Contrôle des dépenses publiques : la Guinée « épinglée » par la Banque mondiale

Alpha Condé, président de la République de Guinée

WASHINGTON-La Banque mondiale vient de publier son rapport de synthèse globale 2021 sur l’Indice d’indépendance des Institutions supérieures de contrôle des finances publiques (ISC) autrement appelées Cours des comptes des Etat. Les résultats de l’évaluation réalisée dans 118 pays en collaboration de l’ensemble du Pôle mondial d’expertise en gouvernance montrent que beaucoup de choses restent à faire pour répondre aux aspirations de la Déclaration de Lima de 1977. En ce qui concerne la Guinée, la note consultée par Africaguine.com montre qu'elle ne fait pas figure de bon élève.


L’évaluation de l’indépendance des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (InISC), utilisée dans ce rapport a été conçue par une équipe d’experts des ISC de la Banque mondiale pour mesurer l’indépendance des ISC chaque année. Elle comprend 10 indicateurs de l’indépendance des ISC qui sont fondés sur les normes et pratiques internationales, notamment dans les dimensions : juridique, financière, opérationnelle, mandat et couverture. Pour chaque indicateur, la note 1 a été attribuée aux ISC remplissant tous les critères, 0.5 à celles ne remplissant qu’une partie des critères et 0 à celles ne remplissant pas les critères. Une note générale de 10 signifie que l’ISC a pleinement rempli tous les critères d’indépendance.

Selon les tendances régionales de la performance des ISC en matière d’indépendance, la région de l’Asie du Sud (0,81) est apparue comme la plus performante, suivie de l’Europe et de l’Asie centrale (0,78) et de l’Amérique latine et des Caraïbes (0,73). Les régions les moins performantes ont été le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ainsi que l’Afrique subsaharienne.

Les résultats de cette première évaluation de l’InISC démontrent qu’il reste beaucoup à faire pour répondre aux aspirations de la Déclaration de Lima de 1977, qui a lancé un appel pour l’indépendance totale des ISC. La note moyenne globale n’était que de 7,01, dans la limite supérieure du niveau C. Seuls 2 pays (Afrique du Sud et Seychelles) sur 118 ont obtenu 10 points et ont été évalués comme ayant un niveau d’indépendance très élevé, 17 pays ont un niveau d’indépendance élevé, 33 pays ont un niveau d’indépendance substantiel, 37 pays ont un niveau d’indépendance modéré et 29 pays dont la Guinée ont un faible niveau d’indépendance.

Selon la Banque mondiale, le rapport sur les ISC vise à informer et à mieux outiller ses équipes de travail de ses partenaires de développement en vue d’accompagner le renforcement des ISC dans les pays clients et également à mieux orienter la collaboration en cours entre l’Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI) et les agences de développement afin de résoudre l’épineux problème de l’indépendance des ISC. 

« Les ISC jouent un rôle primordial dans la promotion de la bonne gouvernance, la transparence et la reddition des comptes. Elles contribuent également au suivi de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Le rapport répond également au désir de plusieurs partenaires de développement de mieux appréhender le degré d’indépendance des ISC dans les pays et les régions. L’indépendance est un fondement capital du bon fonctionnement des ISC. Des ISC véritablement indépendantes sont à même de remplir leur mission visant à réduire le gaspillage et l’abus des ressources publiques afin que ces ressources puissent être mieux orientées vers des programmes de lutte contre la pauvreté, lutte qui constitue une préoccupation essentielle de la communauté internationale du développement et la mission principale du Groupe de la Banque mondiale », précise le document consulté par Africaguinee.com.

S’agissant du rôle capital des institutions supérieures de contrôle des finances publiques, la Banque mondiale explique que le contrôle de l’action gouvernementale est capital pour assurer une évaluation objective des programmes, des politiques, des opérations et des résultats de l’administration publique afin de déterminer si les ressources publiques sont gérées de façon responsable et de renforcer la confiance chez les citoyens et les parties prenantes. 

« Les ISC sont l’un des organismes les plus importants de la chaîne de reddition des comptes dans un pays. En effectuant un contrôle indépendant des dépenses publiques, elles mettent des résultats crédibles et actuels à la disposition des parlements, du gouvernement, de la société civile et du public. Bien qu’elles soient traditionnellement chargées du contrôle des dépenses publiques, les ISC s’intéressent de plus en plus largement à l’efficacité, l’efficience et la performance globale des politiques et programmes gouvernementaux », selon la Banque Mondiale.

 

Abdoul Malick Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 669 91 93 06

Créé le 6 août 2021 11:16

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