Crise guinéenne : Quel avenir pour Boni Yayi ?

CONAKRY- Nommé médiateur dans la crise guinéenne le 3 juillet 2022, Thomas Boni Yayi peine à imposer ses marques. Excepté l’accord obtenu au forceps fin 2022, l’ancien président du Bénin n’a engrangé aucune « couronne » ni un haut fait à mettre à son actif. Ses visites en Guinée ont toujours été marquées par des résultats à « demi-teinte ».

L’espoir était pourtant grand lorsqu’il a été mandaté par les chefs d’Etat de la CEDEAO. Il venait après la récusation de Ibn Chambas par la junte au Pouvoir en Guinée. M. Yayi avait entre autres pour mission l’obtention d’un chronogramme acceptable de la transition en conformité avec les exigences de la CEDEAO, réunir l’ensemble des acteurs sociopolitiques autour d’un dialogue inclusif sur la conduite de la transition.

Mais un an après sa nomination par les dirigeants ouest-africains, le médiateur a toujours des difficultés à emboucher dans la même trompette avec Conakry. A la veille du sommet de la Cedeao, il avait été « empêché » de fouler le sol guinéen alors qu’il venait évaluer le processus en cours et rendre comptes aux chefs d’Etat. Irrité par cette déconvenue qui frisait l’humiliation, M. Boni n’avait pas daigné prendre part au rendez-vous de Bissau.

Lors donc du 63^ème sommet ordinaire des chefs d’Etat et des gouvernements de la CEDEAO, les chefs d’Etat lui avait exprimé leur soutien, tout en regrettant l’attitude de Conakry. Aujourd’hui même au sein de la classe politique, le manque leadership du médiateur est remise en question, et certains vont jusqu’à solliciter son remplacement pour manque de résultats.

Les leaders ouest-africains semblent avoir pris conscience des difficultés auxquelles sont médiateur semble confronté. Réunis en mini-sommet à Abuja le 18 juillet dernier, Bola Tinubu du Nigeria, Umaro Sissoco Embalo de la Guinée Bissau, Mohamed Bazoum du Niger et Patrice Talon du Benin, ont décidé de donner une nouvelle dimension à son action vis-à-vis des pays en transition. La Cedeao a désigné Patrice Talon pour renouer les contacts au haut niveau avec les autorités des trois pays en transition, la Guinée, le Mali et le Burkina Faso.

Même si la date de la visite du Patrice Talon à Conakry n’est pas encore connue, ce dernier développement soulève la question de l’avenir de son prédécesseur Boni Yayi en tant que médiateur dans la crise guinéenne.

A suivre…

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

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