Conakry : La Banque Mondiale présente la Note de conjoncture économique de la Guinée
CONAKRY-La Banque Mondiale a organisé ce jeudi 19 septembre 2024 un atelier de dissémination de la Note de conjoncture économique de la Guinée. L’évènement qui a eu lieu dans un complexe hôtelier de la capitale a rassemblé des membres du Gouvernement, des anciens ministres, des enseignants-chercheurs, des activistes de la société civile, des experts économistes, des diplomates, des acteurs du secteur privé ainsi que des hauts dirigeants de la représentation de la Banque Mondiale en Guinée.
Le but de cette initiative est de présenter une vue d’ensemble de l’évolution de la situation macroéconomique de la Guinée. Un accent particulier a été mis sur l’importance de l’agriculture pour la transformation structurelle et la protection de l’économie guinéenne contre les effets du climat.
“Gestion des Ressources naturelles pour le développement”, c’est le thème qui a été retenu à cet effet. Le rapport présenté par l’équipe de la Banque mondiale indique dans sa première partie que les performances macroéconomiques de la Guinée, ont un taux de croissance de 7,1 % en 2023, stimulé par une hausse de 22 % de la production de bauxite et une augmentation de 10 % des exportations d’or.
Cette croissance contraste cependant avec la création d’emplois et la réduction de la pauvreté minimales, résultat d’une faible intégration du secteur minier dans l’économie nationale, selon le bureau de la Banque mondiale en Guinée.
“Aujourd’hui il s’agit de l’atelier de dissémination de la première édition de la note de conjoncture économique de la Guinée, réalisée par l’équipe macro de la Banque mondiale. Cette édition offre dans sa première partie une vue d’ensemble de l’évolution de la situation macroéconomique du pays, ainsi que des perspectives sur la période 2024-2026. Dans la deuxième partie, on aborde la gestion des ressources naturelles pour le développement, en mettant particulièrement l’accent sur l’agriculture comme moteur de la croissance, de la productivité et de la transformation structurelle de la Guinée. Monsieur le ministre, le rapport souligne que la croissance de l’économie guinéenne s’est accélérée en 2023, soutenue par la forte performance du secteur minier.
Cependant, comme nous le savons tous, ce secteur est faiblement intégré à l’économie nationale et ne contribue pas donc de manière significative à la création d’emplois et non plus à la réduction de la pauvreté. L’exploitation minière devrait toutefois continuer à stimuler la croissance économique du pays, ce qui entraîne une dynamique particulière en termes de défis pour le développement des secteurs non miniers et donc de la diversification de l’économie. Il est donc important que les politiques du gouvernement incluent des mesures qui répondent à cette dynamique. Mesdames et messieurs, la Guinée a un important potentiel pour la création de richesses inclusives, car elle dispose de ressources naturelles abondantes, d’une population croissante et d’une excellente situation géographique”, a dit Issa Diaw, Représentant pays de la Banque mondiale en Guinée.
La gestion budgétaire prudente de la Guinée, qui a permis de maintenir de faibles déficits et de contribuer à la stabilité macroéconomique, est aussi signalée dans le rapport. Toutefois, malgré ces efforts, souligne le rapport, la nécessité d’une meilleure mobilisation des recettes et d’une optimisation des dépenses est évidente pour maximiser la croissance économique, selon les études de la banque mondiale, présentées par madame Cristina WOOD, Économiste principale, Macroéconomie et investissement Région Afrique de l’Ouest.
La seconde partie du rapport souligne l’importance cruciale de l’agriculture dans l’économie guinéenne, qui contribue à hauteur de 27,8 % au PIB national et emploie plus de la moitié de la population. Ainsi, le rapport affirme que la transformation de l’agriculture de subsistance en une agriculture axée sur la productivité est essentielle pour stimuler la compétitivité, la résilience climatique et la sécurité alimentaire.
Enfin, l’analyse souligne également la nécessité de réformes politiques et d’investissements dans les secteurs vulnérables, en plaidant pour l’adoption de pratiques de production agricole résilientes au climat et la réduction des pertes post-récolte.
“Cependant, nous subissons tous les fruits, les inondations, le changement climatique a un impact négatif sur ce potentiel. Dans le rapport, l’agriculture est présentée comme un élément sur lequel il faut agir pour la transformation structurelle résiliente au changement climatique de la Guinée, car elle est à la fois un des secteurs qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre, mais c’est aussi le secteur qui offre le plus grand potentiel de création d’emplois et de diversification de l’économie. Le rapport souligne les réformes politiques qui pourraient aider les autorités guinéennes à favoriser une croissance agricole inclusive, plus résiliente au changement climatique, tout en contribuant moins aux émissions de gaz à effet de serre”, poursuit M.Diaw.
La Guinée, à l’instar des 189 pays membres de la Banque Mondiale, bénéficie des contributions de cette Institution, pour la mise en œuvre des solutions durables pour lutter efficacement contre la pauvreté, a rappelé le ministre guinéen de l’Economie et des Finances.
“A ce titre, la Banque mondiale est reconnue pour ses interventions dans le financement des projets et programmes de développement dans plusieurs secteurs. En plus de cette mission, elle dispose en son sein des équipes pluridisciplinaires qui réfléchissent et produisent des études économiques appliquées aux pays membres. Je voudrais ici saluer l’équipe de la Banque Mondiale conduite par Madame Christina Wood pour le travail abattu. Le thème de la note de conjoncture retenu est : “Gestion des Ressources naturelles pour le développement”.
Ce thème cadre parfaitement avec les préoccupations des Administrations Économiques et Financières de notre pays. En effet, il n’est de secret pour personne que les performances économiques de la Guinée sont essentiellement adossées sur celles du secteur minier comprenant la bauxite, l’or et bientôt le fer. Cette grande dépendance de notre pays l’expose aux risques de volatilité des prix des ressources naturelles et du mécanisme d’éviction potentielle des autres secteurs. Les résultats qui seront présentés seront pour nous l’occasion de bénéficier des recommandations qui seront formulées”, a déclaré Mourana Soumah.
Dansa Camara DC
Pour Africaguinee.com
Créé le 19 septembre 2024 20:30Nous vous proposons aussi
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