Charles Wright saisi par Me Bourdon et cie : Alpha Condé, Kassory, Diané…cités sur une liste compromettante

L'ancien président guinéen Alpha Condé et son premier ministre Kassory Fofana

PARIS- C’est une exclusivité Africaguinee.com ! Alpha Condé, l’ancien président guinéen, chassé du Pouvoir le 05 septembre dernier, et les piliers de son régime sont cités sur une liste compromettante, déjà transmise au Parquet Général de Conakry. Lequel parquet, à travers le Procureur Général, a ordonné les procureurs de la République des tribunaux d’instance de son ressort, d’engager sans délai des poursuites judiciaires, pour faire la lumière sur les crimes de sang commis de 2010 à 2021 en Guinée. C’est dans ce cadre qu’une liste de 92 personnalités a été transmise au Parquet Général ce vendredi 21 janvier 2022, par les avocats français du FNDC.

Sur la liste consultée en exclusivité par Africaguinee.com, on y trouve les noms de : Alpha Condé, ancien président de la République,  Dr lbrahima Kassory Fotana ex Premier Ministre/Chef du Gouvernement, Naby Youssouf Kiridi Bangoura, ex Secrétaire général de la Présidence, Tibou Camara ex Conseiller spécial d'Alpha Condé, Baidy Aribot ex 2e vice-gouverneur de la BCRG, Général Toumany Sangaré, ex Directeur Gonéral de la Douane, Aboubacar sylla ex Ministre des transports/porte-parole du gouvernement, Amara Somparé, ex Ministre de la communication, Mohamed Lamine Bangoura, ex président de la Cour Constitutionnelle, Dr Mohamed DIANE, Albert Damantang CAMARA, Mory Doumbouya, le Général Boureima CONDE, respectivement ex Ministres de la défense nationale, de la sécurité, de l'administration du territoire, Amadou Damaro CAMARA, Membre du RPG ARC EN CIEL, Makissa Camara Directeur national des impôts, Papa Koly Kourouma, Ministre de l'hydraulique, Malick Sankhon, Directeur Général de la CNSS.

Jeudi dernier, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, a appelé toutes les victimes, parents de victimes et de manière générale toute personne physique ou morale, structure ou entité pouvant fournir des informations ou disposant d'éléments pouvant éclairer la lanterne de la justice sur les crimes et délits commis de 2010-2021, de se mettre en rapport avec le cabinet du doyen des juges d'instructions pour livrer leur part de vérité. Suite à ce récent appel à témoin lancé par le parquet et à l’ouverture de l’information judiciaire contre X, les avocats français du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) Maitre William Bourdon et Vincent Bringarth ont écrit au Procureur Général Alphonse Charles Wright. Cette missive consultée en exclusivité par Africaguinee.com porte comme Object : « dénonciation des crimes et exactions commis sous le régime d'Alpha Condé et transmission de la liste des personnalités directement ou indirectement impliquées ». La note de dix pages donne des détails sur la série de violation des droits humains commise en Guinée ces dernières années. Ces violences tirent leur origine de la volonté de l’ex-président de se maintenir au pouvoir en modifiant la Constitution, selon la note.

« Si nous vous écrivons, c'est pour dénoncer, au nom du FNDC, les crimes et exactions qui ont été commis par le pouvoir d'Alpha Condé et vous transmettre la liste des personnalités de son régime, selon toute vraisemblance, impliquées directement ou indirectement dans cette période sombre de notre histoire collective. Les conseils du FNDC ont suivi avec une attention soutenue votre communication sur l'ouverture des enquêtes sur les crimes présumés commis sous le régime de l'ex président Alpha Condé. Nous saluons cette décision qui s'inscrit dans la lutte contre l’impunité en Guinée et la promotion de l’Etat de droit.

Nous avons également pris connaissance de ce que, conformément à vos instructions, le parquet de Dixinn a ouvert une information judiciaire sur les crimes commis pendant la période allant de 2010 à 2021 », lit-on sur la note de maître Bourdon et Brengarth.

Avec plus de 99 personnes tuées, des centaines de personnes blessées, torturées et emprisonnées pour imposer un troisième mandat illégitime et illégal, ces avocats du FNDC, fondent un espoir dans cette démarche du Procureur pour que le droit à la vérité, à la justice, à la réparation et à des garanties de non répétition des nombreuses victimes des crimes d'Etat. « Attachés au respect des droits de l'Homme et aux valeurs démocratiques, nous restons disposés à tout mettre en œuvre pour accompagner les victimes dans la manifestation de la vérité et la recherche d'une justice et réparation des préjudices subis », écrivent-ils.

Maitre Bourdon et Vincent Brengarth, indiquent qu’il n'est pas possible d'accepter la perpétuation de tels faits sauf à considérer que certaines autorités publiques peuvent impunément s'exonérer des obligations impératives tirées des règles et des principes de l'ordre public international. Le président renversé vient en tête de liste des personnes accusées. « Les responsables de la situation actuelle et des crimes commis au cours de la période considérée apparaissent comme étant : Alpha Condé, Chef de l'Etat, Président de la République, Commandant armées guinéennes », mentionne le document.

