Dr Deen Touré : « A l’UFR nous nous en tenons strictement à la Constitution… » (Exclusif)

Dr Deen Touré, Président de l'alliance des Républicains

CONAKRY- Alors que la question fait débat à Conakry, le parti de Sidya Touré, actuel Haut Représentant du Chef de l’Etat, vient de clarifier sa position sur une éventuelle modification de la Constitution en Guinée. Par la voix du Président du Groupe Parlementaire de l’Alliance des Républicains, Dr Deen Touré, l’UFR a prôné le respect strict des dispositions de la Constitution. Dans cet entretien, M. Touré a également abordé la question du code électoral qui peine à être promulgué. L’opposition républicaine dirigée par Cellou Dalein Diallo pourra t-elle compter sur l’UFR pour faire fléchir le camp d’Alpha Condé ? Dr Deen Touré s’est confié à notre rédaction. Exclusif !!!


 

AFRICAGUINEE.COM : Monsieur Deen Touré bonjour !

HONORABLE DEEN TOURE : Bonjour Monsieur Diallo !

L’éventualité d’une révision constitutionnelle se précise de plus en plus depuis la dernière sortie du Président Alpha Condé au Maroc. Quelle est la position de l’UFR sur cette question ?

Je dois vous dire tout simplement que l’idée ou la problématique liée au 3ème mandat n’est vraiment pas un débat qui tient au niveau de l’UFR. Nous n’en discutons pas, nous n’en faisons pas un sujet particulier. Nous nous en tenons strictement à la constitution qui régit notre pays en ce moment. Voilà notre position.

C’est-à-dire ?

Mais c’est-à-dire ce qui est écrit.

La constitution néanmoins prévoit le mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une fois ?

C’est tout (…).

Le fait que le Président Alpha Condé ait parlé de « continuité » ne constitue pas une source d’inquiétude pour vous ?

Ce n’est pas du tout une source d’inquiétude pour la simple raison que primo, le développement est effectivement une question de continuité dans tous les pays du monde. C’est pour cela qu’on dit que l’Etat c’est la continuité et c’est l’Etat qui gère les problèmes de développement d’un pays (…), ce n’est pas un problème nouveau. La constitution a écrit (…). Toute autre idée au tour de cette question n’engage que les personnes qui les entretiennent. Quand on dit que c’est la continuité qui amène le développement, moi je trouve que ce n’est pas faux. On a besoin de continuité dans le pays mais ce n’est pas la question de continuité de mandat. Il y a un point de départ (…), on ne vit pas en dehors de la constitution que nous avons établie pour nous même. Tout ce qui est en dehors de cela ne doit pas faire normalement de débat aujourd’hui. Vous êtes en train de débattre de sujets qui sont en dehors de la constitution. A l’UFR, le problème de troisième mandat n’est pas en débat. On ne reproche à personne de donner son avis, mais nous aussi c’est cela notre avis.

Quand il va jusqu’à comparer les pays asiatiques au continent Africain ?

Vous savez nous, nous ne voulons pas faire des procès d’intention. Finalement ceux qui font cela sont ceux qui créent des problèmes. Je vous ai dit que chez nous à l’UFR, nous nous en tenons à cela.

Quel est votre avis sur le code électoral qui peine encore à être promulgué ?

Je dois vous dire que tout le monde a suivi ce que nous avons dit à l’époque dans notre discours d’explication de vote. Aujourd’hui on voit que cet accord, pas seulement le code électoral mais dans ces autres aspects, l’on dit qu’on arrive pas à l’appliquer et il n’y a pas de satisfaction entre ceux qui ont signé cet accord en terme d’application, je dis tout simplement que c’est un mauvais accord ou l’application est difficile et sera mauvaise. Concernant le cas particulier du point 2 qui a intoxiqué et empoisonné toute une loi qu’on appelle le code électoral. Jusqu’à présent nous pensons que c’est une loi difficile à appliquer (…), elle va rejoindre les lois inutiles si on la promulgue. Parce qu’on ne pourra pas l’appliquer en l’état, c’est pourquoi si elle revenait encore à l’Assemblée Nationale pour seconde lecture, nous continuerons à expliquer, à dénoncer et à nous battre pour qu’on rende la loi conforme à nos idéaux qui sont ceux du peuple de Guinée.

