Dr Faya : « Jamais il n’a été envisagé en Guinée le couplage de deux élections majeures…»

CONAKRY- La récente annonce du Premier ministre Bah Oury évoquant la possibilité d’un couplage des législatives à la présidentielle après le référendum prévu théoriquement le 21 en septembre suscite de vives réactions au sein de la classe politique guinéenne. Ce lundi 14 avril 2025, Dr Faya Millimouno a vertement dénoncé ce schéma électoral voulu par les autorités de la transition.
Dans un entretien accordé à Africaguinee.com dont l’intégralité sera publiée ultérieurement, le leader du Bloc Libéral a rappelé que dans l’histoire de la Guinée c’est seulement en 2020 sous Alpha Condé que le pays a connu un couplage d’élections (le référendum constitutionnel et les élections législatives). Pour Dr Lansana Faya Millimouno, cette proposition du chef du gouvernement de transition constituerait donc une grande première, mais qui ne repose sur aucune base solide.
Une question de méthode et de confiance
Le président du Bloc Libéral estime que l’idée d’un couplage ne serait pas problématique en soi si elle s’inscrivait dans un processus transparent, concerté et inclusif. Mais selon Dr Faya Millimouno, c’est tout le contraire qui se passe aujourd’hui.
« La question qu’il faut se poser à ce niveau, avons-nous l’expérience de coupler deux élections majeures, les élections législatives, l’élection présidentielle ? Nous avons une vingtaine voire une trentaine d’années d’expérience électorale, même si la majorité de ces élections étaient émaillées de fraudes. Mais jamais il n’a été envisagé en Guinée le couplage de deux élections, c’est-à-dire une élection présidentielle des élections législatives. La seule fois que sur le territoire guinéen, on a réalisé un couplage, c’est en 2020 au temps d’Alpha Condé quand il a soumis le texte (le projet de constitution) au référendum et le même jour, il y a eu le vote pour les députés.
Donc ce sera en fait une première que la présidentielle soit organisée, en même temps que les élections législatives. La question qu’on se pose, c’est comment on va y arriver. Parce qu’aujourd’hui, depuis que le premier ministre Bah Oury est arrivé, c’est comme si la Guinée fonctionnait comme une monarchie absolue. Il n’y a aucun dialogue », a dénoncé M. Milimouno.
Selon lui, quand on parle de processus électoral, l’acte n°1, c’est l’élaboration du fichier électoral. Il y a le recensement qui va commencer sans la participation des acteurs politiques et sociaux censés prendre part aux élections qui viendront après, déplore le leader du BL.
« En quoi donc ce processus qui a commencé sans associer les acteurs politiques, sans associer les acteurs sociaux, en quoi cela peut nous garantir la paix au bout ? En quoi cela peut-il nous garantir l’acceptation du processus par les uns et les autres ? Nous sommes un pays qui est caractérisé par une crise de confiance qui est très aiguë. C’est d’ailleurs cette crise de confiance qui a fait que, pendant les décennies passées, on est arrivé à un consensus de mettre en place une CENI, une Commission électorale nationale indépendante ».
A suivre !
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 14 avril 2025 19:54Nous vous proposons aussi
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