« Chaos » lié aux communales en Guinée : le plus difficile s’annonce…
CONAKRY-Depuis un an, les guinéens suivent impuissants un feuilleton politique marqué par des troubles sanglants permanents qui sont dû au chaos enregistré dans l’organisation des élections communales. Avec leur cortège de morts et de dégâts matériels, ces élections communales riches en rebondissements ont laissé des souvenirs douloureux dans la memoire de nombreux guinéens. Mais l’héritage le plus lourd laissé par ce scrutin est l’effritement dangereux du tissu social.
Le 4 février 2018, les guinéens se sont rendus aux urnes pour élire leurs responsables locaux. Plus d’un an après le vote, l’installation des exécutifs communaux et ruraux touche à sa fin. Les 342 circonscriptions du pays ont quasiment toutes leurs dirigeants locaux. Kankan, Kindia, Dubreka, Matoto, Gueasso… ont désormais leurs conseils communaux, aussi décriés soient-ils. Est-ce autant dire que le bout du tunnel est enfin proche ? Pas sûr ! Le plus difficile s’annonce avec la mise en place des conseils de quartiers et de districts qui sera suivie par l’installation des conseils régionaux.
Avec le chao généralisé qui a entaché l’installation des conseils communaux et ruraux un peu partout dans le pays, notamment en Haute Guinée, il y a lieu de craindre le pire. « Que Dieu nous sauve en nous aidant à sortir de cette autre épreuve sans enregistrer de nouveaux cas de morts », prie un acteur politique.
Cette prière a peut-être tout son sens. Mais le bras de fer permanent entre pouvoir et opposition, les coups bas et les escalades verbaux de ces derniers mois entre camps rivaux, laissent peu de chance à cette prière d’être exaucée. Les démons de la violence électorale continuent de hanter la Guinée.
Le code électoral prévoit que la mise en place des conseils de quartiers et de districts se fasse au prorata des résultats obtenus par chaque parti lors des élections communales. Ce sont les partis politiques ou leur liste qui vont désigner des représentants pour diriger les districts et quartiers. Comment départager ces partis politiques sans heurter les choix des populations à la base ? Qu’en est-il des scores obtenus par les listes indépendantes ? Interrogé, un opposant dit craindre le pire dans les jours à venir.
« Ça fait un an depuis que nous sommes en train de faire l’élection des conseillers communaux, on ne sait même pas quel est le mandat de ces élus locaux en fin de compte. Parce qu’à part les conseils de quartier et de district qui constituent aujourd’hui le défi le plus important, il y a les conseillers régionaux qui doivent être installés sur la base des résultats des élections communales. La partie sensible et la plus risquée c’est au niveau du choix des gens désormais. Parce que ce sont les partis politiques qui vont choisir à la place du peuple qui va être le chef de leur quartier ou de leur district. Il y a un risque réel que le pays connaisse de nouvelles violences », a averti un acteur politique interrogé par Africaguinee.com.
A suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 655 311 112
Créé le 13 février 2019 16:26Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Bouréma Condé, Politique