Caniveaux bouchés, rues envahies par des ordures : les premières pluies alertent sur les risques d’inondations à Conakry…

À Conakry, les premières pluies ont inquiété de nombreux habitants. Tous craignent des inondations qui pourraient survenir si des mesures draconiennes ne sont pas envisagées pour minimiser les risques. Les citoyens rencontrés au lendemain de la récente averse matinale, ont fait part de leur inquiétude au regard des ordures charriées par les eaux de ruissellement.

Une situation qui témoigne de l’ampleur de l’insalubrité à Conakry. De nombreux citoyens ont été contraints d’évacuer les détritus répandus dans les rues, en appelant les autorités à agir rapidement pour lutter contre l’insalubrité et sécuriser les zones à risque. Constats.

Les rues de la capitale donnent un aperçu alarmant après les premières pluies : flaques d’eau, déchets éparpillés, caniveaux bouchés on ne peut peindre avec exactitude.

« Depuis ce matin, nous ramassons les ordures pour pouvoir occuper nos emplacements. À chaque pluie, c’est la panique. Les eaux de ruissellement déversent ici toutes sortes de déchets, principalement en provenance des canaux d’évacuation. Ce sont des ordures jetées par les mécaniciens de la casse d’Entag. Chaque année, nous vivons cette situation, mais cette fois-ci, nous avons particulièrement peur. Regardez la quantité d’ordures ! » témoigne un citoyen inquiet.

Même constat à Wanindara, dans la commune de Matoto, où des habitations et des lieux de travail sont menacés. Bobo Diallo, habitant du quartier, partage son vécu :

« Les ordures nous rendent la vie difficile ici. Dès les premières pluies, nous nous battons pour les ramasser, mais nous manquons de moyens. Parfois, on nous accuse d’avoir bouché les caniveaux, alors que ces déchets viennent de plus loin. Je demande aux autorités de renforcer la lutte contre l’insalubrité et de rendre obligatoire l’abonnement aux PME de gestion des déchets. Les citoyens doivent aussi prendre conscience que jeter les ordures dans les caniveaux a des conséquences graves sur les autres. »

Depuis quelques mois, la gestion des ordures a été transférée aux autorités communales. Un transfert de compétences que beaucoup de citoyens critiquent, estimant qu’il a affaibli l’efficacité du système de collecte.

Sayon Camara

Pour Africaguinee.com