Bobo Bah assassiné à la T8 par des malfrats: Témoignage glaçant de sa mère…

CONAKRY-Orphelin de père et fils unique de sa mère, Mamadou Bobo Bah, 19 ans, a été mortellement poignardé à Fatassi, une zone de la T8, quartier situé dans la périphérie de Conakry. Des individus non identifiés l’ont attaqué dans la nuit du vendredi 13 janvier 2023, alors qu’il rentrait chez lui tard.

Le jeune Mamadou Bobo a rencontré ses bourreaux quand il rentrait après avoir été brièvement interpellé par la police qui l'a conduit à Sonfonia, parce que son engin nouvellement acheté ne portait pas de plaque d'immatriculation. Dans son lit d'hôpital, il a expliqué le scénario à sa mère avant de rendre l'âme.

« A l'approche de la prière du 19 heures, il était rentré pour m'accompagner afin que j'aille exercer mon commerce. Par la suite, il est sorti. A 22 heures, il a été arrêté à la T8 par une unité de police qui l'a conduit à Sonfonia puis confisquer sa moto. Suite à cela, il est revenu à la maison pour prendre les papiers de la moto. Sauf que de retour au siège de la police qui l'a interpellé, on l'a retardé sous condition d'attendre que la personne ayant le contrôle des agents soit de retour et ceci, jusqu'à à 4heures du matin. Quand il a finalement récupéré la moto, il a décidé de rentrer. Arrivé au niveau de Fatassi, quelqu’un l’a hélé en lui demandant où il partait. Quand il a vu venir l'individu qui était muni d'un fusil, il a retiré la clé de la moto. C'est un ainsi que ce dernier a tenté de tirer sur lui, mais il a raté.

C’est ainsi qu’il s’est jeté sur lui et ils sont battus. Dans cette bagarre, quelqu'un d'autre est passé derrière lui pour le poignarder à plusieurs reprises. Les assaillants étaient au nombre de trois. Mon fils a crié pour qu'on puisse le secourir, mais en vain. Après avoir effectué leur mission, les bourreaux l'ont abandonné sur place en emportant sa moto. Il a été transporté ensuite, d'urgence à l'hôpital Ignace Deen. A 5 heures 10, quelqu'un m'a appelé pour me dire qu'il est hospitalisé. Après quelques heures, il a rendu l'âme hier samedi », a raconté dame Fatoumata Batouly Barry.

La victime a été enterrée le même jour à 17 heures: «La moto de mon fils était un nouvel engin. Il l'a eu le lundi dernier. Je me rends à la volonté de Dieu. Mais je ne pardonnerais jamais les assassins de Mamadou Bobo», confie madame Barry sous le choc. Un autre proche de la victime a confié que Bobo est orphelin de père. Après avoir reçu sa moto achetée il y a moins d’une semaine, il avait promis à sa maman que chaque jour, il allait lui donner 40.000 Gnf comme dépense et lui acheter chaque mois un sac de riz. Le destin, tragique, il a été arraché à l’affection de sa mère.

Dans la famille éplorée où nous avons été ce dimanche 15 janvier 2023, les parents de Mamadou Bobo étaient inconsolables par les visiteurs. Le jeune fut un élève. Il a quitté l'école pour se concentrer sur un autre métier après la mort de son père. Son oncle Thierno Abdoul Sall témoigne :

«A mon arrivée, j'ai exactement compris qu'il était souffrant parce qu'il avait vraiment été blessé. Hier, aux environs de 11 heures, il a rendu l'âme. Le corps a été envoyé à la morgue et une expertise d'un médecin légiste a été sollicitée (…) C'est après ce travail que le corps nous a été restitué pour l'inhumation qui a eu lieu hier vendredi à 16 heures. Je demande donc aux autorités de faire face à la recrudescence de l'insécurité qui prend de l'ampleur. Qu'on engage aussi des enquêtes afin que nous soyons situés sur les responsabilités à tous les niveaux. Nous voulons la justice, pour que les coupables soient traqués et punis à la hauteur de leur forfaiture », a-t-il relaté.

Quand la nouvelle sur le meurtre de Mamadou a été rendue publique, une manifestation spontanée a été subitement éclaté à la T8 dans la soirée d’hier samedi. On a appris ce matin que plusieurs jeunes, qui seraient des amis de la victime ont été interpelés.

Dansa Camara DC

Pour Africaguinee.com