Cas Kèlèfa Sall: Dr Faya Milimouno tranche… (interview)

Dr Faya Mlimono, leader du Bloc Libéral

CONAKRY- Comment résoudre la crise qui secoue la Cour Constitutionnelle suite à la motion de défiance contre Kèlèfa Sall ? L’opposant guinéen Faya Milimouno estime la solution passe par la destitution des huit conseillers qui sont à l’origine de la crise. Dans un entretien avec un journaliste d’Africaguinee.com, le leader du Bloc Libéral a prévenu que ces conseillers ont perdu toute crédibilité. L’opposant s’est également exprimé sur le retard de l’installation des conseillers communaux. Lisez !!!

AFRICAGUINEE.COM : Comment observez-vous la crise qui secoue la Cour Constitutionnelle guinéenne née de la « destitution » de Kèlèfa Sall par huit conseillers ?

DR FAYA MILIMOUNO : C’est un scandale dangereux qui peut nous amener à des lendemains très incertains. Ce que les huit conseillers de la cour ont fait, traduit d’abord leurs méconnaissances de la constitution guinéenne dont ils sont censés être les gardiens. Cela traduit un mépris vis-à-vis de nos lois, c’est une gravité telle qu’au-delà de la personne de Kelefa Sall qui symbolise désormais la protection de la constitution. Ces huit conseillers ne peuvent  plus mériter d’être de la Cour constitutionnelle (…), c’est de l’activisme politique qu’ils sont en train de faire.

Quand quelqu’un est membre de cette Cour, il est censé être un sage, mais on est en train d’envoyer à la Cour Constitutionnelle même ceux qui ne satisfont pas les critères pour entrer au sein de cette Cour. Au Bloc Libéral (BL), notre position est claire, nous  nous battrons aux côtés des forces politiques, sociales et disons aux côtés de tous les guinéens pour dire que Kèlèfa a va finir son mandat de neuf ans. Nous allons exiger que les huit conseillers soient destitués et remplacés par des gens plus sérieux. C’est cela ou rien.

Est-ce que cela n’ouvrirait pas une autre crise selon vous ?

Mais nous sommes déjà en crise ! Les maintenir là, c’est de s’attendre à d’autres crises plus graves, parce que sachant que ce sont des activistes politiques qui sont à la Cour  Constitutionnelle. Dites-nous sincèrement, s’il y a un contentieux électoral dans quelques mois que peut-on obtenir d’eux ? Aucune des décisions et aucun des arrêts  qu’ils pourraient prendre ne sera donc accepter par les autres guinéens, en tout cas pas le Bloc Libéral.

Vous voulez nous dire qu’ils ont perdu toute crédibilité ?

Ils ont perdu toute crédibilité(…), pour prévenir donc des crises dans le futur, il faut les balayer et trouver des gens plus intègres et plus professionnelles qui savent quel est le rôle des membres de la Cour Constitutionnelle.

Plus d’un mois après la signature de l’accord sur le contentieux, les maires ne sont toujours pas installés. Comment expliquez-vous ce retard ?

Il n’y a qu’une seule explication à ce retard (…). Avant les élections, le parti du président Alpha Condé n’avait pas de tête de liste dans les 342 communes rurales et urbaines du pays. Ils ont plutôt préféré mettre la photo d’un coq pour remplacer des personnes en chair et en os qui devaient faire la campagne pour être maire. Aujourd’hui, même là où le RPG a volé les élections et s’est donné une large majorité, vous trouvez cinq qui veulent être maire à la fois. Tout le problème est au niveau du RPG-arc-en-ciel qui n’est pas prêt (…), dans toutes les communes où ce parti a l’intention de compétir pour la mairie, il y a plus de cinq candidats entre leurs mains.

Jusqu’à quand êtes-vous prêts à attendre ?

Nous allons mettre fin à cela très bientôt. On connait le médicament, vous savez quand on est en face d’une gouvernance qui ne respecte ni la Constitution,  ni les Lois, le seul recours qui nous reste c’est la rue. Nous prendrons dans un bref délai des dispositions pour obliger Bouréma Condé à prendre l’arrêt annonçant l’installation des maires dans nos communes.

Vous étiez en tractation avec l’UFDG pour le contrôle de certaines communes notamment en Guinée forestière. Avez-vous trouvez un accord ?

Oui ! Je suis formel là-dessus, nous avons obtenu un accord avec l’UFDG, qui nous accompagne à Wende Kenema dans Guéckédou, dans le centre-ville, Tékoulo, Kassadou, Gueyasso, et dans d’autres communes. Nous accompagnerons l’UFDG ici à Matoto, Manéah, Dinguiraye, à Nongowa, Termessadou, à Guindembou, Bignamou, Macenta et à N’Zérékoré.

Votre ancien chargé de communication, Aliou Bah avec qui  vous avez divorcé vient de créer un parti politique. Qu’en pensez-vous ?

Je lui souhaite bonne chance. Aliou Bah est un jeune frère, avec qui j’ai eu une très bonne collaboration. Nous avons mené des batailles dans le BL et je crois qu’il va continuer à mener le même combat.

Le bail d’une partie du port continue toujours de susciter des débats. Beaucoup un contrat gré à gré.  Etes-vous du même avis ?

Ce qui se passe au Port Autonome de conakry, d’abord par la sortie de la directrice et son adjointe montrait la nécessitéde changer quelque chose au niveau de cette direction. Cependant, le céder par une méthode gré à gré à Albayrak est scandaleux. Voir notre ami d’hier, porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla  dire que ce n’est pas illégal quand on attribue des marchés gré à gré, nous sommes vraiment dans un autre monde.

Nous disons que cette concession doit être purement et simplement annulée parce que tout d’abord les règles n’ont pas été respectées. Mais aussi parce qu’il y a des soupçons qui pèsent sur le lien entre cette société et des organisations terroristes. Des révélations sont faites en la matière par weekeleaks (…), tout le monde connait la crédibilité de ce site dont les révélations n’ont jamais été démenties. Nous avons peur que ce port ne devienne une plaque tournante du terrorisme. Pour toutes ces raisons ; nous sommes solidaires du combat que mène les travailleurs du port pour que tout ce que nous avons entendu soit purement et simplement annulé.

Ces révélations de weekeleaks datent de quand ?

Je ne peux pas vous dire exactement la date mais quand je suis allé sur ce site, j’ai justement vu une association entre Albayrak et Daesh. Ce qui est pour moi quelque chose de dangereux.

Albayrak est dirigé par le ministre de l’économie et des fiances du président Erdogan qui combat Daesh. Dans ce cas comment comprendre cette affiliation ?

Il peut y avoir une apparence de contradiction, mais quand weekeleaks fait une révélation il n’avance pas simplement des mots et il donne des preuves. Mais il y a des mails qui ont été révélés pour montrer le lien entre les deux entités. Ce qui est important, ce que la Guinée a d’autres problèmes,  nous ne voulons pas que le nom de la Guinée soit associé au terrorisme international.

Interview réalisée par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

Créé le 22 septembre 2018 12:48

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