Confidences de Cellou : « lorsqu’on a chassé les ressortissants du Foutah à Siguiri en 2010… »
CONAKRY- Qu’est-ce qui permis d’éviter un conflit ethnique entre les deux tours de la présidentielle de 2010 ? Huit ans après ce scrutin très agité, Cellou Dalein Diallo a levé un coin du voile sur cette page tumultueuse de l’histoire politique récente de la Guinée.
En 2010, une fausse alerte liée à une affaire d’empoisonnement de l’eau visant les partisans d’Alpha Condé alors finaliste du second tour de la présidentielle, a failli faire basculer la Guinée dans le chao. Dans certaines villes de la Haute Guinée notamment à Siguiri et à Kouroussa, plusieurs ressortissants de moyenne Guinée supposés être des militants de Cellou Dalein Diallo ont été chassés, leurs biens détruits. Qu’est-ce qui a permis d’éviter des représailles ?
« En 2010 lorsqu’il y a eu les violences Siguiri en haute Guinée, certains ressortissants de la moyenne Guinée ont été chassés, j’étais à Conakry. Les gens étaient frustrés à Labé, je demandé à ce qu’on les calme parce que les Malinkés qui sont à Labé ne sont responsables de rien. Quoiqu’il arrive, de ne pas se venger sur les Malinkés résidents à Labé. Il y a eu moult tractations, feu Elhadj Abdourahmane Bah (ancien Khalife du Foutah) a fait sortir un communiqué demandant aux gens de ne pas faire des représailles », révèle le leader de l’UFDG.
Quand ceux qui ont été chassés ont commencé à arriver à bord des camions, il y a eu une commission d’accueil à Mamou, se souvient-il, notant que la colère était intense chez certains.
« Certains voulaient se révolter pour les venger, mais nous avons réussi à les calmer parce que nous avions estimé que les gens qu’ils voulaient attaquer pour venger ceux qui ont été chassés ne sont pas responsables. Quelqu’un m’a appelé de Kissidougou en me disant que si on ne réplique pas au Foutah, ils n’auront pas la paix. Je lui ai répondu qu’on ne peut pas agir comme ça. Chaque individu doit être jugé en fonction des actes qu’il pose et non de ce que son semblable a posé comme acte. Sinon ça serait une injustice », confie Cellou Dalein Diallo.
On a tous des points communs pour montrer notre amour vis-à-vis de la Nation, fait observer l’opposant. Lorsqu’il s’est agi de désigner le candidat uninominal de l’UFDG à Mamou lors des élections législatives, renseigne l’ancien premier ministre, certains dans son camp avaient dit de ne pas choisir Djéssira Traoré comme c’est une Malinké.
« Ce n’est pas parce qu’ils ne l’aimaient pas, dit-il, mais ils ont demandé qu’on la mette sur la liste nationale pour ne pas que l’UFDG perd dans son fief à cause de son candidat. Je me suis levé pour dire : si on doit perdre, nous perdrons mais on ne peut l’enlever à cause de son ethnie ou de son origine. Cela ne ressemble pas notre vision du pays. On l’a maintenu puisque pour nous, si tu es guinéen tu as le droit de résider partout où bon te semble sur le territoire national. Tu es électeur, tu es éligible », prône-t-il.
« On s’est longtemps opposé à Alpha Condé, mais parmi nous tous, personne ne l’a reproché d’avoir commis un tort ou une faute à cause des origines maliennes ou Burkinabé de ses parents. Il est guinéen comme nous. On le critique à cause de ses actes et non à cause de ses origines », a souligné le chef de file de l’opposition.
A suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 5 novembre 2018 20:24Nous vous proposons aussi
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