Conakry : Ouverture du 44ème conseil annuel de l’AGPAOC

La capitale guinéenne abrite à compter de ce lundi 18 novembre 2024 les quatre jours du 44ème conseil annuel de l’Association de Gestion des Ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ainsi que la 19ème table ronde des Directeurs généraux. Ce rendez-vous international de haut niveau regroupe 20 pays et 24 ports.

 Espace d’échanges pour les leaders portuaires d’Afrique de l’Ouest et du Centre, la rencontre de Conakry va permettre aux décideurs publics et experts internationaux du secteur maritime de discuter des défis et opportunités du secteur portuaire africain. Sous le thème : “Optimiser la desserte de l’arrière-pays : défis de connectivité, fluidité et de fiabilité”, le 44ème Conseil annuel de l’ACPAOC vise à renforcer les capacités des ports membres et à encourager les synergies régionales, dans un contexte où l’accélération des investissements portuaires en Afrique requiert des infrastructures modernes et résilientes.

 La Guinée hôte de cette rencontre continentale, a son mot à dire dans le secteur portuaire. 

“Il convient de rappeler que le port de Conakry a connu un essor considérable ces dernières années, grâce aux orientations stratégiques et déterminantes du premier ministre Amadou Oury Bah, chef du gouvernement, et de l’ensemble des membres du gouvernement, particulièrement monsieur le ministre des Transports Ousmane Gaoual Diallo. C’est une opportunité pour l’autorité portuaire de réaffirmer son engagement à poursuivre la dynamique de réformes afin de faire de notre patrimoine national un outil de performance aux services du développement socio-économique de notre pays. En abritant ce 44e conseil annuel de l’AGPAOC, la Guinée se repositionne désormais dans le concert des nations conformément à la vision du CNRD et du gouvernement d’où l’intérêt de rappeler que cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération entre les ports. C’est pourquoi je salue la présence de tous les directeurs généraux, et des délégations des pays frères ainsi que la mobilisation exceptionnelle des experts du monde maritime et portuaire qui honorent à plus d’un titre notre pays, à notre organisation. Les ports sont des hubs essentiels du commerce mondial et des catalyseurs de croissance pour leurs régions. Mais, pour que cette croissance soit véritablement bénéfique, elle doit rayonner au-delà de l’interface portuaire jusque dans l’arrière-pays. C’est là que la connectivité et la fluidité des chaînes logistiques jouent un rôle décisif. La connectivité entre les ports et l’arrière-pays repose sur des réseaux d’infrastructures variées, comprenant les routes, les voies ferrées parfois même les voies fluviales. C’est pourquoi le port autonome de Conakry accorde une importance de choix à ces défis qui consistent également à soutenir les efforts de développement des pays d’hinterland à travers des services de qualité. L’optimisation de la desserte de l’arrière-pays par les ports ne peut se faire sans une vision intégrée en matière de connectivité, de fluidité et de fiabilité. Ensemble, nous pouvons relever ce défi de construire des chaînes logistiques plus performantes qui soutiendront non seulement les économies locales, mais aussi le commerce mondiale”, a expliqué Mamadou Biro Diallo, directeur général du Port Autonome de Conakry.

La tenue du 44ème Conseil annuel de l’AGPAOC et la 19e table ronde des directeurs généraux, est une opportunité majeure d’apporter des contributions significatives à une stratégie collective, afin d’apporter des solutions durables à cette thématique, a ajouté le DG du PAC. 

Le président de l’AGPAOC, et par ailleurs directeur général de l’OPRAG (Office des ports et des rades du Gabon), a estimé que le 44ème Conseil annuel de l’AGPAOC, au-delà de son rôle fédérateur, s’inscrit dans une dynamique de réflexion stratégique sur les grands défis qui caractérisent le secteur maritime et portuaire. Cette année, dit-il, la 19e table ronde des directeurs généraux a choisi pour thème central, “Optimiser la desserte de l’arrière-pays, défi de connectivité, de fluidité et de fiabilité”.

“Ce thème d’une importance cruciale met en lumière les problématiques qui affectent directement la compétitivité et la durabilité de nos ports. En effet, assurer une connectivité efficace entre le littoral et les hinterlands, tant nationaux que transfrontaliers, est un enjeu vital pour le commerce et le développement économique de nos pays. Toutefois, cette ambition se heurte à des obstacles majeurs. Nous sommes convaincus que les recommandations issues de ces échanges éclaireront chacun de nos ports dans leur quête d’efficacité et de compétitivité, et traceront les voies d’une meilleure connectivité entre le maritime et l’arrière-pays. C’est en réglant ces problématiques que l’on parviendra à la ZLECAF (Zone de libre-échange du continent africain) plus dynamique. Et nous comptons sur le gouvernement de Guinée pour qu’il soit le pionnier dans cette initiative salutaire”, a enchaîné Martin BoguiKouma.

