Déchirure familiale : l’histoire pathétique de Hadja, séparée de ses trois enfants, « maltraités » en France

Kadiatou Sow

CONAKRY- C’est l’histoire pathétique d’une mère séparée de ses enfants depuis sept ans. Mariée, Kadiatou Sow « Hadja », vivait avec son époux et leurs trois enfants en Guinée. La vie du couple a basculé lorsque le mari a eu un visa pour voyager en France, laissant la femme et les enfants. Divorce, déchirure familiale.

Madame Kadiaou Sow est aujourd’hui désemparée. Son ex époux s’est remarié après le divorce et a envoyé ses trois enfants en France. Le choc est terrible pour la jeune maman qui ne pouvait rien faire. Depuis sept (7) ans, elle est sevrée de sa fille aînée aujourd’hui âgée de 17 ans et de ses deux petits garçons qui vivent tous dans des foyers d’accueil.

En effet, à cause des maltraitances dont ils étaient victimes avec leur père et de leur marâtre, la police a dû intervenir. Ils ont quitté le foyer familial pour être confiés à des référents dans des foyers d’accueils. Après l’enfer familial, c’est celui des foyers d’accueil. Les trois mineurs sont privés de bonheur et de chaleur de leurs parents.  Face aux difficultés qu’ils rencontrent, l’aînée (la fille) a décidé de briser le silence, expliquant dans vidéos devenus virales sur les réseaux sociaux le piège sans fin auquel elle et ses deux petit-frères sont englués. Quant à leur papa, il a été jugé et a échappé de peu à une peine d’emprisonnement.

Après sept ans de douleurs et de souffrance, madame Kadiatou Sow veut retrouver ses trois enfants. Elle est passée par vents et marrées pour rejoindre la France. En vain. Elle a même failli braver l’océan pour rejoindre les rives de Seine. Mais elle en a été dissuadée. C’est une femme déboussolée, désemparée qui a narré son histoire et celle de ses enfants à Africaguinee.com.

Elle sollicite l'aide des gouvernements guinéen et français pour récupérer ses trois enfants. Pour ce faire, elle veut les rejoindre en France. Elle lance un appel à toutes les bonnes volontés pour l’aider. Explications.

« Je vivais avec mon (ex) époux ici en Guinée. On a eu trois enfants dont une fille et deux garçons. Dieu lui a donné la chance d’avoir des papiers pour aller en France où il vit jusqu’à présent. Lorsqu'il est arrivé en France, il a demandé d'obtenir des papiers lui permettant d'y résider avec sa famille. Quand il a obtenu ces papiers, il m'a appelé pour demander de me préparer en réunissant tous les papiers qu'il fallait, pour moi et nos trois enfants.

Je vivais avec ma belle-famille dans la même concession. C’est dans ce contexte que des petits problèmes ont commencé entre lui et moi. Un jour, il m'a appelé pour me dire de prendre tous mes bagages et de rentrer chez mes parents.  C’est comme ça que j'ai pris mes enfants pour aller chez mon père. Après ça, il s'est remarié avec une autre femme. Quelques temps après le mariage, il est revenu en Guinée et m'a demandé de lui remettre tous les documents qu'il m'avait demandé de réunir pour nous. Je n’ai pas refusé.  Je lui ai tout remis, après quelques temps, il est reparti aussi en France. 

Mais ce qui plus grave, quand je lui ai donné nos documents, il s’est arrangé pour aller chercher un passeport pour sa nouvelle épouse et les trois enfants. Il est rentré à l'ambassade pour chercher des visas pour nos trois enfants et sa nouvelle épouse.

