Conakry : Présentation des résultats de l’enquête pour l’Analyse Globale de la Vulnérabilité de la Sécurité alimentaire et de la Nutrition
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CONAKRY- Un atelier de présentation des résultats de l’enquête pour l’Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité alimentaire et de la Nutrition (AGVSAN)-2024 et du Plan Stratégique Pays 2024-2029, a eu lieu ce vendredi 29 novembre 2024 à Conakry. La rencontre s’inscrit dans une dynamique qui va permettre d’analyser en profondeur les vulnérabilités identifiées par l’analyse globale de vulnérabilité de la sécurité alimentaire et de la nutrition, pour éclairer des stratégies communes mises en place par le gouvernement guinéen et ses partenaires techniques et financiers.
Lors du lancement de l’atelier, madame Kristèle Younès, Coordinatrice du Système des Nations-Unies en Guinée, a souligné que cette activité marque une étape cruciale pour renforcer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir un développement durable en Guinée. La Guinée comme beaucoup d’autres nations, a-t-elle indiqué par la suite, fait face à des défis socio-économiques majeurs qui affectent gravement la sécurité alimentaire et la nutrition. Elle révèle que 3,2 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent de retard de croissance.
“Ces statistiques alarmantes rappellent non seulement l’urgence d’agir mais aussi la nécessité de le faire ensemble de manière coordonnée et stratégique. En 2023, plus d’un million de personnes vulnérables avaient bénéficié de son assistance alimentaire et nutritionnelle, notamment des femmes enceintes, des écoliers et des enfants de moins de 5 ans. L’atelier que nous lançons aujourd’hui s’inscrit dans cette dynamique et nous permettra d’analyser en profondeur les vulnérabilités identifiées par l’analyse globale de vulnérabilité de la sécurité alimentaire et de la nutrition, pour éclairer nos stratégies communes. Il nous permettra également d’adopter des mesures à venir sur le plan stratégique pays (PSP), 2024-2029, qui reflète une priorité nationale et les aspirations des populations. Et enfin, il nous permettra de renforcer la coordination entre le gouvernement, les agences des Nations-Unies, et nos partenaires techniques et financiers”, a ajouté madame Younès.
Les résultats de l’AGVSAN 2024 (Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition), sont d’une étude qui a touché près de 13.000 ménages à travers tout le pays. Il s’agit du premier rapport de ce type depuis 2018, soit après 6 longues années.
“Cet outil est essentiel car il nous permet d’identifier et cibler les populations les plus vulnérables et affamées en Guinée. Nous avons également le privilège de présenter aujourd’hui le nouveau plan stratégique pour la période 2024-2029. Avec un budget prévisionnel de 143 millions de dollars, ce cadre stratégique peut améliorer la nutrition, promouvoir l’éducation, soutenir les communautés les plus vulnérables et encourager des solutions durables pour atteindre l’objectif ultime, « faim zéro ». Cependant, le défi auquel nous sommes confrontés reste immense. Aujourd’hui, 3 millions de ménages guinéens souffrent de l’insécurité alimentaire ; 3,2 millions d’enfants de moins de 5 ans sont malnutris. Et 7,7 millions de personnes vivent dans la pauvreté. Ces chiffres ne sont pas seulement des statistiques. Ils représentent la vie des familles d’enfants qui méritent un avenir meilleur. En 2023, nous avons déjà touché plus de 1,2 million de personnes. Des projets comme les Villages « Faim Zéro », montrent que des solutions concrètes existent et fonctionnent. Dans ces villages, des familles qui ne mangent qu’un seul repas par jour peuvent désormais en prendre trois”, a déclaré M.Hyoung Joon Lim, représentant du PAM (Programme alimentaire mondial) en Guinée.
Cette initiative représente un espoir renouvelé pour des milliers d’enfants guinéens qui méritent une meilleure nutrition et un accès à une éducation de qualité, poursuit M. Hyoung.