Vous dites que cet accord est un mauvais accord. Donc son application allait poser problème, mais aujourd’hui c’est bien lui qui doit déblayer le chemin pour aller aux élections locales. Ne peut-on pas dire que ces élections ne se tiendront pas finalement ?

Malheureusement on voulait que ça soit lui qui déblaie le chemin. Mais par contre c’est lui qui a rendu le chemin difficile parce que cet accord a apporté des choses nouvelles dans le système qui ne peuvent pas toutes être mises en opération. Donc cet accord n’a pas rendu de service et le seul mot qui peut être placé c’est de dire que c’est un mauvais accord et son applicabilité ne peut être que mauvaise.

Comment alors arriver à l’organisation de ces élections qui devraient avoir lieu depuis 2012 ?

Je suis personnellement mal placé pour donner des solutions mais je puis dire que nous avons tous la volonté et nous avions envi qu’il y ait des élections communales dans notre pays parce que c’est une des formes de démocratie les plus rapprochées des populations en ce qui concerne les municipales et communales. C’est un intérêt majeur pour le pays et pour nous même les leaders politiques. Pour arriver à ça, cela dépend strictement de ces leaders et de leur entente. Quand on a discuté de ces accords, c’était dans l’objectif d’arriver à ces élections (…), mais il faut arriver à ces élections en mettant en place des choses applicables et acceptables. On ne peut pas faire un accord dans le but de se satisfaire, certes sur papier tu es satisfait, mais dans la pratique c’est impossible. Le point 2 du code électoral est un point qui ne peut que contenter ceux qui l’on défendu mais c’est un point qui a paru inapplicable aux yeux des gens. Il a même paru difficile et délicat aux yeux du droit, moi je dirais même de la constitution. Donc il y a encore le temps et la possibilité d’en discuter puisque nous sommes encore là pour trouver la solution parce que ces élections sont obligatoires. C’est aussi important que celles présidentielles et législatives.

Que propose l’UFR ? Vous pensez que l’on peut faire revenir l’ancien code qui faisait un peu l’unanimité ?

L’ancien code avait quelques petits problèmes dans un certain aspect et puis de débat en débat il y a eu des débats qui ont été soulevés dedans. A un moment donné il avait été dit que ce code avait quelques problèmes vis-à-vis de la constitution. Donc l’objectif de discuter était de corriger cela. Maintenant ce n’est pas cela que l’on corrige mais on nous apporte un autre qui a plus de problèmes et de contradiction que le précédent. Tout ça dans le but de régler des problèmes politiques éphémères qui ne sont malheureusement pas encore réglés. A l’UFR l’objectif est clair et c’est de pouvoir parvenir à des élections démocratiques au niveau de la base et au niveau de la nation comme on l’a souhaité avec des scrutins apaisés et souhaitables. Pour arriver à cela ce n’est  seulement l’Etat mais sincèrement il faut le concours réellement des acteurs et de considérer la société civile puisqu’ils ont aussi un avis même s’ils ne sont pas prépondérants je le dis toujours parce qu’ils représentent 80% de la population. Je crois que cette gouvernance citoyenne dont nous avons parlée au cours es débats pour le code est une idée pour nous qui reste à la base et il faut en tenir compte en parlant du code électoral ou en parlant des élections communales mais aussi de la façon de mettre en place les responsables des districts et des quartiers. Il faut pouvoir définir le concept de justice et de quartier au plan de la sociologie administrative et de se conformer dans un strict parallélisme des formes aussi.

On a suivi ces dernières semaines l’opposition qui hausse le ton pour obliger le gouvernement à respecter les conclusions du dialogue. Qu’en dites-vous ?

Cet accord que nous à l’UFR, qu’on a qualifié d’exclusif, ne nous engage pas. L’aspect qui concerne la loi, c’est-à-dire le débat sur la loi électorale on a participé (…), c’est bien clair puisque quand elle sera une loi de l’Etat nous, nous soumettrons mais avant cela, rien ne nous engage et on continuera à le combattre. L’un des deux signataires dit qu’il n’est pas d’accord, il va manifester ou pas c’est leur affaire et ça nous regarde pas du tout.

