Création de la DGE : “la future Constitution déjà violée”, selon le parti de Mamadou Sylla

CONAKRY – Dans un communiqué publié ce mardi 17 juin 2025, l’Union Démocratique de Guinée (UDG), dirigée par Elhadj Mamadou Sylla, exprime son désespoir face à la décision du président de la Transition, le Général Mamadi Doumbouya, de créer une Direction Générale des Élections (DGE) rattachée au Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). L’UDG assimile ce décret à un déni manifeste des engagements pris en faveur d’un processus électoral impartial et inclusif.

Un décret contesté au nom de la légalité et du consensus

Le décret, lu à la télévision nationale le samedi 14 juin 2025, prévoit la création d’une DGE au sein du MATD, chargée de la gestion du processus électoral. Pour l’UDG, cette décision viole non seulement le décret 2021/0261/PRG/CNRD du 30 décembre 2021, mais également les résolutions issues du dialogue inter-guinéen de 2022.

« L’Union Démocratique de Guinée (UDG) a pris note avec désespoir du contenu du décret lu le samedi 14 juin 2025 à la télévision nationale, portant création de la Direction Générale des Élections au sein du MATD, en dépit des textes administratifs et résolutions qui ont déjà prévu un organe de gestion », déplore le parti.

L’article 180 dudit décret dispose en effet qu’« il est créé un organe technique indépendant chargé d’établir et de mettre à jour le fichier électoral, de préparer, organiser et superviser l’ensemble des consultations populaires en République de Guinée : référendum, élections locales, législatives et présidentielle ».

En se fondant sur ce texte, ainsi que sur les points 16 et 17 des résolutions du cadre de dialogue inclusif (24 novembre – 21 décembre 2022), l’UDG estime qu’une direction générale des élections rattachée au MATD ne saurait remplacer un organe électoral indépendant, ni dans l’esprit, ni dans la lettre des engagements pris.

Un risque de perte de confiance dans le processus

Pour Elhadj Mamadou Sylla et son parti, confier l’organisation des élections au MATD sans la mise en place d’une structure indépendante, ni consultation avec les partis politiques, ouvre la porte aux soupçons de fraude.

« Il faut préciser que dans l’avant-projet de Constitution de 2024, le CNT a également recommandé la création d’un organe indépendant, conformément au point 17 des résolutions du cadre de dialogue, pour encadrer les élections locales, législatives et présidentielle », rappelle le parti.

L’UDG insiste sur la nécessité d’un processus transparent, pluraliste et vérifiable, dans lequel les partis politiques et la société civile jouent un rôle actif dans la supervision.

« Si le MATD agit seul, sans consultation, cela engendrera des suspicions de fraude ou de manipulation, érodant la crédibilité du scrutin et risquant de provoquer des crises politiques », alerte le communiqué.

Appel à un organe électoral pluraliste

L’UDG plaide pour la création d’un organe électoral pluraliste, composé de représentants des partis politiques, d’experts électoraux et de la société civile. Cet organe aurait pour mission de superviser tout le processus électoral, depuis la préparation jusqu’à la proclamation des résultats.

« Pour que les élections soient perçues comme légitimes, il est indispensable de garantir la transparence et l’inclusivité. Cela passe par une implication pleine et entière de tous les acteurs politiques dans l’organisation du scrutin », conclut le parti de Mamadou Sylla.

 

Africaguinee.com

Créé le 18 juin 2025 17:02

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