Dalaba : Le centre de mémorisation du Coran « Markaze FATOUHOUN RAHMANE DJOURIA » inauguré

DALABA – Le district de Djouria, situé dans la commune rurale de Kébaly, rayonne grâce aux efforts conjugués de ses ressortissants établis en Guinée et à l’étranger. Unis et déterminés à impulser le développement de leur localité, les fils de Djouria viennent de procéder à l’inauguration d’un centre de mémorisation du Coran, entièrement financé sur fonds propres.
Cet édifice religieux vient enrichir la liste des nombreuses réalisations communautaires dans plusieurs domaines, notamment celui de l’éducation. Baptisé Markaze FATOUHOUN RAHMANE DJOURIA, le centre comprend une salle de classe équipée, une salle de conférence, un logement pour les maîtres coraniques ainsi qu’un bloc de latrines à double compartiment. Sa construction vise à renforcer les enseignements dispensés à l’école franco-arabe fondée dans le village il y a quelques années.
Des milliers de ressortissants, d’invités, ainsi que les autorités religieuses et administratives — dont le sous-préfet de Kébaly accompagné de son homologue de Bodjè — ont convergé vers Djouria pour prendre part à la cérémonie inaugurale.
« Ce projet est né d’une longue concertation entre les fils résidents et ressortissants de Djouria. Les enfants du village apprenaient le Coran dans une petite salle, malgré un engouement croissant. Il était donc nécessaire et indispensable de construire un foyer coranique capable d’accueillir davantage d’élèves. Désormais, le ratio est équilibré et les effectifs ne sont plus pléthoriques.
Pour l’instant, le centre n’accueille que des enfants natifs ou résidents de Djouria, mais nous serons très fiers d’y recevoir ceux venus d’autres localités. C’est un grand moment de joie et de bénédiction pour nous. Nous remercions sincèrement nos fils ressortissants pour leur patriotisme envers leur village d’origine et leurs parents que nous sommes. De notre côté, nous nous engageons à maintenir ces lieux d’apprentissage dynamiques et vivants.
C’est une journée historique pour Djouria, qui s’ajoute à d’autres belles initiatives pour le développement de notre localité », s’est réjoui Abdoulaye Djouria Diallo, président du conseil de district de Djouria.
Un projet collectif à forte portée éducative et culturelle
Abdourahamane Djouria, président de l’Association des ressortissants de Djouria, a tenu à préciser le rôle stratégique attribué au centre de mémorisation du Coran :
« La construction de ce centre est un rêve de plusieurs années. Dès la création de notre association, nous avons défini trois objectifs prioritaires : l’électrification de Djouria, l’adduction d’eau potable et la construction d’un centre de mémorisation du Coran. Aujourd’hui, nous estimons que ces projets sont réalisés à 90 %.
À travers ce foyer coranique, notre ambition est de permettre à nos enfants de rester au village pour mémoriser le Coran, au lieu d’être envoyés au Sénégal, en Mauritanie ou ailleurs. Ils vont désormais apprendre ici, sur place. Ceux qui vivent en ville seront invités à venir à Djouria, afin de découvrir leurs origines, connaître nos proches, et comprendre comment nous avons vécu avant. C’est ainsi que nous pourrons préserver nos traditions et notre culture.
Ce centre est ouvert à toutes les familles désireuses d’y inscrire leurs enfants. Pour le moment, c’est entièrement gratuit. Actuellement, nous avons environ 150 enfants inscrits. Chacun vit encore dans sa famille. À terme, nous réfléchirons à l’accueil de ceux qui viendront d’autres localités.
J’encourage tous les Guinéens à entreprendre de telles initiatives dans leurs villages respectifs », a-t-il souligné.
Les femmes en première ligne
Les femmes de Djouria, elles aussi, expriment leur immense satisfaction face à cette réalisation. Pour Houssainatou Diallo, ce centre profitera à toute la communauté, au-delà des enfants :
« Nous accueillons dans la joie ce précieux don que nos ressortissants nous ont offert. Nous prions Dieu de multiplier les opportunités pour ceux qui ont pensé et concrétisé ce projet. Penser à l’éducation et à la formation des enfants, c’est la meilleure voie vers le développement.
Pour préserver cet acquis, nous avons inscrit nos enfants à l’apprentissage du Coran. Et même nous, les mères, nous nous sommes inscrites aussi. Certaines parmi nous sont déjà avancées, d’autres en cours d’apprentissage, et certaines débutent à peine. En tant que femmes et mères, c’est pour nous un devoir de soutenir et d’entretenir ce foyer islamique », a-t-elle déclaré, visiblement émue.
Un projet porté par les fils de Djouria de la diaspora
Installé aux États-Unis, Elhadj Abdoul Karim Diallo, fils de Djouria, est l’un des principaux initiateurs de ce projet. Il se dit ému de voir que les fonds mobilisés ont été investis dans une infrastructure d’utilité publique.
« C’est un travail remarquable qui vient d’être accompli ici, au profit de Djouria. L’initiative est partie des États-Unis, où réside une partie de notre communauté. Nos jeunes vivant aux USA, en Europe et en Guinée ont uni leurs forces pour offrir à notre localité l’électricité, l’eau potable, et aujourd’hui ce centre de mémorisation du Coran.
Nous avons encore d’autres projets, notamment la construction d’un centre de santé moderne. Il est vrai que nous disposons déjà d’une école franco-arabe, mais ce foyer islamique est exclusivement dédié à la mémorisation du Coran.
L’objectif est d’avoir un nombre important d’enfants qui mémorisent le Saint Livre. Nous avons d’excellents maîtres coraniques pour les accompagner. Le centre est officiellement inauguré aujourd’hui, mais il est opérationnel depuis bientôt un an.
Certains enfants ont déjà mémorisé une grande partie du Coran. Ils dirigent la prière, font l’appel à la prière et aident leurs camarades dans l’apprentissage. C’est une immense fierté.
Pour réussir nos projets, nous devons rester unis. Il vaut mieux partager des idées de développement que de semer la division », plaide-t-il.
Une vision en héritage
Résidant désormais à Djouria, Commandant Oumar Sadio Diallo, militaire à la retraite, a supervisé les travaux de construction. Fier d’avoir contribué à la concrétisation de cette œuvre, il salue l’engagement des nouvelles générations dans le sillage de leurs aînés.
« Il faut rendre grâce à Dieu pour l’aboutissement de ce projet. Il n’y a rien de plus noble que de penser au développement de son village natal. Nous rendons hommage à nos parents qui ont fondé Djouria.
Nous ne faisons que marcher dans leurs traces. Nos aînés ont prié pour que ce village devienne une source de savoir. Nous avons offert ces terres pour que le doudhal (centre religieux) y soit implanté. Nous l’avons fait au nom de Dieu, pour promouvoir la religion.
Comme on le dit souvent : Ouvrir une école, c’est fermer une prison. L’éducation réduit les déviances sociales et lutte contre l’analphabétisme. C’est cela le fondement de cette initiative. »
Des enfants déjà en action
La cérémonie inaugurale a été marquée par la présentation de quelques élèves du centre. Ces jeunes apprenants ont impressionné l’assistance par une lecture publique du Coran sous forme de récital. Une démonstration qui a ému les invités et renforcé la conviction que ce centre est un levier essentiel pour la transmission du savoir religieux à Djouria.
Alpha Ousmane Bah
Pour africaguinee.com
Tel. (+224) 664 93 45 45
Créé le 16 juin 2025 14:20Nous vous proposons aussi
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