Est-ce que dans ces conditions vous estimez que c’est nécessaire d’organiser des manifestations et des meetings même pendant le mois de ramadan ?

Organiser une manifestation ou ne pas la faire est un droit constitutionnel. Cela dépend de ceux qui veulent le faire et ils le font pourquoi. Maintenant y participer ou pas est une autre volonté. Ils l’organisent autour d’un accord auquel nous ne sommes pas associés, et que nous considérons comme un mauvais accord et exclusif entre eux, ce n’est pas nous. On n’a pas beaucoup d’avis à donner (…), si c’est cela qui va résoudre le problème pour qu’on sorte d’un accord mauvais pour un bon, c’est bien. Mais je vous assure que l’un ou l’autre signataire manifeste ou pas c’est entre eux, l’UFR n’est pas concernée par des manifestations de ce genre.

Pourtant certains membres de l’UFR, notamment du député de Kaloum  Baidy Aribot qui dit si toute fois la loi sur le code électoral est promulguée, il fera recours à la rue ?

Là c’est un avis de Baidy en tant que député uninominal de Kaloum, c’est tout à fait normal qu’il ait son avis dans des sujets (…), ça dépend. Moi je vous parle de l’UFR et peut être aussi notre groupe parlementaire. Comme je l’ai dit, nous ne nous sentons pas concernés par cet accord.

Lors de la dernière visite du président Alpha Condé à Paris, on a vu Sidya Touré aux côtés du chef de l’Etat. Est-ce aujourd’hui votre leader Sidya Touré peut se réclamer valablement de l’opposition ?

L’UFR n’est pas un parti de la mouvance présidentielle (…), opposition, mouvance présidentielle ou autres, cela se manifeste au parlement. L’UFR a son groupe parlementaire en association avec l’UPG. Notre parti n’est pas non plus une fraction de l’opposition qu’on appelle démocratique. L’on ne se reconnait pas dedans pour des raisons que nous avons déjà citées, nous restons quand-même une des fractions de l’opposition plurielle. Le cas le plus illustratif, c’est qu’il y a eu le vote sur le code électoral où l’opposition républicaine et la mouvance ont voté pour et nous de notre côté on a même refusé de voter. Cela suffit largement pour savoir que nous ne militons dans aucun de ces deux camps. Ceux qui utilisent l’argument comme pour dire que nous avons un ministre dans le gouvernement, je dirais que l’ufdg a un ministre dans le gouvernement, d’ailleurs un ministre d’Etat qui est Tibou Kamara. 

Qu’est-ce qui vous fait dire que Monsieur Tibou Kamara est membre de l’UFDG ?

Moi j’ai écouté le président Cellou Dalein qui dit que les relations qu’il a avec Tibou Kamara sont des relations qui ont résisté à tous les tumultes. Il dit que c’est un ami très proche (…), moi je le dis comme ça. Tall Mohamed est de l’UFR et l’autre ministre Tibou est de l’UFDG, et même ministre d’Etat, plus proche du président. Monsieur Sidya était dans la mission d’Etat à Paris en qualité du Haut représentant du président de la république. Si sa présence a apporté aux débats qui se sont tenus là-bas, moi je dirais tant mieux pour notre pays.  Dès après il est retourné en Guinée et je ne peux pas dire plus sur la question.

Comment vous vous préparez à ces élections dont la date reste encore inconnue ?

Moi je dis qu’on se prépare très bien puisqu’on est sûre que ça aura lieu. Nous sommes prêts pour ces joutes depuis décembre dernier. Aujourd’hui nous sommes dans la position de travailler en plus et nous souhaitons que ces élections communales se passent parce que ce sont des élections de proximité qui peuvent permettre aux partis de se jauger dans le paysage politique. Donc la préparation est permanente, on le fait et on attend (…), nous souhaitons que ça arrive le plus tôt que possible. C’est pour cela que nous apprécions sincèrement Africaguinee.com qui suit tout ça pour nous et qui travaille avec professionnalisme.

Merci Honorable.

C’est à moi de vous dire merci !

 

Entretien réalisé par Boubacar 1 Diallo

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 655 31 11 12

Créé le 22 avril 2017 16:13

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