Dr Faya assène ses vérités : « Les leaders du quatuor doivent revenir sur terre… »

Dr Faya Milimono, président du Bloc Libéral

CONAKRY- Au cours d'un entretien qu'il a accordé à Africaguinee.com, le leader du Bloc Libéral (BL) s'en est violemment pris aux leaders du quatuor qui ont posé des exigences pour leur participation au dialogue. Selon Faya Milimono, le quatuor veut décréter l’impunité dans le pays. L’ancien candidat à la présidentielle de 2015, appelle les quatre coalitions à savoir l’ANAD, le FNDC POLITIQUE, la CORED, le RPG ARC EN CIEL, à revenir sur terre. Il estime que parmi les exigences du quatuor, il y en a celles dont doit renvoyer devant les Cours et tribunaux. (Interview)

AFRICAGUINEE.COM : Vous êtes à l'intérieur du pays depuis environ un mois. Dites-nous pourquoi ? 

DR FAYA MILIMOUNO : Je suis à l'intérieur du pays depuis un mois pour travailler avec mes structures. Vous savez, en 2020 nous n'avions pas participer aux élections, ni les législatives ni la présidentielle. A pareil cas, les structures ont tendance à se fragiliser. Donc, en juillet 2021 nous avions décidé de faire une retraite à l'issue de laquelle nous avons décidé un plan d'action.  Donc, la mise en œuvre a commencé après l'arrivée du CNRD. 

J'ai déjà parcouru la Haute Guinée, la Basse Guinée, je suis rentré au Foutah à partir de Gaoual et Koundara. Depuis un mois, j'ai entrepris le voyage en Forêt en commençant par Faranah. Je sillonne toutes les préfectures, je découvre le pays, j'apprends davantage de mon pays et je me rends compte des défis auxquels les populations sont confrontées. Parce qu'il y a beaucoup des tronçons que j'ai fait à moto d'autres à pied.  Voilà une manière de reconnecter avec les vrais gens, avec un climat très doux, l'air pur, la nourriture assez saine…quand on y prend goût, on ne veut plus revenir à Conakry. 

Peut-on dire que Dr Faya est précampagne ?

Je ne sais pas. Je suis en train d'accomplir une mission et je ne veux pas donner une définition particulière à ce que je suis en train de faire. Sauf que c'est accrocheur lorsqu'on rencontre les guinéens, lorsqu'on visite des écoles, lorsqu'on visite des centres de santé, on se rende compte que sur un personnel de 15 ou de 10 il n'y a que qu'un seul titulaire et tous les autres sont des stagiaires contractuels avec un traitement assez dérisoire, on comprend le fond du problème auquel le pays est confronté. Quoique, c'est accrocheur. C'est ce que nous sommes en train de faire. Ça n'a pas simplement un sens politique ou électoraliste, mais c'est aussi l'opportunité que nous sommes en train de nous offrir pour découvrir ce qu'on n'avait pas encore connu dans notre pays. Il y a des endroits en Guinée qui sont complètement oublié, on ne dirait pas qu'on est Guinée. 

Que pensez-vous des préalables posés par le Quatuor pour sa participation au dialogue ?

Ça devient un peu de la promotion pour nos amis que de commenter leurs actions. Beaucoup de choses qu'ils ont dit dans leur papier, en les lisant on a parfois le sourire aux lèvres. On n'a pas l'impression qu'on a à faire à des hommes d'Etat, des gens qui ont dirigé ce pays au plus haut niveau et qui aujourd'hui sont en train de promouvoir des idées d'exclusion avec une certaine arrogance. Ils sont en train de se regarder de haut vis-à-vis de certains de leurs compatriotes. C'est assez pathétique. 

Je dirai simplement à nos amis de revenir sur terre et de regarder la réalité guinéenne en face. La priorité du peuple de Guinée est ailleurs aujourd'hui. Les élections, on en aura mais nous devons les avoir à bonne date, et pour cela nous devons prendre toutes les dispositions pour que lorsqu'on ira à ces élections, nous n'ayons plus à revenir en arrière la prochaine fois. L'instabilité que notre pays connaît tous les 10 ans et 12 ans, il faut qu'on en finisse. Pour cela, il faut qu'on se donne le temps.

Notre pays a connu beaucoup de dérapages de ses élites. On ne peut pas s'inscrire dans la voie de l'impunité et penser qu'on est en train de faire du bien à ce pays.

Quasiment ce que demande le quatuor, c'est qu'on décrète l'impunité, qu'on interfère avec la justice. Ce que nous nous exigeons de l'appareil judiciaire, c'est le respect du principe de présomption d'innocence et le fait que les tribunaux et les Cours ne disent que le droit rien que le droit. Autrement dit, ce serait bien inacceptable que des innocents soient déclarés coupables, comme ce serait déplorable aussi de voir des gens qui ont des choses à se reprocher être déclarés non coupable. 

Il faut qu'on prenne le temps pour commencer à implémenter la justice dans notre pays. C'est en cela que nous croyons. Et, à nos amis nous leur disons que ces préalables-là, on peut les discuter autour de la table, il y en a dont on doit renvoyer devant les Cours et tribunaux. Nous avons dénoncé et pendant les 10 dernières années l'interférence de l'exécutif avec le judiciaire. Si aujourd'hui, nous sommes ceux ou certains de nos collègues s'évertuent à exiger que l'exécutif interfère, on se demande si on n'a pas perdu le nord. 

D’après vous, comment sortir de cette crispation ?

Je crois qu'il faut continuer de féliciter le premier ministre et les facilitatrices qui sont en train de faire tout ce qu'ils peuvent pour convaincre nos amis à être autour de la table. C'est là qu'on peut trouver les solutions. Mais lorsqu'ils ne seront pas en mesure de le faire naturellement le peuple de Guinée en jugera. 

Quelle analyse faites-vous des auditions annoncées par le Président de la transition ? 

Ça s'inscrit dans la voie de la moralisation de la vie publique dans notre pays. Lorsqu'on se rappelle de Nabayagate et qu'on se promène aujourd'hui, comme c'est mon cas, et on voit l'état de délabrement du pays, on ne peut que comprendre la logique qui est derrière le fait qu'on aille en profondeur pour savoir qu'est-ce qu'on fait de l'argent public ? Pourquoi les gens n'ont pas un traitement adéquat ? Pourquoi nos enfants n'ont pas d'enseignants bien payés ? Pourquoi nos écoles n'ont pas des bibliothèques ? Pourquoi dans nos centres de santé nous n'avons pas le minimum ? Pourquoi nos routes sont aussi dans un état scandaleux ? C'est en allant en profondeur de tout cela, que le peuple de Guinée comprendra ce qui s'est passé. Et, nous allons définir notre futur en tenant compte de ce qu'on aura découvert, de la connaissance de ce qui s'est passé. 

Certains déplorent le fait que la présidence soit exemptée. N’est-ce un hiatus ?

Je considère toujours qu'il y a un processus. Lorsque la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a commencé à travailler, on a dit non qu'on est en train de le faire de façon sélective les choses, mais lorsque vous voyez l'évolution des choses, finalement tous ceux qui ont quelque chose à se reprocher, ou bien quelque chose à craindre vont se remuer. Parce qu'après tout, un dossier doit atteindre une certaine maturité pour que quelqu'un soit convoqué pour répondre à cela. Donc, c'est comme ça que je comprends cela et je me dis que rien ne sera épargné et la lumière devra être jetée sur la façon de gérer notre pays. 

Oumar Bady Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Tel : (0022) 666 134 023 

Créé le 21 novembre 2022 10:55

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