Caire : Interrogations et inquiétudes face à la récurrence des décès au sein de la communauté guinéenne

Des guinéens décédés en Egypte ces trois derniers mois

LE CAIRE-Le sort est-il en train de s’abattre sur les guinéennes vivant au Caire en Égypte ? A voir le nombre de décès enregistrés ces derniers temps dans ce pays, l’on serait tenté de répondre sans ambages que la question vaut tout son pesant d’or.

Mamadou Alpha Barry, Taata Kanté, Fatoumata Keita, Aminata Camara, Mamounatou Diallo, Fatoumata Yarie Keita…la liste n’est pas exhaustive. Tous ces guinéens sont tous décédés ces trois derniers mois dans ce pays. La cause de certains de ces décès est pour le moins surprenante. Les victimes sont d’abord frappées de dépressions avant de décéder.

Au sein de la communauté guinéenne vivant dans ce pays arabe, on est partagé entre inquiétude et interrogations. Sur la page facebook du conseil des guinéens d’Égypte, les annonces nécrologiques occupent la une.

« Nos compatriotes meurent ici des suites des maladies compliquées. L’année dernière nous avons perdu beaucoup de guinéennes, je n’ai pas la liste sous la main. Mais cette année 2022 qui vient de commencer nous avons perdu 4 sœurs et un jeune homme qui était en début de dépression mentale. Il a chuté d’un bâtiment à étage pour trouver la mort », explique Abdallah Sow, du conseil des guinéens de l’Egypte.

Mamadou Mitty Barry, s’interroge sur l’origine des maladies qui emportent les guinéennes dans ce pays : « Il y a une récurrence de décès ici surtout chez nos sœurs venues pour les travaux de ménage. Ça inquiète beaucoup d'entre nous ici. Parce qu’une semaine ne peut pas passer depuis maintenant 6 mois, sans qu'on nous annonce le décès d'une sœur.  Généralement ça commence par une dépression mentale après la mort suit. La situation est très inquiétante surtout aucune enquête n’est faite là-dessus. L’autre inquiétude, malgré ces décès récurrents, chaque jour on voit des guinéennes débarquer dans ce pays pour faire le même travail et ça donne le même résultat.

Il doit y avoir une implication des autorités pour faire la lumière sur ces cas de décès. Ce qui est encore plus curieux, ces sœurs viennent ici pratiquement elles sont en bonnes santé mais une fois qu’elles intègrent les foyers où elles travaillent, elles tombent malades, (et 90% des cas c'est une dépression mentale). Certaines parmi elles rentrent au pays pour se soigner et d'autres par faute de moyen meurent ici. C'est triste ce que nous vivons » interpelle Mamadou Mitty Barry, étudiant en 4ème année droit Islamique à l'université Al Azhar.

M. Dramé est un guinéen qui vit en Egypte. Récemment en séjour en Guinée, il explique avoir été dépassé par ce phénomène. « C’est un phénomène qui suscite assez d’interrogations.  Des compatriotes font des vidéos et des commentaires pour attirer l’attention des uns et des autres. En réalité la situation des sœurs est compliquée ici. La mort est inévitable c’est vrai, mais nos sœurs meurent dans conditions difficiles ici. On parle de maladies aggravées, souffrance jusqu’à la mort.

Tout le monde se pose la question sur les causes sans en réalité trouver une réponse satisfaisante. A mon avis ces décès sont liés à leur travail. Tu verras quelqu’un passe 12 heures de temps arrêté, son patron refuse tout repos. Celles qui ont la chance s’occupent des enfants à la maison. C’est cette catégorie qui a le salut, mais même ça ce n’est pas un travail aisé. Certaines exercent des travaux sans repos.   

Si elles se réveillent à 6 heures, elles restent arrêtées jusqu’à 12 heures. Elles peuvent travailler du matin jusqu’à 21 heures voire 22 heures. On ne peut pas bien survivre dans ces conditions. Dès que tu t’asseyes, ton patron élève le ton. Donc trop de travail tue. La communauté guinéenne ne fait qu’augmenter ici, actuellement notamment les filles, les réseaux sont là en Guinée, ceux qui envoient les filles peuvent manger jusqu’à un an leurs revenus, c’est après ça qu’elles commencent à percevoir un salaire. Tout ça c’est difficile ».

A l’ambassade de Guinée à Giza en plein Caire, le personnel est informé de cette situation. L’ambassadeur Soriba Camara indique que jusque-là tous les décès enregistrés sont d'origine naturelle. 

« Je suis régulièrement informé des décès enregistrés au sein de la communauté guinéenne. Cela dit, les décès ne sont pas liés au fait de travailler dans des ménages. À ma connaissance tous les décès enregistrés ont des causes naturelles. Je suis souvent informé quand un membre de la communauté est malade (homme ou femme).

Dès que je reçois l'information concernant un cas de maladie, je conseille d'aller à l'hôpital. Ce n'est pas toujours les femmes qui travaillent dans les ménages qui décèdent. Il y en a parmi elles, celles qui ne travaillent pas ou celles qui sont dans leurs foyers qui tombent malades et meurent. Il y a des hommes aussi qui meurent », explique Soriba Camara, ambassadeur de la Guinée au Caire

Alpha Ousmane BAH(AOB)

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 664 93 45 45

Créé le 14 février 2022 23:20

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