Cheick Taliby Sylla parle : « ce qu’il faut pour résoudre le problème d’énergie… »

CONAKRY-Alors que les manifestations contre le délestage deviennent quotidiennes dans les quartiers de Conakry, le ministre de l’Energie s’est évertué ce lundi 07 janvier à expliquer les causes de cette crise.
Il loué les efforts fournit par le Gouvernement depuis 2010 dans le domaine énergétique pour résoudre le problème de courant en Guinée, insinuant que la crise actuelle est due à l’incivisme des consommateurs qui selon lui ne paient pas le courant. Cheick Taliby Sylla a surtout défendu le barrage de Kaléta qui fait objet de beaucoup de raillerie en cette période de disette de courant dans les ménages et averti que la solution ne viendra que par le paiement des factures par les cosommateurs.
Explications…
Kaléta a été construit dans les règles de l’art…
« Le barrage de Kaléta a été construit dans les règles de l’art avec le modernisme qu’il faut (…) tout le système est télécommandé. Mais c’est un barrage au fil de l’eau. Il y a de l’eau ça tourne. La preuve, pendant la saison pluvieuse, il y a le courant 24h/24 ça ne clignote même pas. Mais le gouvernement n’est pas resté là. Nous nous sommes engagés à réaliser l’adjonction thermique après Kaléta. On a réalisé la centrale thermique de Kaloum qui fait 50 mégawatts. Pour pouvoir fournir tant soit peu le courant en 2015 (…). A Kipé il y a une centrale thermique de 50 mégawatts qui fonctionnent. C’est pour mieux alimenter la haute banlieue. (…) Au moment où le Président a été installé aucune centrale ne fonctionnait à cause du mauvais mazoute qui a été utilisé (…).
Pour résoudre le problème d’énergie, il y a des producteurs indépendants qui sont installés pour travailler rapidement, envoyer les moyens, installés des centrales afin de pouvoir acheter cette énergie par EDG pour vendre aux consommateurs. C’est en ce moment qu’on a parlé K Energy qui fournit aujourd’hui 40 mégawatts sur le réseau.
Quand j’entends que Kaléta s’est calé, ça me dérange…
Kaléta n’ayant une retenue, c’est-à-dire un réservoir d’accumulation d’eau qu’on peut lâcher à volonté pour alimenter les groupes. Quand l’eau vient ça va dans les turbines qui tournent (…). Quand j’entends que Kaléta s’est calé, ça me dérange. Pour moi le premier devoir d’un journaliste, c’est de distiller la bonne information. Le niveau d’eau à Kaléta c’est 110 mètres. Nous avons créé un système métrique pour mieux mesurer. On a fait les mesures, on a calé Garafiri à 350 qui est en amont de Kaléta sur le Konkouré. (…) On ne peut pas turbiner plus qu’il n’en faut.
Connaissant que pendant l’étiage, Kaléta ne peut donner 33 mégawatts, nous sommes assis on a fait le calcul. Grafiri a une retenue d’eau, Kaléta n’en a pas. On a fait le calcul pour trouver que Garafiri peut alimenter Kaléta. Aujourd’hui Kaléta ne fonctionne pas la journée. Parce qu’en ce moment Grafiri fonctionne. L’eau est accumulée jusqu’à ce qu’elle arrive à la côte 110 pour ne pas provoquer la cavitation. A partir de 18 heures on lance.
Le problème d’eau est fondamental
Kaléta donne 110 mégawatts sur une capacité installée de 240 mégawatts. Ces 110 mégawatts tiennent jusqu’à 00heure. A partir de 00h, pour accumuler encore de l’eau, on a n’arrête, on diminue jusqu’à 6heures voire 8h du matin pour lui permettre encore d’accumuler jusqu’à la côte 110 pour reprendre encore. Garafiri sur 75 mégawatts installés, c’est 40 mégawatts, Kaléta sur 240 mégawatts installés c’est 110 mégawatts (…) c’est pour vous dire que le problème d’eau est fondamental. Pour corriger ça, il faut mettre les thermiques en marche. C’est ce que nous sommes en train de faire. Là où nous sommes aujourd’hui on connait exactement ce qu’il faut faire (…).
Le domestique consomme comme l’industriel…
Aujourd’hui la population a confiance à EDG, le courant est là, on s’est équipé en équipement électroménagers et les consommations ont augmenté. Qu’est-ce qui se passe ? Tout le monde veut avoir le courant en Guinée, mais les gens ne veulent pas payer. Je vous jure ! (…) 1 kilowattheure c’est 90 francs. Si c’est réellement c’est pour une consommation domestique qui serait incapable de payer ça ? Mais le domestique consomme comme l’industriel. Les congélateurs, les frigidaires fonctionnent en longueur de journée, on n’oublie d’éteindre même les lampes. Quand vous passé à travers Conakry, vous pouvez le constater, les lampes sont allumées, les climatiseurs ronronnent ça consomme l’énergie.
Sur 100 clients d’EDG, 50 sont clandestins…
Quand la facture arrive, on dit qu’on m’a trop facturé. Alors que la consommation a augmenté. Aujourd’hui vous prenez 100 clients de EDG, vous trouverez que 50 sont des clandestins. Ils ne sont même pas connus dans le fichier de facturation. Sur ces 50 autres facturés, 45% sont sous facturés. Comment voulez-vous qu’EDG soit une société financièrement équilibrée ? On ne peut vouloir du beurre et l’argent du beurre. Aujourd’hui on a habitué les gens à avoir le courant 24h/24, les moustiques ont disparu dans les chambres.
Des compteurs prépayés…
Pour régler tous ces problèmes et permettre à EDG d’avoir une trésorerie rapide afin de faire face à l’exploitation, on s’est dit mettons des compteurs à prépaiement. On nous a saboté dans ça aussi. Tout le monde a refusé ces compteurs à prépaiement. Et pourtant nous savons qu’il y a des ministres qui ont pris ces compteurs, ils sont contents, il y a des pharmacies qui ont pris ces compteurs qui font des économies. Avec ces compteurs tu contrôle ta consommation, tu régules. Mais on dit niet. (…) vous recrutez les experts du monde entier, si la réponse de la clientèle est négative, il n’y aura pas de résultats. On fait des prêts, il doit y avoir un retour sur investissement.
On achète aux producteurs à 2000 francs pour vendre à 800 francs…
Si les clients ne paient pas leurs factures, les centrales thermiques ne peuvent pas fonctionner. Avant tout EDG est une société industrielle et commerciale. Elle produit, elle vend. De ces recettes, elle exploite tout le système dont je viens d’expliquer. Il y a des charges fixes et des charges connexes. Comment EDG pourra faire face à toutes ces charges si toutefois, les consommateurs ne paient pas leur facture. L’Energie est piratée de tous les côtés. Alors ça ne peut pas marcher. A cause du tarif pratiqué aujourd’hui en Guinée, on achète aux producteurs indépendants en moyenne à 2000 francs pour vendre à 800 francs. Qui est ce commerçant qui évoluer comme ça à Madina ? Il n’y en a pas ».
A suivre…
Une synthèse de Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 9 janvier 2018 15:21
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