Couplage des élections : la position du parti d’Alpha Condé…

CONAKRY-Le nouveau schéma électoral décliné par le Gouvernement fait réagir au sein de la classe politique. Selon le Premier ministre, après le référendum constitutionnel, la présidentielle couplée aux législatives devrait suivre. Cette annonce faite par Bah Oury à des émissaires de la Cedeao suscite l’inquiétude au sein de l’ancien parti au pouvoir déjà suspendu. Le RPG arc-en-ciel dénonce une approche « solitaire » et « non inclusive » du processus électoral en Guinée.

Dans un entretien accordé à notre rédaction, Marc Yombouno a rappelé que son parti, comme d’autres acteurs politiques majeurs, « déplore depuis le début, les attitudes non concertées qui entourent la gestion de la transition ». Pour lui, la crise que traverse la Guinée nécessite un dialogue franc et ouvert entre tous les acteurs concernés afin de planifier sereinement le retour à l’ordre constitutionnel.

Ce proche collaborateur de l’ancien président Alpha Condé critique fermement l’annonce du couplage du scrutin présidentiel et législatif, sans la mise en place préalable d’un organe de gestion électorale compétent et consensuel. Selon lui, les décisions importantes qui concernent le retour à l’ordre constitutionnel devraient émaner d’une institution neutre et professionnelle, qu’il s’agisse de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ou d’une autre structure désignée, mais « pas de déclarations individuelles lancées à la volée ».

« Nous sommes en train de continuer à déplorer ces genres d’attitudes et nous les avons dénoncées depuis le début, parce que nous avons dit que la transition étant en période de crise, il était normal que l’on réunisse tous les acteurs concernés pour s’asseoir, réfléchir, élaborer et planifier tout ce qui devait se faire pour le retour à l’ordre conditionnel. La première démarche qui n’a pas tenu, c’est d’abord l’élaboration du chronogramme des 10 points en 24 mois avec la CEDEAO, dans lequel aucun acteur sociopolitique de la Guinée n’a participé. Et on a vu que ça n’a pas réussi, ça a échoué, ça n’a pas été exécuté.

Nous sommes en train de voir encore des fixations de dates des élections, que ce soit pour le référendum, que ce soit aussi le modus operandi et que ce soit aussi comment ça va se faire tout ça en l’absence des acteurs politiques, qui devraient être des acteurs majeurs, en consultation et en participation afin de définir des décisions idoines. Donc c’est regrettable que nous entendions ces genres de propositions, parce qu’en amont, il devrait d’abord y avoir un organe de gestion des élections, avec des cadres bien compétents, que ce soit maintenant une CENI, que ce soit maintenant, comme ils sont en train de le dire le ministère, mais que cette structure chargée des élections devrait travailler en amont d’abord de façon compétente et professionnelle, c’est à cette structure qu’il revenait de proposer des éléments de décision à l’exécutif », a réagi Marc Yombouno avant de dénoncer la démarche du CRND qu’il juge « solitaire » et « non inclusive ».

« Si l’exécutif avait tous ces éléments de décision, sur une base professionnelle définie par cet organe de gestion des élections, on peut fixer la période des élections, fixer la période des campagnes, et les modalités même de réalisation de ces élections, et comment ça va se faire, est-ce que c’est couplé, est-ce que c’est séparé ? Mais étant donné qu’un organe de gestion avait travaillé au départ et avait réuni tous les compétents et toutes les structures concernées, mais ce n’est pas le cas, c’est des annonces, s’il faut dire, solitaires, chacun se lève et dit ce qu’il veut, et la finalité, comme on l’a toujours vécu jusqu’en fin 2024, c’est la cacophonie, et finalement c’est la non-réalisation des engagements.

Donc il aurait dû d’abord attendre, ou bien intimer le MATD à créer cet organe de gestion des élections, qui allait travailler pour donner tous les éléments décisionnels à l’exécutif. Mais ce n’est pas le cas, et comme nous on est suspendus, on est exclus à toute activité de cette transition, on ne peut que constater, mais c’est regrettable en tant que citoyen de voir qu’il y a des compétents et qu’on ne les utilise pas, et la finalité c’est de retomber encore dans les erreurs du passé, plus que même comme le passé », a-t-il dénoncé.

Marc Yombouno déplore également l’exclusion des partis politiques de tout rôle actif dans le processus de transition. Il accuse le gouvernement de tenter de « créer de nouveaux politiciens », écartant ceux qui, selon lui, ont la légitimité et l’expérience pour encadrer le retour à la démocratie. Pour ce cadre du RPG, les conséquences de cette stratégie risquent d’être lourdes pour le CNRD.

« Etant donné qu’on n’est pas acteur, on ne peut que constater ce qui va se passer. Pour eux, ils pensent qu’on peut réaliser des élections à leurs conditions sans les acteurs politiques. Justement, ils sont en train de se créer de nouveaux politiques, je vais parler d’hommes politiques, et comme ça se fait maintenant, même les artistes défilent à la place des politiciens. Chacun est sur le champ politique, même s’il ne maîtrise pas le domaine politique. Les vrais politiciens qui ont créé des structures organisées et mandatées à passer par des voies officielles pour accéder au pouvoir, ceux-ci sont mis à côté, c’est des gens qui se lèvent pour chanter, pour insulter, pour dire que la politique n’est pas bonne, alors que du Sous-préfet au président de la République une fois qu’il occupe ses postes, tu fais de la politique… », a déploré Marc Yombouno.

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 666 134 023

Créé le 13 avril 2025 17:51

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