Crise politique en Guinée : l’opposition entreprend de nouvelles démarches…
CONAKRY- Bien qu’elle accepte de répondre favorablement demain à l’invitation de la CENI (commission électorale nationale indépendante), l’opposition guinéenne n’exclue pas désormais de demander une refonte de cette institution qui ne répondrait plus au paysage politique actuel du pays, a appris Africaguinee.com.
C’est du moins ce qu’à déclaré ce mercredi le porte-parole de l’opposition au sortir d’une réunion de crise qu’elle a tenue au Palais du peuple. Aboubacar Sylla qui a dénoncé les prises de décisions unilatérales de l’institution électorale, n’a pas caché l’amertume de l’opposition face aux posés par la CENI.
L’opposition se réserve le droit de réévaluer désormais la participation des commissaires issus dans ses rangs au sein de la CENI, car, selon elle est devenue illégale de par sa composition.
Nous vous livrons la déclaration d’Aboubacar Sylla au sortir de cette réunion.
« L’opposition républicaine s’est retrouvée encore aujourd’hui pour examiner la gestion du processus électoral au lendemain du communiqué de la CENI diffusant à l’intention de l’opinion nationale les différentes actions et les opérations qu’elle mène dans le cadre de la gestion du processus électoral guinéen. Nous dénonçons d’abord le fait que ce soit par la voix des ondes que nous partis politiques, qui sommes censés être les partenaires privilégiés de la CENI, que nous apprenons les actes importants qui ont été posés par cette institution, qui depuis sa mise en place ne rencontre pas les acteurs politiques.
Nous déplorons que la CENI, alors que le dialogue politique guinéen est bloqué, qu’elle ait décidé du choix d’un consultant devant préparer le dossier d’appel d’offres pour le recrutement d’un opérateur technique, qu’elle ait même lancé cet appel d’offres sans avoir eu à échanger de ces questions là avec les acteurs politiques. Pourtant la CENI elle-même a déclaré qu’elle ne fera absolument rien sans consulter les acteurs politiques et qu’elle fera tout pour éviter les errements du passé.
Nous sommes désolés et nous déplorons que la CENI soit passé outre. Et que ce soit maintenant que toutes ces opérations aient été effectuées qu’elle nous invite pour faire des échanges alors qu’elle est à un niveau avancé dans le choix de l’opérateur technique. Nous avons déploré notamment que ce dialogue soit dans une impasse totale, entretenue par les autorités de ce pays.
Nous allons répondre à l’invitation que la CENI nous a adressée demain. Nous allons lui dire directement quelle opinion nous avons de sa démarche. Nous n’avons jamais remis en cause l’indépendance de la CENI. Mais dans tous les pays du monde, la CENI collabore avec les partis politiques.
Nous dénonçons cet état de fait qui est une parfaite volonté de la CENI de reprendre ses fuites en avant(…) Nous contestons tout cela et nous réservons le droit de réévaluer la participation des commissaires de l’opposition au sein de la CENI. Nous allons même partir plus loin. Nous allons initier avec l’aide d’autres députés une session extraordinaire de l’Assemblée Nationale aux fins de statuer sur le code électoral et des collectivités, mais surtout s’appuyer sur la loi 016 portant composition, organisation et fonctionnement de la CENI.
Nous allons demander à redéfinir les attributions et de revoir la composition de la CENI. Cette CENI qui était censée être paritaire ne l’est plus dans la mesure où les élections législatives ont amené à une autre recomposition du paysage politique. Beaucoup de partis politiques qui étaient de l’opposition ne le sont plus aujourd’hui. Il y a le cas de la NGR, de l’UPG, la Geci, qui ne sont plus avec nous.
Nous sommes aujourd’hui dans une situation où la CNI ne respecte pas dans sa composition le texte de loi qui la fonde. Elle est devenue illégale de par sa composition. C’est de toutes ces questions là que nous devons corriger. En plus améliorer son organisation pour que les errements constatés lors des élections législatives passées ne se répètent pas pour les communales et les élections présidentielles à venir. Car nous savons que notre pays est dans une situation politico-sociale très critique. Nous avons besoin d’élections transparentes pour garantir la paix civile dans notre pays ».
Fatoumata Keïta
Pour Africaguinee.com
Tel : (+224) 655 31 11 15
Créé le 20 août 2014 18:45Nous vous proposons aussi
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