Consolidation de la paix en Guinée : Adoption d’un document essentiel à Conakry

CONAKRY-Le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, à travers l’Agence Nationale pour la Promotion de la Citoyenneté et de la Paix (ANACIP), a validé ce 13 septembre 2024, la stratégie nationale de prévention des conflits et de renforcement de la citoyenneté en République de Guinée.

Cette adoption a réuni de nombreux cadres venus d’entités différentes dans un réceptif hôtelier de la place. Dans son discours, Amirou Diawara, directeur général de l’Agence Nationale pour la Promotion de la Citoyenneté et de la Paix (ANACIP), a expliqué d’où est venue cette initiative.

« Je suis ravi de me joindre à vous pour l’adoption d’un document essentiel pour la consolidation de la paix en Guinée. En effet, la Guinée dispose d’une valeur du vivre-ensemble relativement stable qui permet de faire cohabiter pacifiquement les populations. Malheureusement, plusieurs facteurs contribuent à préparer le terreau fertile à divers conflits ouverts ou latents, dont les principales lignes concernent les conflits politiques, les conflits fonciers, les conflits miniers, les conflits agriculteurs-éleveurs, les conflits de succession de la chefferie coutumière et les conflits socio- professionnels. Actuellement, les médias sociaux et d’autres moyens de communication servent de tribunes d’incitation à la haine et à la violence et constituent une menace pour les valeurs démocratiques, la stabilité sociale et la paix.

Face à cette situation, les acteurs intervenant dans la promotion de la paix et la cohésion sociale ont besoin de trouver des solutions innovantes et des stratégies d’adaptation destinées à endiguer l’émergence ou l’exacerbation des conflits dont la plupart comprennent des niveaux de facteurs différents et entrecroisés, du local au national, ainsi qu’aux facteurs transnationaux. Ainsi, conformément à sa mission, l’Agence Nationale pour la Promotion de la Citoyenneté et de la Paix a jugé nécessaire de doter les institutions nationales et les communautés locales d’une stratégie nationale cohérente de prévention et de gestion des conflits et de renforcement de la conscience citoyenne, avec un accent sur des questions de genre », a indiqué M. Diawara.

Le processus d’élaboration de cette Stratégie Nationale de Prévention des conflits et de renforcement de la Citoyenneté a démarré avec la réalisation d’un travail préalable de diagnostic de l’éducation à la citoyenneté en Guinée. Cet exercice a permis d’élaborer un rapport situationnel sur l’état des lieux de l’éducation civique en Guinée par l’analyse critique des acquis, contraintes et opportunités. Ce rapport, objet d’adoption, a été présenté aux différents acteurs lors d’un atelier de diagnostic et de concertation sur l’éducation à la citoyenneté en Guinée. Du 20 au 22 juin 2024, I’ANACIP a organisé un atelier d’analyse des facteurs de conflits et de résilience pour appréhender les réalités nationales et intégrer des nouvelles données, a précisé le directeur général de l’Agence Nationale pour la Promotion de la Citoyenneté et de la Paix (ANACIP).

M. Amirou Diawara a souligné l’importance de privilégier la paix en République Guinée. « La présente stratégie nationale est assortie d’un plan d’actions qui met en avant les moyens concrets par lesquels l’Etat peut jouer son rôle dans la prévention des conflits et la construction citoyenne, en collaboration avec la société civile et les autres partenaires techniques et financiers. Plusieurs dimensions feront l’objet d’attention soutenue. Il s’agira de renforcer les mécanismes de prévention et de gestion des conflits notamment à travers la mise en place d’un système national de gestion intégrée de données sur les conflits (collecte, traitement et diffusion). Des actions de formation et de sensibilisation seront mises en œuvre pour notamment l’amélioration de la prévention et de la gestion des conflits, l’atténuation des facteurs propices aux conflits violents, la promotion des valeurs civiques et morales, le renforcement des efforts dans la lutte contre les facteurs de vulnérabilités des femmes, la lutte contre les violences basées sur le genre, le renforcement du dialogue social, le renforcement de la coordination et des capacités des acteurs.

