Condamnation de Damaro : Cellou Dalein exprime son « désaccord » sur le verdict…

CONAKRY- Le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée n’est pas d’accord avec la récente condamnation de Amadou Damaro Camara, ancien président de l’Assemblée Nationale. Alors que ce haut dignitaire du régime d’Alpha Condé a été condamné à 4 ans de prison par la cour de Répression des Infractions économiques et Financières, Cellou Dalein Diallo déplore une « instrumentalisation » pour neutraliser des acteurs politiques.

“La justice est instrumentalisée, elle est caporalisée. Elle est carrément utilisée aujourd’hui pour intimider et neutraliser des acteurs politiques susceptibles de gagner des élections ou de participer à des élections. C’est évident »,  s’insurge le leader de l’UFDG, lui-même dans le collimateur de la Crief dans le dossier « Air Guinée ».

Dr Ibrahima Kassory Fofana, dernier premier ministre du régime d’Alpha Condé, Dr Mohamed Diane, ancien ministre de la défense, Amadou Damaro Camara, ancien président de l’Assemblée nationale et d’autres, ont été été arrêtés et placés respectivement sous mandat de dépôt, au mois d’avril 2022. Pour l’ancien premier ministre, la preuve des infractions qu’on leur reproche n’a pas été établie.

“Aujourd’hui, ils sont détenus sans bénéficier de la présomption d’innocence, ni des droits de la défense. C’est vraiment dommage que la junte qui avait pris des engagements forts pour faire du droit et de la justice, la boussole de la transition, soit complètement éloignée de ça et qu’elle utilise la justice pour neutraliser tous ceux qui ne sont pas d’accord avec elle”, dénonce le président de l’UFDG, invité de Global Africa Telesud, une chaine de télévision panafricaine basée à Paris.

Dans le cadre du procès de l’ancien président du parlement guinéen, Cellou Dalein estime que la « justice n’a pas fait son travail ». Et comparativement au régime que le comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) a renversé le 5 septembre 2021, les pratiques sont les mêmes sinon pire qu’avant, dénonce l’acteur politique.

“Aujourd’hui tout est suspect. Et dans le quotidien du guinéen aujourd’hui, on sent que la justice est aux ordres. Elle est loin d’être indépendante alors que c’est le premier engagement très fort qu’avait pris la junte en faisant de la justice et du droit , la boussole de l’action publique (…) Aujourd’hui encore, c’est pire qu’avant”, soutient l’ex Premier ministre.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com