Crimes commis par les forces de sécurité : le Gouvernement guinéen répond à Human Rights Watch (exclusif)

CONAKRY- Le Gouvernement guinéen vient de réagir suite à la publication d’un rapport par l’ONG « Human Rights Watch » qui dénonce les violences commises par des agents des forces de l’ordre lors des dernières manifestations politiques à Conakry.
En Guinée, certains membres des forces de sécurité ont fait usage d’une force létale excessive, ont adopté des comportements abusifs et ont affiché un manque de neutralité politique lorsqu’ils sont intervenus dans des manifestations en avril et mai 2015, organisées par l’opposition en raison des élections, a déclaré Human Rights Watch dans sa déclaration publiée jeudi dernier.
Interrogé par notre rédaction ce lundi 3 août 2015, le porte-parole du Gouvernement, a indiqué que cette déclaration n’est pas différente du constat que tout le monde a eu à faire déjà depuis un certain temps, lors des manifestations en Guinée. « Nous regrettons tous, les violences qui se passent lors des manifestations et nous cherchons tous à savoir pourquoi et dans quelles conditions certaines victimes sont enregistrées », a déclaré le ministre Damantang Camara.
Pour le porte-parole du Gouvernement guinéen, le rapport de cette ONG met l’accent sur le déficit de formation des forces de l’ordre notamment la police. Toutefois, a-t-il précisé, il rappelle au Gouvernement ses responsabilités.
« Le rapport de Human Rigths Watch va plus loin puisqu’il met l’accent sur le déficit de formation des forces de l’ordre, notamment celle de la police. Il met également en avant l’extrême violence des manifestants. Et effectivement, il rappelle au gouvernement ses responsabilités que nous n’avons pas oubliées mais qui, parfois sont difficiles à mettre en œuvre », a indiqué le ministre de l’enseignement technique de la formation professionnelle et de l’emploi et du travail.
Selon Human Rigths Watch, des membres des forces de police ont été fréquemment impliqués dans les abus. Ce qui, dit-elle, révèle l’urgente nécessité d’établir les responsabilités, d’améliorer les responsabilités du commandement et de former le personnel.
Sur la question, le ministre Damantang Camara rappelle que la Guinée continue sa réforme des secteurs de sécurité.
« Nous avons terminé avec celui de la Défense, celui de la gendarmerie également. Celui de la police commencera dès l’instant qu’on aura terminé le recensement biométrique », a-t-il assuré, faisant observer que le rapport de Human Rights Watch épingle plutôt les forces de police en considérant que la gendarmerie se comporte plutôt mieux.
9000 agents de police sur 12.000 n’ont pas reçu la formation commune de base…
« Donc, c’est une voie de conséquence. Au niveau de la police, vous avez 9000 agents de police sur les 12.000 qu’elles comptent, qui n’ont pas reçu de formation commune de base. Donc cela rend beaucoup plus difficile le maintien de l’ordre. C’est pourquoi qu’à chaque fois qu’il y a des manifestations, nous sommes les premiers à être inquiets de savoir que des jeunes manifestants, qui, très souvent sont extrêmement violents vont être en face d’agents de sécurité qui n’ont pas suffisamment de formation », a expliqué le porte-parole du Gouvernement, précisant que tout cela rappelle au Gouvernement ses responsabilités.
« Cela nous rappelle nos responsabilités. Il n’est pas question que la Guinée se soustrait à ses responsabilités en matière de maintien de l’ordre dans le cadre du respect des droits humains », a martelé le ministre Camara.
La directrice Afrique de HRW, Korine Dufka, a interpellé le Gouvernement guinéen sur la nécessité d’agir pour améliorer la discipline dans les rangs et s’assurer que toute personne responsable de violence sera punie.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 3 août 2015 17:38Nous vous proposons aussi
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