Déguerpissement à Conakry: Plusieurs lieux de vente ciblés à la Sig-Madina…

Des lieux de vente ciblés par le déguerpissement à la Sig Madina

CONAKRY-Les citoyens de plusieurs quartiers de la capitale Conakry, sont touchés par les opérations de déguerpissement en cours. La Sig-Madina, secteur reconnu comme un fief du RPG arc-en-ciel, n’en fait pas exception.

Dans ce quartier de la commune de Matam, situé aux alentours du grand marché Madina, plusieurs boutiques et baraques sont visées. Certains ont déjà pris les devants en cherchant à libérer les lieux avant la date butoir.

Aboubacar Sidiki Kaba est commerçant à la Sig Madina. Pour lui, l’initiative du ministère de la ville et du gouvernorat est salutaire. Lui-même étant victime, il pense que c’est plutôt logique de libérer les emprises.

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« C’est une situation normale dans la mesure où ça concerne tout le monde sans exception. Ce n’est pas une affaire politique, il faut être unanime sur ça. Quand vous faites une analyse, vous trouverez qu’à la Sig ici il y a les peuls, malinkés, forestiers. C’est devenu un lieu commercial à 80%. Si l’Etat passe faire son travail, c’est normal. Même moi je suis touché parce que je suis là ça fait vingt ans (20 ans). Mais là où je suis, la moitié de mon magasin est partie. J’accepte, c’est normal parce que personne n’est au-dessus de la loi. Ce qui est en train de se faire est bon pour le pays et pour nous tous », déclare Aboubacar Sidiki Kaba, commerçant à la Sig Madina.

Aly Condé est détenteur d’une boutique où il revend des pièces détachées. Sa boutique fait partie de celles qui ont été cochées par les équipes du département de la ville. Les agents de la mairie et du ministère lui ont donné un délai de 72 heures pour libérer les lieux.

 « On s’attendait à être parmi les cibles de ces dégagements mais, on devrait nous donner un peu plus de temps. Mais, venir comme ça brusquement ça va être difficile pour nous de nous en remettre. On s’attendait à être sommés de quitter, mais si on nous donnait au moins une semaine ou dix jours ça pouvait nous arranger. A la Sig ici, c'est une zone cosmopolite où il y a (Peuls, Malinkés, Soussous, forestiers», témoigne Aly Condé, dans un ton désolant.

AM Diallo, vendeur de jus à la Sig, Rue Bar-Bar accepte son sort.  « Comme le dégagement vise tout le monde, on ne peut pas faire une appréciation particulière. Mais ce qui serait plus normal, après avoir dégagé ces emprises, les autorités doivent construire quelque chose de bénéfique pour la population sur les lieux libérés. Mais si, c’est pour détruire sans rien faire, ce n’est pas normal parce que le gouvernement est là pour le peuple », déclare ce vendeur de boisson.

Nouha Pou de nationalité nigériane, explique les autorités auraient dû d'abord commencer par recaser les commerçants avant de les faire déguerpir.

« Le gouvernement nous a donnés un ultimatum de 72Heures. Mais le problème est qu’on demande aux gens de quitter sans leur montrer où aller, tout ça c’est des problèmes. Cette façon d’agir peut augmenter le taux de chômage dans le pays car le gouvernement n’a pas créé toutes les conditions favorisant l’emploi. Les lieux où les gens se débrouillent on vient casser ça. Je ne sais pas comment faire » s’interroge Nouha Pou, vendeur des pièces détachées à la Sig.   

Dans ce quartier, plusieurs bâtiments d’habitation et autres lieux de commerce vont être mis à terre. Ceux qui sont aux abords de l’autoroute, la plus part ont déjà évacué les lieux.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 664-72-76-28

Créé le 16 février 2021 11:25

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