Ce document est le résultat d’une étroite et fructueuse collaboration entre l’ANACIP, le PNUD, UNFPUE et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme à travers le projet de renforcement de la cohésion sociales et de la réconciliation nationale en Guinée avec l’appui financier du Fond de Consolidation de la Paix et s’inscrit dans la stratégie du gouvernement à travers l’Axe 4 du programme de référence intérimaire 2022 : Action sociale et employabilité. Le processus d’écriture et de recherche a été long et je tiens à remercier les principales parties prenantes pour leur dévouement pour une cause aussi noble que la consolidation de la paix ainsi que l’instauration d’une culture d’une citoyenneté responsable en Guinée cher au président de la République le général Mamadi Doumbouya , à son premier ministre monsieur Amadou Oury Bah », a-t-il dit.

De son côté, Dr Siké Camara, secrétaire général du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation a évoqué toute l’importance de cet atelier.

« Nous venons d’ouvrir un atelier très important qui rentre dans le cadre de notre volonté commune de vouloir de vivre ensemble. C’est un atelier financé par le PNUD, mais initié effectivement par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation à travers son Agence Nationale de la Citoyenneté et de la Promotion de la Paix, pour toujours renforcer dans le cadre de notre pays, les éléments essentiels qui concourent, à nous réunir autour de toutes les questions essentielles, mais surtout à cultiver la paix au quotidien pour que nous soyons un pays pacifié, pour nous occuper de l’essentiel qui est le développement national. 

Ma recommandation, c’est de tout faire entre acteurs socio-politiques ici présents, pour valider ce document de stratégie nationale de prévention et de résolution de la paix pour qu’il y ait un outil stratégique avec une vulgarisation au niveau national pour que nous puissions avoir tous les outils nécessaires afin de renforcer au sein de nos communautés, aussi bien au niveau national, aussi bien au niveau des collectivités décentralisées que dans les communautés les plus éloignées des notions de paix, de culture, de la cohésion sociale.

Le renforcement de notre lien séculaire qui est basé sur la fraternité et la cohésion sociale. Et vous savez, la Guinée a connu souvent des moments conflictuels, mais nous n’avons jamais basculé dans une violence extrême. Parce que nous avons ensemble un élément important qui est la Guinée. Donc c’est cette Guinée que nous devons préserver dans toutes nos actions et cet atelier s’inscrit dans ce cadre « , a-t-il lancé.

Présent à cette cérémonie Dr Walters Samah, conseiller paix et développement des Nations Unies en Guinée a salué cette initiative tout en affirmant l’engagement des Nations Unies à accompagner un tel programme. « Les Nations unies ont beaucoup apprécié la démarche que le MATD, à travers l’ANACIP a pris pour l’élaboration de la stratégie qui était très inclusive et nous pensons que ce document qui est le résultat, le fruit de plusieurs concertations entre les acteurs clés en Guinée est une initiative à appuyer, à supporter. Et nous pensons que le moment est arrivé de le valider. Mais ça ne suffit pas. Certes, une étape a été franchie mais il reste à mettre en œuvre la stratégie et voilà pourquoi notre message en tant que système des Nations unies, c’était d’appeler aussi tous les acteurs, y compris les partenaires financiers et techniques, de toujours continuer à accompagner le ministère pour faciliter la mise en œuvre de cette stratégie. Nous voyons que c’est assez compréhensif. Il y a la gouvernance, il y a tous les mécanismes de résolution de country et y compris les mécanismes coutumiers traditionnels avec les mécanismes modernes. En travaillant avec les autorités locales, les religieux et les autorités coutumières, ils peuvent eux-mêmes identifier les défis auxquels les différentes communautés font face et proposer des solutions. C’est une approche qui nécessite la participation de tout le monde au niveau de Conakry où il y a les autorités nationales, au niveau régional et au niveau local », a lancé le diplomate onusien.

Mamadou Yaya Bah 

Pour Africaguinee.com 

Créé le 14 septembre 2024 16:41

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