Défense : A l’orée de son départ définitif de la Cedeao, l’AES annonce la création d’une force « unifiée » de 5000 hommes

L’Association des Etats du Sahel, veut matérialiser la mutualisation des efforts de la lutte contre le djihadisme sur son territoire. Composée du Mali, Niger et du Burkina Faso, trois pays de l’Afrique de l’Ouest dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par coup d’Etat, cette confédération semble déterminée à enrayer les groupes terroristes qui sévissent dans leur espace. Une force unifiée de 5000 hommes a été mise en place à cet effet, a annoncé le général Salifou Mody, ministre d’Etat à la défense nationale du Niger.
« Les différents chefs d’état-major des armées se rencontrent régulièrement pour peaufiner cette coordination-là. Et la force unifiée, qui est pratiquement prête, a un effectif de 5 000 hommes », a-t-il déclaré sur la télévision nationale du Niger.
Selon ce haut responsable du régime militaire nigérien, cette force unifiée aura non seulement son personnel, mais aussi ses moyens aériens, terrestres, de renseignement et, bien sûr, son système de coordination.
« Ce serait une force expéditionnaire qui peut être déployée partout sur l’espace de l’AES. Nous y travaillons, les chefs d’état-major ont déjà fini leurs planifications. C’est une question de semaines pour que cette force-là soit visible sur le terrain. Mais d’ores et déjà, nous avons entrepris de faire des opérations, que ce soit entre le Burkina et le Niger, ou des opérations à trois, ou bien des opérations de soutien à l’un ou l’autre des pays. Ça marche très bien. Ce n’est pas lourd comme dispositif à mettre en place et il y a surtout la compréhension et la capacité de travail que nos officiers des trois pays ont pour pouvoir mettre en œuvre les troupes sur le terrain et assurer le soutien de ces troupes-là », a précisé le général Salifou Mody.
L’avènement de l’AES, est partie de cette question de défense, précise le général Salifou Mody. « Nous sommes dans le même espace, nous faisons face au même type de menaces, notamment cette menace de groupes criminels », a-t-il expliqué soulignant qu’il fallait mutualiser les efforts. « Lorsque vous avez un terroriste qui quitte un pays pour aller dans l’autre pour chasser, vous ne pouvez pas être en sécurité », a-t-il ajouté.
A la suite du coup d’Etat militaire perpétré par le général Abdourahmane Tiani, contre le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet 2023, la CEDEAO avait haussé le ton, menaçant même de faire recours à une force d’intervention pour déloger le dirigeant du CNSP (Conseil National de la Sauvegarde de la Patrie).
« N’eut été la prise de position du Burkina Faso et du Mali, ces pays allaient nous agresser. Ce qui fait que la création de l’AES est notre passeport pour la sécurité. Nous avons désormais un espace de défense et de sécurité qui s’étend de Bosso à la frontière de la Mauritanie. Et qui s’étend du sud Malien jusqu’aux frontières de la Libye. Dans cet espace commun, nos forces pourront désormais intervenir ensemble. Ou bien une force peut faire appel à l’autre qui a des moyens un peu plus stratégiques pour se défendre. C’est nouveau, c’est original et c’est sécurisant pour notre espace et pour nos populations », a ajouté le général Salifou Mody.
Cette annonce intervient alors que les trois pays membres de l’AES cesseront officiellement d’être membres de la Cedeao à partir du 29 janvier 2025, selon la commission du bloc sous-régional.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 23 janvier 2025 09:30