Conakry : pourquoi des agents des forces de l’ordre ont cassé une école à Kobaya ?

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CONAKRY-La destruction de l’école primaire de Kobaya Plateau, quartier situé dans la commune de Ratoma sur la corniche nord de la capitale guinéenne dans la nuit lundi 24  à mardi 25 juin 2019 a créé des remous dans cette localité. Selon les témoignages des citoyens recueillis sur place, ce sont des agents de la police et de la gendarmerie qui ont procédé à la destruction de cette école à 3h du matin tout en emportant avec eux quelques matériaux de construction qui étaient stockés dans un magasin à côté. 

Selon les mêmes sources, après la destruction de cette nouvelle école, les citoyens de Kobaya Plateau se sont rendus chez le chef de quartier pour l’attaquer. Accusé d’être complice dans cette affaire, le chef de quartier a expliqué au micro d’Africaguinée.com que l’école primaire en question était construite sur un terrain litigieux. En donnant l’historique de ce domaine, Lansana Bissiry Sylla a révélé que le terrain en question appartenait à la famille Issagha Soumah jusqu’au moment du lotissement du quartier Kobaya.

« A ce que je sache, c’est un domaine qui appartenait à feu Issagha Soumah. Pendant le lotissement on lui a exproprié, à l’époque c’est l’ancien secrétaire général de la ligue islamique qui était le président des Oulémas de Guinée. Mais on lui a exproprié ce domaine au profit des oulémas de Guinée. Après ils avaient fait la ceinture. Par la suite, les gens ont commencé à faire un dépotoir d’ordures sur les lieux, c’est ainsi que la famille est revenue à la charge pour dire qu’ils veulent faire d’ici un dépotoir. Ils ont dit qu’on leur avait exproprié le terrain sans dédommagement ni recasement. Les citoyens du secteur ont refusé, en disant que le domaine doit servir à la construction d’une école. C’est ainsi que la famille a porté plainte. Le tribunal a tranché en lui donnant raison », a expliqué le chef de quartier de Kobaya.

 « Le matin on m’a appelé pour m’informer qu’il y a eu casse d’une école à Kobaya dans le secteur Plateau. Après je me suis renseigné auprès des responsables de ce secteur qui m’ont confirmé que des agents de la sécurité sont venus vers 3h du matin et ont fait des tirs de sommation. Et tôt le matin un groupe des jeunes accompagné par le chef du secteur Plateau est venu chez moi pour m’agresser. Ils m’ont étranglé et n’eût été mes enfants et mes épouses qui étaient présents sur les lieux, ils allaient me tuer.  Moi-même je me suis battu pour qu’on ait une école là-bas mais je ne sais pas pourquoi eux ils s’en prennent à moi. Je ne suis pas de cette famille, ni du tribunal, je suis un simple chef de quartier », a raconté le chef de quartier de Kobaya. Il précise que l’une de ses épouses a été blessée et les pare-brises d’une voiture qui était garée dans sa cours ont été détruits.

Accusé d’être responsable des destructions de cette école et ses biens, la gendarmerie nationale à travers son porte-parole a donné quelques précisions sur la présence de ses agents sur les lieux. Selon Adjudant-chef Sékou Kamano, les agents de la gendarmerie n’ont jamais procédé à la destruction des biens des gens.

« Selon les informations que j’ai à mon niveau, il n’y a pas eu question de destruction des biens de qui que ce soit. En fait, il s’agit d’une brigade mixe qui est chargée d’accompagner les autorités dans le cadre de la protection de l’espace de l’Etat, qu’il soit maritime ou terrestre. Donc c’est une des missions de cette brigade qui était là-bas je crois depuis hier parce qu’il y a un particulier selon les explications que j’ai reçues qui a repoussé la mer au niveau de Kobaya. C’est là-bas où ils sont allés mais dire qu’ils ont fait des destructions des biens, non », a apporté le chargé de communication de la gendarmerie nationale. 

Le Commissariat Central de la Police de Sonfonya qui a été aussi cité dans cette affaire a reconnu avoir procédé à une ‘’exécution judiciaire’’ dont ils ont reçue mandat. Ce commissariat reconnait également d’avoir apporté son assistance et son aide aux justiciers tout en affirmant qu’ils sont en possession de tous les documents légaux.

Faut-il rappeler qu’après ces événements, le Commissariat Central de la Police de Sonfonya annonce déjà plusieurs arrestations.

 

Oumar Bady Diallo 

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 666 134 023

Créé le 26 juin 2019 16:26

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