Disparition de Foniké Menguè et Billo Bah: L’ONU “exige” des réponses au gouvernement guinéen 

Antonio Guteress, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations-Unies

Les Nations-Unies, à travers la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme et du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, exigent des réponses au gouvernement guinéen, plusieurs mois après la disparition présumée des activistes Oumar Sylla dit Foniké Menguè et Billo Bah. L’institution a saisi les autorités guinéennes le 24 septembre dernier, espérant avoir des réponses dans les deux mois qui ont suivi.

Après l’expiration du délai, l’ONU a rendu publique le contenu de ses réclamations tout en exposant le “refus tacite”, du gouvernement de collaborer sur ce dossier, peut-on observer dans la note de l’institution internationale parcourue par un journaliste d’Africaguinee.com ce mardi 26 novembre 2024.

Dans cette note, la rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme et du groupe de travail, ont rappelé les conditions dans lesquelles les deux activistes ont été enlevés le 9 juillet 2024.

 » Le 17 juillet 2024, le Procureur général aurait publié un communiqué indiquant qu’aucun organe d’enquête n’a procédé à aucune interpellation ou arrestation de qui que ce soit et que aucun établissement pénitentiaire du pays ne détient ces personnes faisant l’objet d’enlèvement. Le sort de M. Sylla et de M. Bah et le lieu où ils se trouvent restent inconnus. Sans vouloir à ce stade nous prononcer sur les faits qui nous ont été soumis, nous exprimons notre profonde préoccupation par les graves allégations d’enlèvement et de disparition forcée du M. Sylla et M. Bah. Si ces allégations s’avéraient confirmées, le gouvernement de votre excellence aurait gravement violé les droits humains fondamentaux et ses engagements en matière de droit international des droits de l’homme, y compris la prohibition de disparition forcée et de détention arbitraire », explique la note.

Et d’ajouter,   » nous rappelons que la prohibition de la disparition forcée a atteint le statut de jus cogens, et nous attirons l’attention du gouvernement de votre excellence sur la Déclaration des Nations Unies sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. La Déclaration établit qu’aucun État ne doit commettre, autoriser ou tolérer des actes conduisant à des disparitions forcées, et proclame que aucune circonstance quelle qu’elle soit ne peut être invoquée pour justifier des disparitions forcées”, ont écrit ces responsables de l’ONU.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a sollicité la coopération du gouvernement en vue de “tirer au clair” les cas qui ont été portés à leur attention. Ainsi, l’institution exige entre autres de:

  • -Lui transmettre toute information ou tout commentaire complémentaire en relation avec les allégations susmentionnées;
  • -Lui fournir d’urgence des informations sur le sort de M. Sylla et M. Bah et sur le lieu où ils se trouvent. “S’ils sont privés de liberté, veuillez fournir des informations sur les raisons de fait et de droit de leur détention, l’accès des détenus à leurs familles et représentants, ainsi que sur leur état de santé”;
  • -De fournir les détails et, le cas échéant, les résultats de toute enquête et recherche ou autre qui ont pu être menées pour identifier les auteurs de l’enlèvement et la disparition forcée présumée des M. Sylla et M. Bah.

Si le ou les auteurs présumés ont été identifiés, veuillez également préciser si des sanctions pénales ou des mesures disciplinaires leur ont été imposées.”

L’institution précise que cette communication, ainsi que toute réponse reçue du gouvernement seront rendues publiques dans un délai de 60 jours sur le site internet rapportant les communications.

Elles seront également disponibles par la suite dans le rapport habituel présenté au Conseil des Droits de l’Homme. À cet égard, le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires peut également transmettre des cas dans le cadre de sa procédure humanitaire. Le gouvernement est tenu de répondre séparément aux communications générales des procédures spéciales et à la procédure humanitaire du Groupe de travail. Dans l’attente d’une réponse de votre part, nous prions le gouvernement de votre excellence de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des droits et des libertés des individus mentionnés, de diligenter des enquêtes sur les violations qui auraient été perpétrées et de traduire les responsables en justice. Nous prions aussi votre Gouvernement d’adopter, le cas échéant, toutes les mesures nécessaires pour prévenir la répétition des faits mentionnés”, précise-t-on dans le document.

Dossier à suivre

Dansa Camara DC 

Pour Africaguinee.com

Créé le 27 novembre 2024 08:19

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