplier les annonces fantaisistes sur toutes les tribunes internationales, alors que rien ne bouge à Conakry. Ce que nous, acteurs politiques et sociaux, demandons au gouvernement, c’est de redescendre sur Terre et de considérer la Guinée non pas comme un empire ou une monarchie absolue, mais comme une République.
Nous sommes dans une période transitoire, c’est-à-dire une période de crise. Or, en période transitoire, la légitimité ne s’impose pas : elle se construit par le consensus. Et ce consensus ne peut naître qu’autour d’une table de dialogue.
Un Premier ministre qui n’est même pas capable de réunir les acteurs politiques et sociaux de son propre pays, mais préfère faire des déclarations à l’étranger, participe à cette fuite en avant.
Aujourd’hui, un recensement électoral est en cours, mais les autorités refusent de le reconnaître comme tel. Elles continuent de parler du RAVEC, alors même que le Premier ministre lui-même l’a qualifié d’inopérant devant les médias.
Il faut sortir du flou, sortir de la confusion. Il faut revenir en Guinée. Nous sommes des compétiteurs. Et malgré toutes les manœuvres en cours, le CNRD sait mieux que quiconque que le président Mamadi Doumbouya ne sera pas candidat.
C’est nous qui serons sur la ligne de départ. Qu’on vienne s’asseoir avec nous, qu’on discute de l’avenir du pays, et qu’on s’entende sur des bases apaisées. Voilà ce qui compte. Le reste, c’est vraiment de la fuite en avant », a-t-il déclaré au micro d’Africaguinee.com qui l’a joint mercredi 14 mai 2025.
Propos recueillis par Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 15 mai 2025 12:59Nous vous proposons aussi
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