En effet, lit-on sur la note, le Président de la République, certains membres de son gouvernement et de haut-fonctionnaires, se sont ouvertement engagés dans un projet irrégulier de troisième mandat aux conséquences aussi néfastes qu'imprévisibles, en violation flagrante de la Constitution et de la volonté exprimée par le peuple de Guinée dans son écrasante majorité au sein du FNDC. Des indicateurs bien identifiés permettent de repérer les germes de la violence déjà installée par les forces de défense et de sécurité (gendarmes et policiers) qui bénéficiaient d'une impunité totale en complicité avec les tenants du pouvoir de Conakry, affirme-t-on. Il en est ainsi des propos belliqueux tenus par le Président de la République Alpha Condé, au siège du Parti RPG- arc-en-ciel, le 24 mars 2019, appelant explicitement ses propres populations à l'affrontement, mentionne la note.

« De tels propos, indignes de la fonction présidentielle, ont fortement questionné son rôle de garant de la Constitution et de protecteur de la paix sociale. Son ministre de la sécurité et de la protection civile, Alpha Ibrahima Keira, s'est illustré en adoptant un registre tout aussi guerrier. Au siège de son Parti, le RPG- arc-en-ciel, il déclarait le 21 septembre dernier que «..tous ceux qui veulent troubler l'ordre public trouveront les institutions de la République sur leur chemin. L'ordre public sera maintenu vaille que vaille, coûte que coûte », établissant ainsi un amalgame tendancieux entre les manifestations pacifiques et les troubles à l'ordre public. Il est fondamental de relever que des propos similaires avaient été tenus à la veille des évènements du 28 septembre 2009, aboutissant à une véritable tragédie humaine.

Les forces de l'ordre et de sécurité ont déjà eu recours, dans un passé plus récent, à la répression sanglante de manifestations non-violentes considérées de manière abusive commune des troubles à l'ordre public. Des postes armés militaires (PA) ont été installés en plusieurs endroits de la capitale Conakry, le déploiement des unités d'élite de l'armée Guinéenne comme entre autres : le bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA) et les forces spéciales pour intimider et dissuader les personnes qui oseraient manifester pacifiquement leur opposition au pouvoir en portant des revendications politiques, syndicales, sociales et économiques dans la rue ou sur la place publique. Une interdiction générale de manifestation a été décrétée sur toute l'étendue du territoire nationale depuis mars 2020 avec une application toutefois sélective, puisqu'inopérante s'agissant des zones et militants du parti au pouvoir.

Dr lbrahima Kassory Fotana Premier Ministre/Chef du Gouvernement, Naby Youssouf Kiridi Bangoura, Secrétaire général de la Présidence, Tibou Camara Conseiller spécial de Monsieur Alpha Condé, Baidy Aribot 2e vice-gouverneur de la BCRG, Général Toumany Sangaré, Directeur Gonéral de la Douane, Aboubacar sylla Ministre des transports/porte-parole du gouvernement, Mohamed Lamine Bangoura, Président de la Cour constitutionnelle, pour, d'une part, avoir planifié la tenue du double scrutin, d'autre part, en avoir organisé la fraude en sachant que des crimes et des violences illégitimes seraient commis contre les citoyens membres du FNDC à cette double consultation.

Dr Mohamed DIANE, Albert Damantang CAMARA, Mory Doumbouya, le Général Boureima CONDE, respectivement Ministre de la défense nationale, Ministre de la sécurité, Ministre de l'administration du territoire qui, chacun en ce qui les concerne, ont exercé des fonctions hiérarchiques sur les forces militaires et de sécurité habilités à ce titre, de facto et de jure, à donner des ordres afin de prévenir les infractions commises et d'en sanctionner les auteurs, ce qu'ils se sont volontairement abstenus de faire Amadou Damaro CAMARA, Membre du RPG ARC EN CIEL, Makissa Camara Directeur national des impôts, Papa Koly Kourouma, Ministre de l'hydraulique, Malick Sankhon, Directeur Général de la CNSS dont les déclarations publiques ont favorisé et encouragé les décisions ethniques à l'origine desquelles des crimes et des violences ont été planifiés notamment dans les villes de Nzérékoré, Conakry, Fria, Boké. Il est évident que les autorités guinéennes se sont affranchies, avec un rare mépris, des conseils, recommandations et avertissements formulés notamment par les Nations-Unies, l'Union européenne, les Ambassades des Etats-Unis et de la France, dans une déclaration commune du 5 novembre 2019, et la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, qui a relevé, de son côté que les forces de sécurité « n'ont pas respecté les normes et standards internationaux en matière d'usage de la force

Les manifestations contre le troisième mandat ont été réprimées dans le sang faisant près d'une centaine de morts sans qu'aucune enquête ne soit diligentée pour identifier et sanctionner les auteurs de ces crimes », explique-t-on sur la note.

Par voie de conséquence, selon les avocats, il convient désormais, pour prévenir les violations futures des droits de l'homme, de punir les responsables de ces actes répréhensibles, aux fins de les contraindre à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international.

Dossier à suivre…

 

Africaguinee.com

Créé le 22 janvier 2022 12:42

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