Conakry : Des rapatriés de Tunisie tirent la sonnette d’alarme…«on est à l’abandon»

CONAKRY-En début mars, le gouvernement guinéen a entamé un processus de rapatriement de guinéens victimes de xénophobie en Tunisie, suite à des propos racistes tenu en février dernier par le président Kaïd Said. A date, près de 200 ont déjà regagné Conakry grâce au pont aérien mis en place par les autorités de la transition. Près de trois semaines après leur retour, certains disent être à l’abandon, en train de tirer le diable par la queue.  Rencontrés par Africaguinee.com, ils indiquent n’avoir aucun accès aux autorités pour exposer leurs préoccupations.

En Tunisie, ces compatriotes affirment avoir été victimes de tortures, de rejet, d’arrestations suivie d’emprisonnement. Par endroits, même les boursiers de l’Etat n’ont pas été épargnés. Ils vivent encore les séquelles de ces actes atroces.  Ils ont décidé de « tirer la sonnette d’alarme » en interpellant le Gouvernement pour être accompagnés.

Alpha Barry, vice-président de l’association des guinéens victimes de racisme et de xénophobie en Tunisie
Alpha Barry, vice-président de l’association des guinéens victimes de racisme et de xénophobie en Tunisie

« Avant tout nous remercions le colonel Mamadi Doumbouya et son ministre des Affaires étrangères, qui se sont donnés corps et âmes pour rapatrier certains guinéens qui étaient dans les conditions vraiment critiques en Tunisie. Nous remercions aussi le président du GOHA international, monsieur Chérif Abdallah pour son plaidoyer auprès des autorités (…). Ce qui a fait que nous avons reçu la visite du représentant du consul de la Guinée en Tunisie pour entamer le processus de retour volontaire », a relaté M. Barry.

De retour au bercail, ces guinéens disent être à l’abandon : « Il y a presqu’un mois depuis que nous sommes là.  La situation des gens commence à être un peu plus compliquée. Nous n’avons eu qu’un entretien de 10 minutes avec l’un des assistants du ministre des Affaires étrangères. Là, on nous a donné de bons conseils, on nous a orienté vers des bonnes personnes…Mais nous n’avons pas eu le temps de déballer toutes nos préoccupations.

Le premier convoi qui était venu, les gens ont reçu une enveloppe de 400 dollars, par personne au niveau du consulat. A date, toutes ces personnes n’ont plus rien pour pouvoir ne serait-ce que chercher de quoi manger et elles sont dans les difficultés qu’on ne peut pas expliquer », explique ce rapatrié de la Tunisie.

Ces guinéens disent avoir l’ambition de mettre en place une structure pour pouvoir porter secours aux autres guinéens qui restent en Tunisie. Mais sans moyen, c’est difficile pour eux de s’organiser. « Les gens n’ont même pas le transport pour assister aux réunions. A date nous n’avons pu réunir que 87 personnes sur 200 personnes. Parmi nous, certains sont à l’intérieur du pays. D’autres sont certes à Conakry, mais ils n’osent pas sortir la tête parce qu’avant de partir en Tunisie, ils ont pris l’argent de leurs parents ou connaissances dans le but de traverser la méditeranée.

Nous lançons un appel pour une rencontre entre les rapatriés de la Tunisie et le gouvernement pour nous aider avoir une situation. Nous sollicitons un appui des institutions nationales et internationales aussi. Il y a parmi nous, des personnes malades, des femmes en état de famille, des personnes âgées et des femmes qui ont accouché à Conakry », a plaidé Alpha Barry.

Dansa Camara DC

Pour Africaguinee.com

Créé le 27 mars 2023 20:29

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