Corruption et marchés gré-à-gré : De nouvelles accusations sur Alpha Condé et son fils…
CONAKRY-A lors que l’enquête sur le scandale Nimba-gate n’a pas encore révélé ses conclusions, le nom du fils du Président Alpha Condé vient d’être cité dans une affaire louche. Cette fois-ci, c’est l’Opposant Cellou Dalein Diallo, qui porte des accusations sur Alpha Condé et son fils dans le sulfureux dossier Asperbras, une société qui en 2011 avait obtenu un juteux contrat de 144 millions de dollars US pour la fourniture de courant avec l’Etat guinéen.
L’ancien Premier Ministre qui s’exprimait ce dimanche chez nos confrères de la radio Digui Fm, a également dénoncé le drainage des fonds vers le Burkina Faso, à travers l’entreprise EBOMAF, en charge de la construction de la route Kankan-Kissidougou.
Explications…
« Entre 2014 et 2015, il y a eu un milliards de dollars de marchés de gré-à-gré. Lorsque vous comparez les prix appliqués dans ces contrats aux prix du marché, vous vous rendez compte que c’est trois ou quatre fois le prix normal. Il y a deux contrats dont nous sommes en train de payer la facture jusque maintenant. 871 millions de dollars ont été décaissés à travers les garanties bancaires : l’exemple de la route Kissidougou-Kankan avec EBOMAF où on nous dit que le kilomètre est facturé à un millions cinq cent mille euros (1.500.000 euros). Dans l’histoire des marchés publics, on n’a jamais enregistré un prix comme ça. Même Kaba Guiter qui est guinéen, qui a un autre marché de gré à gré, que j’ai dénoncé, le prix qu’il lui a été appliqué, est à peu près normal, (350.000 euros le Km) sur la route Kankan-Mandiana-Sankarani.
Tous les montants sont virés au Burkina Faso. On peut donner les références. C’est du recèle. C’est une façon de sortir de l’argent et il y a quelqu’un au bout qui profite. C’est qui ? Pourquoi on a fait venir cette entreprise du Burkina sans appel d’offre. Ils ont obligés la Banque centrale à émettre des garanties et de payer plutôt que prévu par le contrat. Nous payons le prix.
ASPERBRAS, c’est la catastrophe ! Lorsqu’Alpha est arrivé au Pouvoir, cette petite entreprise brésilienne qu’on dit avoir été introduite par le fils (allusion à Mohamed Alpha Condé, ndlr), on lui a donné un marché de 144 millions de dollars. Elle s’engage à installer 100 mégawatts en 180 jours. Le contrat a été signé le 5 octobre 2011. Donc, le 30 avril 2012, le déficit énergétique à Conakry devrait être comblé. Alpha l’avait d’ailleurs annoncé avec beaucoup de fierté en disant qu’en six mois, il allait régler le problème d’électricité à Conakry.
Il n’avait pris soin de s’assurer la capacité technique et de la surface financière de la petite entreprise qui est enregistrée aux îles Vierges Britanniques. Le souci était plus de servir les commissions aux différents acteurs du marché… Les conséquences ont été très coûteuses. Le 31 mars, les 100 mégawatts n’étaient pas là. On a fait un avenant pour payer plus que ce qui était prévu. On a reporté l’échéance en septembre. Les 100 mégawatts n’étaient pas là. On refait encore un avenant, on paie. On reporte en mars 2013. Toujours rien. Ça traine. Il a fallu 2014 pour que le contrat soit résilié. Au cours de la résiliation, on a demandé à ASPERBRAS de ne payer aucune pénalité. Parce que n’ose pas. Les gens savent où l’argent est parti.
Alpha Condé a fait venir Agrekko, là aussi un marché de gré à gré. On a perdu 76 millions de litres de carburants à Agrekko. On a acheté le carburant produit à Agrekko. Aujourd’hui la situation du secteur est catastrophique parce qu’EDG vit de la subvention. Le courant qu’on a nous coûte deux fois ce qu’il nous aurait coûté dans les conditions normal ».
Le fait que son fils soit cité dans plusieurs affaires de corruption, et ses accointances avec le monde des affaires ne fait « ni-chaud-ni froid », au Président Alpha Condé. Il l’a fait savoir lors de sa dernière conférence de presse. « Mon fils n’est qu’un bouc émissaire. Parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas m’atteindre, ils s’en prennent à mon fils ». Ainsi s’exprimait le Président Condé, en réaction au rapport de Global Weetness.
Une synthèse de Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 23 mai 2016 19:02
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