Abriter le 44ème Conseil annuel et la 19ème table ronde des directeurs généraux de l’AGPAOC, constitue un moyen pour la Guinée de réaffirmer sa position mais également son ambition de devenir un hub commercial au niveau maritime, a indiqué le Secrétaire général du ministère des Transports. Cet événement, selon lui, renforce également la position de Conakry en tant que porte d’entrée privilégiée pour l’hinterland en mettant en lumière les récentes initiatives pour moderniser mais également développer le port conformément à la vision du président de la République. Cette vision insufflée par les politiques publiques constitue un enjeu majeur des actions gouvernementales dans le secteur des transports sous la coordination du premier ministre. 

“Par ma voix le ministère des transports et l’ensemble du cabinet souhaite la bienvenue aux délégations des pays amis particulièrement aux directeurs généraux des ports de l’Afrique de l’ouest et du centre ainsi que les experts réunis à cette occasion solennelle pour discuter de la problématique de la desserte de l’arrière-pays. Ce thème s’impose de nos jours au regard des défis du commerce international pour les pays de l’hinterland. Le transport et la logistique jouent un rôle essentiel dans le développement économique et social des régions éloignées des ports et il est donc essentiel d’identifier les moyens d’améliorer cette desserte pour favoriser la croissance économique et l’accessibilité aux marchés internationaux. Ce thème crucial nécessite une réflexion approfondie et des solutions innovantes pour relever les défis de connectivité, de fluidité et de fiabilité. Pour le ministère des transports, le secteur maritime et portuaire a connu de profondes mutations depuis l’avènement de la gouvernance du CNRD ayant permis d’améliorer les performances du port de Conakry en le positionnant comme le premier port conteneurs performant de la sous-région dans l’indice de performance du groupe de la Banque Mondiale et SNP Global Market Intelligence”, a laissé entendre Mohamed Bakayoko.

Amadou Oury Bah, Premier ministre a présidé l’ouverture de cette rencontre. Il a rappelé les grands exploits de la Guinée dans le domaine portuaire également. 

“Avec notre accès à la mer, c’est-à-dire à l’océan Atlantique, nous ambitionnons de partager cet avantage comparatif avec nos frères de l’intérieur du continent. Il y a deux semaines, le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed me disait : vous, vous avez une chance. Vous avez la mer, vous avez un port. Profitez-en ! Et nous allons en profiter pour faire bénéficier tous les pays africains sans littoral tels que le Mali, le Burkina, le Niger et peut-être le Tchad, pourquoi pas, pour que nous puissions desservir l’intérieur du continent à travers des lignes de chemin de fer comme Dieu nous a permis d’avoir des fleuves qui innervent une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest. La zone de libre-échange économique ne sera pas une réalité tout à fait efficace et proactive si nous n’avons pas les voies de chemin de fer. Le président Yoweri de l’Ouganda, il y a quelques mois, à Kigali, disait “sans le chemin de fer il ne peut pas y avoir de développement…” C’est la raison pour laquelle la Guinée va construire de nouveaux ports et va faire de telle sorte que l’axe du Trans guinéen puisse un jour atteindre la Côte d’Ivoire. L’axe central, c’est-à-dire le tracé historique de Conakry-Kankan va être lancé et demain, l’axe nord avec des possibilités encore beaucoup plus importantes pour avoir des ports en eaux profondes nous permettra de structurer un développement équilibré, réparti sur l’ensemble du territoire et qui pourrait être un élément permettant à l’intérieur du pays, c’est-à-dire à l’intérieur du continent, d’avoir la possibilité de développer son économie, de rassembler des hommes et des femmes et de restaurer un climat de paix et de sécurité parce que la pauvreté sera de ce point de vue annihilée ou du moins diminuée. Parce que sans la lutte effrénée contre la pauvreté, sans perspectives de développement pour les populations, on ne peut espérer avoir ni sécurité ni paix”, a rassuré le chef du gouvernement guinéen. 

“Notre concept sur l’organisation de ces assises soumises au gouvernement permet de comprendre aisément les objectifs de la table ronde des directeurs généraux des ports réunis ici. Et les thématiques à aborder ainsi que le format des sessions de discussion laissent présager de la pertinence des résultats attendus notamment en ce qui concerne les résolutions et recommandations qui vont être formulées et sur lesquelles nos autorités comptent s’appuyer pour faciliter la circulation transfrontalière des biens et services aux bénéfices des populations de nos régions. C’est dire combien est grande votre mission lors des travaux de ce 44e conseil et de cette 19e table ronde des directeurs généraux des ports de l’Afrique de l’ouest et du centre. Je n’ai aucun doute que ce sera fortement concentrés et motivés, engagés et déterminés que vous allez vous mettre à la tâche afin de mettre à la disposition des autorités de nos pays respectifs, les outils nécessaires pour optimiser la desserte de l’arrière-pays dans nos sous-régions”, a conclu Amadou Oury Bah.

Cette rencontre regroupe la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Sénégal, le Bénin, le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée Bissau, le Nigéria, le Cap Vert, la Mauritanie, la Gambie, le Gabon, le Cameroun, la Guinée Équatoriale, le Congo Brazzaville, la RD Congo, l’Angola et le Sao Tomé et Principe.

Dansa Camara DC 

Pour Africaguinee.com