Damaro plaide non coupable : « Je ne suis pas un homme d’argent… »

CONAKRY- Poursuivi pour ‘’détournement présumé de deniers publics, enrichissement illicite, prise illégale d’intérêts, corruption dans le secteur public et privé, blanchiment de capitaux’’, l’ancien président de l’Assemblée Nationale a comparu ce lundi 09 octobre 2023 à la barre de la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). L’honorable Amadou Damaro Camara a plaidé non coupable.

« Je plaide absolument non coupable de ces faits », a déclaré le prévenu accusé dans l’affaire de 15 milliards GNF destinés à l’aménagement du site où le siège de la future Assemblée Nationale doit être construit à Koloma.

Retour sur le contrat avec l’investisseur Taïwanais Cheng Jiin-Suey alias Kim

Le magnat de l’immobilier Taïwanais est aussi accusé dans l’affaire du détournement présumé des 15 milliards GNF.

A la barre, le 9 juin dernier, Cheng Jiin-Suey alias Kim a dit avoir reçu 1 milliard 800 millions Gnf dans les mains de feu Lounceny Camara pour sa prestation. Par endroit, il a dit avoir été « harcelé » par le défunt afin d’obtenir des bénéfices dans ce marché gré à gré. Sur cet aspect, Amadou Damaro Camara a expliqué:

« Je lui ai remis le chèque pour aller remettre à Kim. Un chèque de 900 millions d’abord. Après un moment, Kim m’a appelé pour me dire, monsieur Damaro, je vous ai dit que je ne gagne rien sur ça donc je ne peux pas payer de commission à quelqu’un. Je lui ai dit mais, qui te demande de payer quelque chose ? Il me dit que ton envoyé me demande qu’est-ce qu’il gagne dedans. Je dis Kim, ne paye rien. Et je ne suis pas impliqué dans ça. Je l’ai raccroché pratiquement au nez.

Une deuxième fois, il m’a rappelé quelques jours après. Il dit, je sais que tu seras au courant. Mais j’ai payé 20 ou 30 millions à Lounceny Camara. Je lui ai dit franchement, cela n’engage que toi. Je ne suis pas demandeur et je ne suis pas au courant. Ne m’en parle pas. Voilà ce que je sais de ces 20 ou 30 millions payés. Lounceny Camara a quitté pour aller à Macenta. Et la session du 20 au 27 août, il ne l’a pas assisté. Il n’est revenu à Conakry qu’après le 5 septembre. Mais le ton de Kim m’a dérangé. Il l’a fait vraiment de mauvaise foi. C’est-à-dire, il n’était pas content qu’on lui demande de l’argent. J’ai échangé avec deux ou trois doyens du bureau, qui m’ont dit, tu ne peux pas le sanctionner de cette façon. C’est simple, tu viens de nommer les directeurs de départements. Il faut dissoudre toutes les commissions ad hoc. C’est ce que j’ai fait. J’ai dissous toutes les commissions. La dissolution prématurée de ces commissions faisait suite au comportement que je n’ai pas apprécié », martèle l’ex-président de l’Assemblée nationale.

Monsieur Damaro Camara indique avoir géré l’institution qu’il présidait, de la façon la plus « transparente « 

« J’ai eu une gestion participative de l’Assemblée nationale. Toutes les décisions, même si elles provenaient de moi, je réunissais le bureau, je recueillais les opinions, s’il y a des divergences, de toute façon, en tant que président je prenais la décision finale », a expliqué l’ex chef du parlement Guinéen.

A propos du montant en jeu

Dans sa narration, M. Damaro Camara affirme que l’article 27 du règlement général sur la gestion budgétaire de la comptabilité publique, l’autorise à le toucher. Parce que les fonds à l’Assemblée nationale ne sont pas soumis à la gestion budgétaire ordinaire, s’est-il défendu.

« Contrairement à un ministère, où tu as la rubrique carburant, la rubrique nettoyage, la rubrique fourniture, eau, etc, à l’Assemblée nationale, la subvention est donnée trimestriellement et revient au président et à son service financier de faire un plan de trésorerie en fonction des exigences de ce trimestre (combien nous payons en dettes, combien nous payons en voyage…). C’est en fonction de ça, nous allons faire un plan de trésorerie pour l’utilisation des fonds. Donc, sur ce plan de trésorerie, le président de l’Assemblée a sa souveraineté. Il peut diminuer, augmenter ou supprimer n’importe quelle rubrique. Et c’est la loi qui m’y autorise. »

Il poursuit en disant que ces fonds, c’est une subvention d’investissement.

« Et ce qu’on a l’habitude d’avoir, c’est une subvention de fonctionnement. Dans la subvention d’investissement, il n’est pas dit non plus, voici ce qui doit être fait pour la clôture; voici ce qui doit servir au décapage; voici ce qui doit servir au gardien, etc. La gestion relève de moi et ce sont des fonds non remboursables. Voilà ce qui fait la spécificité d’une subvention. Pour vous donner une assurance supplémentaire, je ne suis pas, contrairement aux préjugés, un homme d’argent. Au début de la législature, j’ai écrit officiellement par exemple, au ministère du Budget. Sur les 30 milliards trimestriels, de retenir 9 milliards, pour pouvoir rénover trimestriellement et mettre les travailleurs et les députés dans les conditions optimales de travail. A mon élection, il n’y avait pas une seule toilette au Palais du peuple qui fonctionnait » se défend-t-il.

Nous y reviendrons !

Oumar Bady Diallo et Dansa Camara DC 

Pour Africaguinee.com

Créé le 9 octobre 2023 15:31

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