Boké : Un conflit domanial vire au drame à Kolaboui…

BOKE- Originaire du district de Tabondeya dans la sous-préfecture de Kolaboui, Mansour Bah, marié et père de quatre enfants a trouvé la mort, 10 jours après son incarcération à la maison centrale de Boké.

Ce père de famille âgé de 47 ans a été incarcéré le 22 mai 2023 suite à une décision du parquet près le Tribunal de Première Instance de Boké pour des faits ‘’d’abattage d’arbres et d’injures’’, un fait qui résulte d’un conflit domanial entre le défunt Mansour Bah et son voisin Ibrahim Somparé.

Incarcéré à la maison centrale de Boké, la victime aurait fait des malaises dans sa cellule en présence de ses codétenus qui ont rapidement saisi le chef régisseur de la prison qui, à son tour, a remonté l’information au niveau de sa hiérarchie.

C’est finalement à l’hôpital régional de Boké que feu Mansour Bah est décédé alors que le médecin du service des urgences avait recommandé son évacuation à l’hôpital ANAIM de Kamsar. Une explication de la justice que rejette en bloc la famille du défunt. Elle impute la responsabilité du décès au TPI de Boké qui aurait placé la victime en détention provisoire sans fondement.

« Il y avait un conflit domanial entre mon frère et Ibrahim Somparé, la justice a tranché en faveur du plaignant, nous avons interjeté appel depuis 2021 jusqu’en 2023, il n’y a pas eu rappel. Du 20 au 22 mai 2023, le défunt a fait le terrassement des arbres sur le domaine litigieux et M. Somparé a porté plainte à la justice, mon frère a répondu à l’appel, ils lui ont demandé de sortir les preuves qu’il n’a pas travaillé sur le domaine litigieux, du coup, on l’a arrêté et jeté en prison.

Le 26 mai dernier, ils sont venus nous informer de sa mort.  Mais après vérification sur le corps, nous avons constaté des lésions. Le procureur a promis de faire l’autopsie mais jusqu’à présent rien. La famille a donc pris les charges et nous comptons porter plainte.  Je soutiens que mon frère a été tué en prison, le corps est à la morgue de l’hôpital ANAIM pour des fins d’autopsie », nous a confié Lamarana Bah, frère de la victime.

Ce proche du défunt précise par ailleurs qu’après la mort de son grand frère, la famille avec qui elle se disputait la paternité d’un domaine litigieux a incendié la maison de la victime.

Suite à cette mort, le garde des Sceaux ministre de la justice a instruit le parquet général de Conakry d’engager des poursuites contre 24 personnes présumées impliquées dans les violences ayant entrainé la mort du détenu.  Ces individus sont poursuivis pour des faits « présumés de coups et blessures » ayant entrainé la mort sans intention de la donner sur la personne de Mansour BAH en détention provisoire.

Selon le ministre Alphonse Charles Wright, le rapport d’expertise de Docteur Thierno Sadou I DIALLO, médecin légiste, M. Mansour BAH, âgé de 47 ans, en détention provisoire à la Maison Centrale de BOKE, suivant mandat de dépôt en date du 22 mai 2023 pour des faits présumés d’abattage d’arbres et injures, avait été transporté d’urgence à l’hôpital régional de Boké pour consultation médicale suite à une prétendue crise survenue dans sa cellule à la maison centrale de Boké.

« Il résulte dudit rapport qu’après son admission, le médecin des urgences médicales rapporte l’avoir reçu dans un tableau de Traumatisme crânien avec perte de connaissance sur un score de Glasgow de 3/15 (Score de Glasgow, indicateur de l’état de conscience, ndlr) », a précisé le département de la justice dans un communiqué.

Oumar Sory Camara 

Correspondant Régional d’Africaguinee.com

A Boké