Ces « diaspos » qui réussissent en Guinée: A la rencontre de Mouctar Fofana…

Mohamed Mouctar Fofana

CONAKRY-Mohamed Mouctar Fofana connait mieux que quiconque la valeur du dicton qui enseigne qu' “on est mieux chez soi”. Après 22 ans passés aux Etats-Unis, il a décidé de rentrer au pays pour lancer une société de vitrerie.

Il ne regrette pas du tout d'être rentré et investir en Guinée. Son entreprise est aujourd'hui, en plein essor. Rencontré, ce guinéen de la diaspora qui a finalement décidé de s'installer dans son pays et développer son activité, regette d'avoir pris la décision tard.  Selon lui, la Guinée est un champ vierge.

Poussé par “le rêve américain”…

 “Au début, franchement, c’etait trop difficile surtout au niveau culturel et social. J’ai été victime du racisme. La première fois c’était dans un magasin alors que j’étais en train de faire du shopping. C’est quelque chose qui est un peu choquant surtout quand on vient d’une culture qui est totalement différente”.

Des moments de galère

Fraîchement arrivé aux États-unis, Fofana s’installe à New York avec ses sœurs et commence à  suivre des cours d’anglais pour s’intégrer.

“Ensuite, je me suis inscrit dans une Université pour un semestre. C’était difficile. Il y a eu de moments où j’avais peur d’aller en classe parce que je n’avais pas payé la scolarité. Quand je rentrais en classe, je savais à quelle heure la dame de la comptabilité devait venir. Et même si on est était en plein cours, il fallait que je me faufile aux toilettes pour l’échapper. Il y a eu de moments où je n’avais rien à manger. Parfois, je ne mangeais que du pain et de la sardine ou du beurre.  En tant qu’étudiants j’ai eu des moments où j’ai failli être mis dehors parce que je n’avais pas payer le loyer”.

Le bout du tunnel

“Finalement, j’ai quitté New York pour Minnesota, une ville universitaire moins chère. C’est là que j’ai fait mes études avant d’aller m’installer à Atlanta. Après les études, j’ai commencé par travailler dans le domaine logistique où j’ai passé 8 ans. Quand la boite a été revendue, j’ai décidé d’être entrepreneur et de travailler pour moi-même. C’est ainsi, j’ai créé mon entreprise d’impression de t-shorts.  J’ai géré cette entreprise pendant trois ans mais je m’étais rendu compte que l’expérience que j’avais acquise aurait beaucoup plus de valeur chez moi en Guinée qu’aux Etats Unis. Du coup j’ai décidé de rentrer en Guinée, c’était une décision difficile mais il faut avoir le courage de le faire”.

Dès son retour en Guinée, il y a de cela un an et quatre  mois, Fofana s’associe avec deux de ses amis qui étaient, eux aussi, aux Etats Unis pour lancer  leur entreprise “American Vitrerie’’. Aujourd'hui, elle est plein essor. 

Du retour au bercail

"Nous sommes dans tout ce qui est création de vitre avec des matériaux de qualité. On a aussi créé une compagnie immobilière pour assister surtout ceux qui sont à l’étranger qui sont souvent confrontés à de problèmes d’achat et ou de vente de terrain. Dans ces deux entreprises nous avons décidé d’employer des jeunes de moins de 35 ans. Nous avons 8 employés dans notre entreprise de vitrerie et 4 dont une secrétaire dans la société immobilière”, raconte-t-il.

“On est mieux chez soi"

« Il y a une grande différence entre revenir chez soi et investir et rester à étranger. Le simple fait d’être chez soi c’est une grande différence. C’est vrai que nous vivons dans la mondialisation, mais il y a un proverbe qui dit ‘’il n’y a pas mieux que chez soi’’. En Guinée, il y a moins des taxes que dans  beaucoup de pays. Et chez nous, il y a des conditions qui sont un peu plus favorables pour la création des entreprises grâce à l’appui de l'Agence de promotion des investisseurs privés (APIP)”, raconte M. Fofana.

J'aurai dû rentrer plus tôt

La Guinée occupe la 2e place des demandeurs d’asile sur mineurs en France. Une place inédite pour un pays qui n'est pas en guerre. Mohamed Mouctar Fofana donne un conseil  aux jeunes Guinéens.

“Je vais dire aux jeunes qu’il y a une possibilité de réussir, ici, en Guinée. Il suffit juste d’avoir la discipline et avoir beaucoup de persévérance pour y arriver. Les Etats Unis, l’Europe  ce ne sont pas l’eldorado qu’on  voit dans les films ou les musiques, les réalités sont différentes. Il suffit d’être patient et essayer de s’associer avec d’autres jeunes qui ont la même vision, le même désir de réussir que vous pour que tout soit possible. On peut faire tout ce qu’on veut en Afrique. On a toutes les possibilités. Il suffit juste d’avoir la confiance en soi. Mais quand même le voyage c’est quelque chose d’important. Je dirai à tous le jeunes si vous avez l’opportunité de voyager, d’aller voir quelque part, allez-y. voyagez pour découvrir le monde et essayer de prendre tout ce qui est positif à l’extérieur et ramener ça chez vous. Mais qu’ils sachent qu’on est mieux que chez soi. Personnellement,  j’ai le regret d’avoir retardé pendant toutes ces années à l’étranger. Je me dis que j’aurai dû rentrer plus tôt. La Guinée c’est un marché qui est vraiment vierge. Je pense qu’il y en a pour tout le monde”, souligne Fofana.

Oumar Bady Diallo

 

Pour Africaguinee.com

 

Tel: (00224) 666 134 023

 

Créé le 3 septembre 2020 20:28

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes:

SONOCO

TOTALENERGIES

UNICEF

LONAGUI

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

logo-fondation-orange_2