Quand ils ont obtenu les visas, son père est revenu voir mon papa pour lui dire qu'il veut que mes enfants partent à Conakry pour un aller et retour pour un programme de leur père. Je ne pouvais jamais imaginer que c’est pour voyage. Ma mère m'a demandé de les accompagner. A notre départ de Kindia, on ne m'avait pas dit que mes enfants allaient voyager le lendemain en Europe. Arrivée à Conakry, mes enfants devaient bouger le lendemain à 22h à l'aéroport. Je ne le savais pas. C'est à 20h qu'on m'a informé que mes enfants allaient partir chez leur père en France et que l'avion devait décoller à 22h. Lorsqu'on m'a informé, j’ai eu un choc terrible. J'ai appelé mes parents en pleurant. Mon papa voulait quitter Kindia pour venir à Conakry cette nuit. Mais je lui ai dit que ce n’était pas la peine.

Je me suis mise à pleurer, parce que je ne voulais pas notre séparation. Surtout de façon aussi brutale.  Même à l’aéroport, les policiers m’avaient sensibilisée en me disant de ne pas gâter cette opportunité pour mes enfants qui auront la chance de bien étudier et de construire leur avenir. Finalement, j’ai renoncé. Parce que je me disais qu'au moins arrivée en France, ils allaient bien étudier et que leur père allait bien s'occuper d'eux. Hélas, tel n'a pas été le cas. Ce fut un cauchemar.

Dès qu'ils sont arrivés en France, leur père a coupé le pont entre eux moi, il n'acceptait même pas que je communique avec mes enfants au téléphone. Au maximum on parlait une fois dans l'année voire même une fois dans les deux ans. Et dans tout ça, leur père et leur belle-mère les maltraitaient gravement, ils les frappaient. Je ne le savais pas. Ils ont vécu dans cette souffrance. C'est quand leurs voisins ont constaté qu'ils maltraitaient les enfants, ces derniers ont aidé l’aînée (la fille) à aller se plaindre à la police. C'est ainsi que la police est venue prendre les enfants pour les placer dans des foyers. 

Depuis tout ce temps, mes enfants sont en train d’errer, de foyer en foyer, mais ça ne va pas tout. Ils souffrent, surtout les deux petits. Les foyers dans lesquels on les place sont insalubres, ils ne mangent pas bien et actuellement avec l’hiver, il fait trop froid là-bas, ils n'ont pas des bons habits pour se couvrir, ils n'ont pas chaussures pour se rendre à l’école. Ils n’ont pas la chaleur des parents. En plus, ils les ont séparés. Les petits garçons sont à part et la fille se trouve dans un autre foyer. Cette année ma fille doit faire le BAC (…). Mais ils vivent dans des conditions très difficiles. C’est pourquoi je veux les rejoindre pour m’occuper d’eux.

Lorsque le jugement de leur père a débuté, ma fille avait voulu témoigner mais elle n'avait pu. C'est ainsi qu'elle a fait des vidéos pour expliquer ses problèmes et elle a posté sur les réseaux sociaux. C’est comme ça que j’ai été informée de l’enfer que vit mes enfants. J’ai eu un choc terrible.  J'ai tout fait pour aller récupérer les enfants, mais jusqu’à présent je n'ai pas pu. Je suis allée jusqu’au Maroc pour prendre la mer, je suis allée en Tunisie, mais mes parents m’ont dit de ne pas prendre cette voie.

Je prie le Tout Puissant Allah de m'aider à récupérer mes enfants (pleures). Je demande également aux autorités guinéennes, celles françaises et à toutes les personnes de bonne volonté de m'aider à récupérer mes enfants avant que ce ne soit trop tard. Imagez depuis 7 ans de séparation, mes enfants vivent dans la souffrance, ils sont maltraités par leur père et leur belle-mère en plus dans les foyers où ils sont actuellement ça ne va pas aussi, on les déplace de foyer en foyer. C’est traumatisant. Aidez-moi à retrouver mes enfants qui ont le droit de vivre heureux. Ils ont besoin de la chaleur de leur mère que je suis. Je veux les retrouver, je veux les récupérer. Aidez-moi ».

A suivre…

Oumar Bady Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Tel : (00224) 666 134 023 

Créé le 30 décembre 2022 09:54

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