“Notre vision est simple et claire : Aucune femme, aucun homme, aucun enfant ne devrait souffrir de la faim. Aucun bébé ne devrait être mal nourri. Et chaque enfant devrait aller à l’école. C’est cela notre objectif « faim zéro » pour la Guinée. Mais pour réaliser cette vision, aucun acteur ne peut agir seul. Nous avons besoin d’une collaboration solide, de partenariats renforcés, d’un engagement collectif”, martèle-t-il.
Les données de l’AGVSAN 2024, permettront d’évaluer les performances des programmes et projets en matière de sécurité alimentaire en Guinée et du plan stratégique pays (PSP) écoulé.
Cette rencontre qui réunit les experts du domaine, n’est que la preuve éloquente de leur engagement à mettre en œuvre le programme Simandou 2040 qui vise à créer des initiatives pour améliorer la nutrition, particulièrement pour l’amélioration des statistiques en matière de sécurité alimentaire, a laissé entendre le ministre du Plan et de la Coopération internationale.
“Lors de la session annuelle du Programme alimentaire mondial (PAM) tenu à Rome en juin 2024, une enveloppe totale de 146 millions de dollars a été accordée pour la mise en œuvre du nouveau plan stratégique pays 2024-2029 pour la République de Guinée. Il vise à renforcer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition en Guinée d’ici 2030. L’atelier qui nous réunit ce matin a pour objectif de partager les résultats, les conclusions et les recommandations de l’analyse globale de vulnérabilité de la sécurité alimentaire et de la nutrition avec les acteurs du développement. Deuxièmement, cela va présenter le nouveau plan stratégique qui détaille le cadre de programmation pour les opérations à mettre en œuvre par le PAM au cours de l’année 2024-2029. Troisièmement, partager les principales orientations du gouvernement et des partenaires pour le nouveau PSP en faveur des populations. Quatrièmement, formuler des recommandations sur la base des réflexions émises, recueillir des commentaires des partenaires pour affilier la direction stratégique pour l’atteinte de l’objectif faim zéro en Guinée”, a évoqué Ismaël Nabé.
L’enquête pour l’analyse globale de cette vulnérabilité est la deuxième du genre dans notre pays après celle de 2018, “ce qui permet d’améliorer la disponibilité et la qualité des données produites par d’autres systèmes statistiques nationales d’une part, mais aussi préciser les efforts et la détermination des acteurs du système à répondre, d’autre part. Le programme Simandou 2040, le plan stratégique 2019-2024 passé, l’agenda 2023 de l’Union Africaine et les objectifs de développement durables sont les éléments éloquents des instruments que nous devons utiliser afin que cette année soit un succès. » Conclut-il
Dans le cadre de cette enquête, les activités réalisées par l’Institut National de la Statistique, en collaboration avec les Bureaux de Stratégie et de Développement et l’équipe technique du PAM, ont été entre autres :
La conception des documents techniques ;
-la mobilisation des ressources financières, humaines et techniques ;
Le recrutement et la formation des agents de collecte :
La réalisation de l’enquête pilote qui a permis de tester le dispositif de collecte des données :
• La collecte des données sur l’ensemble du territoire;
Le traitement et l’analyse des données ;
La rédaction du rapport final et
La validation technique du rapport.
Et pour réaliser ce travail, I’INS a mené une enquête nationale qui touche aussi bien le monde rural que la ville. Ainsi, un échantillon de 12750 ménages répartis dans 850 zones de dénombrement, a été tiré de manière à ce que les résultats soient représentatifs au niveau de chacune des 33 préfectures du pays ainsi que dans la zone spéciale de Conakry. Les populations cibles sont les ménages, les femmes en âge de procréer et les enfants de moins de 5 ans. La collecte des données s’est effectuée sur une période de 35 jours.
Selon le directeur général adjoint de l’Institut national de la statistique, la réalisation de cette opération statistique a nécessité des ressources humaines importantes tant en quantité qu’en qualité mais également des ressources financières. Elle a mobilisé en termes de ressources humaines un effectif de 223 personnes réparties comme suit :
150 agents enquêteurs ;
50 chefs d’équipe :
16 superviseurs régionaux ; et
7 superviseurs numériques.
Dansa Camara DC
Pour Africaguinee.com
Créé le 30 novembre 2024 09:00