Boké/Coopération : En partenariat avec IPAR, le CECI organise un atelier de restitution du projet de recherche sur la transition énergétique pour l’autonomisation économiques des femmes

BOKÉ- En collaboration avec IPAR (initiative prospective agricole rurale), le Centre d’Etude et de Coopération Internationale (CECI) a organisé ce mardi 30 juillet 2024, un atelier de partage des résultats du projet de recherche sur la transition énergétique et l’autonomisation économique des femmes au sein de la chaîne de valeur horticole en Guinée.

Cette étude a été financée par le Centre de recherche canadien pour le développement international. Elle a été réalisée par le CECI en partenariat avec l’initiative Prospective Agricole Rurale IPAR basée à Dakar.

L’objectif primordial de la rencontre est de partager les résultats de la recherche sur les conditions d’accès et d’adoption des technologies solaires par les femmes dans la chaîne de valeur horticole avec les acteurs locaux et les pouvoirs publics afin de s’assurer qu’ils correspondent à leurs réalités et besoins.

Durant des heures, des directeurs préfectoraux de services de l’agriculture, de l’environnement, du commerce, de la promotion féminine et de l’enfance, les présidents des délégations spéciales de Boké, Bintimodia, Kolaboui et Dabis, les représentantes des femmes maraîchères, les directeurs des travaux publics et de l’institut supérieur des mines et la géologie de Boké, le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées représentant le préfet de Boké et les responsables du CECI et de l’IPAR ont échangé autour du projet de recherche sur la transition énergétique et l’autonomisation économique des femmes au sein de la chaîne de valeur horticole en Guinée.

Dans son discours de bienvenue, Sékouba TRAORE secrétaire général chargé des collectivités décentralisées a remercié le Centre d’Etude et de Coopération Internationale Canadien (CECI) pour son implication pour la promotion de l’agriculture et de la main d’œuvre locales.

« Ce projet qui fait l’objet du présent atelier s’inscrit en droite ligne de la volonté du président de la transition et de son gouvernement, je remercie le bailleur de fonds canadien (CRDI) ainsi que les initiateurs et agences de mise en œuvre de ce projet d’intérêt stratégique pour notre pays dans un contexte de changement climatique préoccupant. J’invite les responsables que vous êtes à prendre des dispositions pour que la restitution soit faite dans vos différents services », a lancé le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées, représentant le préfet de Boké colonel Sény Silver CAMARA.

Le projet de recherche sur la transition énergétique et l’autonomisation économique des femmes au sein de la chaîne de valeur horticole en Guinée et au Sénégal se concentre sur la production de connaissances afin d’éclairer l’action et les pratiques des décideurs (Etat, PTF, société civile notamment les organisations de producteur/ices) sur les enjeux croisés de l’autonomisation des femmes et de la transition vers une économie à faible empreinte carbone. Il ressort principalement des résultats qu’en dépit d’un cadre institutionnel en faveur de la transition énergétique, les technologies solaires sont faiblement utilisées dans la production agricole et horticole, 0,6% des femmes affirment avoir accès aux technologies solaires. Par ailleurs, l’indice global d’autonomisation en agriculture est de 0,84, avec des scores plus élevés pour les hommes (0,94) que pour les femmes (0,829) révélant des disparités significatives entre hommes et femmes dans les prises de décision et l’autonomisation dans les différents domaines.

La transition vers des énergies propres est une fenêtre d’opportunité pour des transformations des systèmes de production agricole et des rapports sociaux de sexe au regard de la contribution des femmes au secteur horticole en Guinée. Une vidéo produite à Dalaba met en lumière les réussites des femmes utilisatrices de l’énergie solaire dans leurs activités horticoles. Le partage de ces résultats revêt une importance capitale pour orienter les décisions politiques en matière de transition énergétique équitable et pour identifier les solutions à promouvoir à grande échelle. Afin de renforcer davantage l’approche participative et inclusive initiée dans cette recherche, il est essentiel de restituer auprès des parties prenantes les résultats garantissant ainsi leur validation et appropriation/ applicabilité ultérieures.

Dans son allocution, Abdourahim Hérico DIALLO, représentant pays du CECI s’est réjoui de cette restitution et du partage de ces résultats de la recherche sur les conditions d’accès et d’adoption des technologies solaires par les femmes après trente-six (36) mois de recherche sur la transition énergétique et l’autonomisation économique des femmes sur la chaîne de valeur horticole en Guinée (Boké et Dalaba) et au Sénégal.

« Le partage de ces résultats est pour nous, une occasion inestimable pour requérir vos avis, commentaires et suggestions d’amélioration des conclusions de la recherche dont les résultats serviront de base pour orienter les décisions politiques en matière de transition énergétique équitable et pour identifier les solutions à promouvoir à grande échelle en Guinée et au Sénégal. Je remercie le CRDI (bailleur de fonds du projet), IPAR, notre partenaire de recherche, les ménages enquêtés et les consultants, agents de collectes pour leur disponibilité et la qualité de données collectées », se félicite Abdourahim Hérico DIALLO représentant pays du Centre d’Etude et de Coopération Internationale Canadien (CECI).

Dans sa présentation du projet, Dr Mariam CISSE représentante de ONG IPAR (initiative prospective agricole rurale) a expliqué l’importance de l’énergie et l’autonomisation économique des femmes. « La transition vers des énergies propres dans l’agriculture joue un rôle important dans des programmes de soutien pour l’accès des femmes au solaire notamment une fenêtre d’opportunité de l’augmentation des revenus des femmes, la transformation des systèmes de production agricoles et des rapports sociaux de sexe, la réduction de l’intensité de la main d’œuvre et le renforcement de leur capacité d’agir ».

Dr Mariam CISSE a aussi parlé de l’impact de la transition énergétique pour l’autonomisation économique des femmes à travers la chaîne de valeur horticole en Guinée et au Sénégal.

« Dans le secteur agricole, ce projet permet de renforcer le pouvoir des femmes pour l’accès, le contrôle et l’administration efficace et efficiente des technologies solaires dans l’agriculture, influencer le passage à l’échelle nationale et les politiques (subventions, financements) en faveur de l’irrigation solaire dans les CV agricole », a-t-elle rappelé.