Bruxelles: appel à la mobilisation contre l’expulsion d’Ibrahima Barry…

BRUXELLES- Ibrahima Barry, 31 ans, es menacé d’expulsion en Belgique. Ce jeune guinéen arrivé dans le royaume depuis 2021 a été débouté à deux reprises dans sa demande d’asile. Il a été détenu pendant 8 mois dans un centre fermé à Vottem, avant d’être transféré au centre 127 Bis à Steenokkerzeel. Depuis, il est en attente de son expulsion prévue ce 3 décembre 2024.

Ibrahima Barry plaide pour son maintien en Belgique. Il ne serait pas seul dans cette situation.  D’autres sans-papiers seraient aussi concernés. Mais le cas de Barry suscite la solidarité de certains députés belges et des associations. Ils appellent à la mobilisation pour empêcher son expulsion.

« EMPECHONS UNE EXPULSION », c’est autour de ce slogan que le rassemblement est prévu devant l’aéroport dès 6H30 pour espérer annuler la déportation d’Ibrahima vers Conakry.

Au même moment, Barry retient son souffle sur son sort qu’il connaitra dans quelques heures. Normalement son vol est prevu à 10H55 minutes ce mardi.

« C’est l’ambassade de Guinée que j’accuse de délivrer des laissez-passer. Nous sommes là depuis des mois. Pourtant nous n’avons pas d’antécédant judiciaire qui peut justifier notre rapatriement. Pourtant il y a un accord à respecter pour les personnes sans antécédant judicaire. L’accord entre la Guinée et la Belgique pour le rapatriement des guinéens exclue les ressortissants sans antécédant judiciaire. Mon avocate a rappelé cela au tribunal, mais les autorités des ambassades des pays africains sont souvent corrompues selon les associations d’aide aux migrants. Je suis en Belgique depuis 2021 ; ma demande d’asile a été négative c’est vrai, mais toute la période de mon asile je suis à la rue. L’ordre de quitter à mon endroit je ne l’ai pas reçu, parce que je ne savais pas. On te prend pour t’enfermer un jour pour te couper de tout le monde afin de te déporter le lendemain. En mai 2023 une délégation guinéenne était venue nous identifier au centre fermé de Vottem en présence de l’ambassadrice. Les affaires étrangères guinéennes ne sont pas au courant et l’ambassade de Guinée nie tout alors qu’ils ont apogée quelques choses. Le conseil des guinéens a su tardivement ma situation. C’est la compagnie Bruxelles Airlines qui est choisie pour le rapatriement. le numéro de l’avion c’est SN223 qui quitteras Bruxelles à 10h55 et arrivera à Conakry à 18h35  ce mardi 3 décembre s’il vous plait aidez-nous. Il y a d’autres personnes au programme dans d’autres centres », se lamente Ibrahima Barry.

Petya Obolensky, député-suppléant au parlement de Bruxelles membre du PTB (parti des travailleurs de Belgique) se bat contre l’expulsion de Barry Ibrahima.  Le député tient à mobiliser du monde ce 3 décembre en faveur de Barry à l’aéroport pour empêcher son rapatriement vers Conakry :

« Il y a toute une mobilisation autour de Barry Ibrahima, nous espérons qu’il ne se fera pas expulser.  C’est vrai il y a des informations recoupées par la presse d’ici ; qu’il y aurait les laissez-passer délivrés pour expulser des guinéens vers Conakry.  Ces informations font état d’une collaboration entre l’Etat belge à l’occurrence l’office des étrangers et le régime en place en Guinée. Ce qui est totalement illégal. Apparemment ils ont envoyé une délégation d’identification des guinéens dans les centres fermés. Derrière ça c’est un scandale potentiel. Moi, je suis en politique on va interroger la ministre des affaires étrangères, nous allons faire des déclarations à la presse si cette collaboration. Mais pour le cas de Ibrahima Barry, il est urgent de prendre son dossier en mains. Avant Ibrahima j’ai pu libérer plusieurs personnes. Je suis allé sur place rencontrer le jeune-homme. Nous avons échangé. J’ai envoyé un courrier à la directrice du centre, j’ai informé la presse également du cas de ce jeune pour défendre sa cause. Des personnes des réseaux sociaux ainsi que des activistes qui iront à l’aéroport demain pour empêcher qu’Ibrahima soit expulsé vers Conakry. La politique migratoire est absolument criminelle, ils traitent les africains de moins que rien. Tout est question de lutte, tout est question de combat, de pression. Beaucoup de racisme ici en Belgique, au niveau de l’Etat, au niveau de l’Office des étrangers dont le traitement de demande d’asile d’origine africaine est absolument scandaleux. Nous ferons le nécessaire pour Barry » déclare le député.

La solidarité se renforce autour de I Barry sous le slogan « EMPÊCHONS UNE EXPULSION » ce 3 décembre 2024. Une association  dénonce les centres fermés où  l’on détiendrait des immigrés :

« Monsieur Ibrahima Barry va subir sa deuxième tentative d’expulsion avec escorte ce mardi 03 décembre 2024 à 10h55 vers Conakry (Guinée).Il réside en Belgique depuis 2021. Il a fait 2 demandes d’asile qui ont malheureusement été rejetées par le CGRA, comme trop souvent. Il a été arrêté dans la rue lors d’un contrôle d’identité à Namur et enfermé au centre fermé de Vottem en avril 2024. A Vottem il a entamé une grève de la faim et pour cette raison, il a ensuite été transféré en octobre au centre fermé 127 bis ou, épuisé, il a arrêté sa grève. Il y a 8 mois qu’il est en centre fermé comme nombre de ses compatriotes guinéens. L’office s’acharne à les garder en détention des mois voir plus d’un an pour les déporter coûte que coûte dans « leur pays d’origine. Monsieur I a subi une première tentative d’expulsion le 15 octobre qu’il a refusé. L’office va à nouveau tenter de le mettre sur un avion de force ce mardi 3 Décembre. Des délégations guinéennes viendraient de Conakry pour identifier les ressortissants de Guinée détenu.es en centres fermés. En raison de ce qu’ils ont vécu et fuit en Guinée et du contexte politique actuel, certain.es craignent le manque de partialité de ces délégations et d’être personnellement ciblée pour être expulsé. Il ne veut et ne peut pas retourner vu la situation actuelle en Guinée. Il demande de l’aide pour empêcher cette déportation. Rendez-vous au check in ce 03 novembre à 6.45 pour informer les passagers de leurs droits et de leurs devoirs. Vol SN 223 vers Banjul et Conakry le 03 décembre 2024 10.55 » lit on dans la note

A l’ambassade de Guinée en Belgique et au service consulaire aucun répondant n’a voulu expliquer la situation, au moins 24 heures de coup d’appels et d’attentes en vain. L’unique cadre qui a répondu indique qu’il ne pourrait satisfaire à notre demande. Il a souligné que l’ambassade ne donne aucun titre de voyage pour un sans-papier vers Conakry. Il confie que ces prétendues délégations d’identification ne passent pas par l’ambassade. Du coup il n’aucun détails pour nous.

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Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

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